Comme jamais elle ne l’a fait, Nash, la «go guéré du djassa», révèle ses «petits sons», rencontrée à Marcory, sa nouvelle base. Pas une phrase sans nouchi ! C’est ainsi qu’elle est, cette enthousiasmante gueule du rap ivoirien qui s’affirme de jour en jour.
«Je suis une jeune fille guéré de son état, originaire de Duékoué, précisément de Guytrozon, mon village paternel, et de Dawa, mon village maternel. Je suis la fille de Sonloué Gnonhiablet Honoré et de feue Guèye Taha Jeannette. Même si c’est pas facile à mon âge, j’assume ma «guérésité». Je suis avant tout un Go de Poy-Niangon Nord. Je suis la Go cra-cra du djassa, c’est-à-dire que j’appartiens à tous les ghettos de Boston, de Treich, de Koum City mais aussi du Black Market.» Vous l’avez sans doute reconnue. Nash est dans la gamme. C’est Sonloué Flora Natacha, à l’état civil. A Marcory où nous l’avons rencontrée récemment, elle pète la forme dans son style façon garçon raté, maniant à souhait le nouchi ou l’argo ivoirien.
Elle attend des gens concrets
Nash, nous dira-t-elle, vient de boucler l’enregistrement de son maxi-single de 4 titres, «Goumin Goumin Style», arrangé par Patché qui y intervient également. Elle s’est en quelque sorte inspirée de la chanson mondiale «Gangnam Style» du chanteur sud-coréen, Psy né Park Jae-Sang. «’’Goumin goumin’’ signifie le chagrin. Je veux parler de toutes sortes de chagrins, de déceptions. Tout est fin prêt. Le disque sortira d’ici peu. Mais on peut déjà l’écouter sur le site ivoiremix.dj, Radio Jam, Fréquence 2, etc.», confie la rappeuse.
Juste, après la sortie de «Goumin Goumin», Nash rentrera en studio pour l’enregistrement d’un nouveau single avec Natalie du groupe congolais Makoma, qui sera suivi d’un showcase.
Avant cette occasion, Nash travaille déjà à la sortie de son second album solo prévue en été prochain. Elle ne lui a pas encore trouvé de nom. Néanmoins, la «go cra-cra» assure que «Gué dans Gué » (donnant-donnant) sera un des gros titres de sa future œuvre. A ses fans qui veulent tout de suite connaître son identité, Nash demande de «réfléchir» et un peu de patience. Cette œuvre en gestation comprendra entre 10 et 12 coups de gueule. Elle aura comme arrangeur et invité, son complice de tous les jours Patché et sera précédé d’un single, selon l’artiste. Seulement, il manque encore à Nash des ressources financières additionnelles. A ce titre, elle «attend des gens concrets et non de beaux parleurs, des VI (vendeurs d’illusions)». Entre-temps, la rappeuse travaille avec ses «maigres moyens et l’aide de Projo.org géré par le journaliste suisse, Joël Gramson, le Bété Blanc, comme on l’appelle affectueusement». C’est d’ailleurs lui qui l’a découverte à travers son opus «1ère Djandjou» dans le courant de 2003-224, en pleine édition du Midem, par l’entremise de Constant Anagonou de Showbiz.
Nash a sorti son premier album solo, Le 15 décembre 2008 chez Tropic Music. Composé de 17 titres, il est baptisé «Zié Dédjas» (yeux clairs) et produit par Nouchy Arts et Projo.org. Coup d’essai, coup de maître ! Depuis, elle se trouve dans une nouvelle dynamique d’inspiration.
La fille qui jouait au foot avec des garçons de son quartier
Au commencement, était inscrit le morceau«1ère Djandjou» tiré d’une compil intitulée «Enjaillement» (Showbiz) produite et arrangée par Boni RAS et Kesdo. C’est cette composition qui l’a révélée au grand public. Quelques temps plus tard, en 2005, on retrouve la jeune rappeuse faire étalage de son talent à travers «Collectif Gbonhi Yoyoyo» sortie chez Ekwess, encore une production de Nouchy Arts et Projo.org, arrangée par le même Patché.
La rencontre de Nash avec le rap remonte à 1996 grâce à Tino le Manois, son frère aîné et un des membres de son staff managérial. Elle est alors inscrite en classe de 6ème. Un jour, raconte-t-elle, on regardait la télé, lorsque Tino a attiré mon attention sur la rappeuse ivoirienne Priss’K dont le clip était diffusé, en me disant : «Si tu fais comme elle, ça va t’aller. C’est ton style». Et comme à cette époque Nash se faisait tellement remarquer à la fois comme basketteuse, handballeuse, footballeuse ou athlète, que les choses sont allées plus vite. «En somme, j’étais déjà une «go ziguéhi, cra-cra» qui n’avait peur de rien», renchérit-elle, tout en précisant qu’elle se sentait plus à l’aise au foot que dans les autres disciplines. «J’étais même la seule fille parmi les garçons de mon quartier, à Dioulabougou, où j’ai vécu 8 ans, qui aimait jouer au foot (maracan) avec eux. S’il vous plaît, «koro», je marquais quelque fois des buts», se souvient la «go du djassa» qui affirme avoir essayé le même jour avec beaucoup d’espoir, en s’entraînant sur un poème que son frère lui proposa.
Nash était encore inscrite en deuxième année d’anglais
En 1998, lorsqu’elle découvre Abidjan, elle devient apprentie-vendeuse de chaussures au Black Market d’Adjamé, aux côtés de son «vieux père» du nom de Kamson. Ce dernier va raffermir sa passion du rap. «C’est lui qui m’expliquait tout le mouvement hip-hop ; il aimait beaucoup le rap», se soutient-elle.
Jusqu’en 2010, Nash était encore inscrite en 2ème année au département d’Anglais, à l’Université de Cocody-Abidjan. Elle a dû momentanément rompre avec les bancs à cause de la crise ivoirienne. Toutefois, la rappeuse se forme par correspondance. Pour l’heure, la chanteuse n’a pas la prétention de maîtriser la langue de Shakespeare. «A l’heure-là, koro,mon anglais a fraya. Disons que je me débrouille, quoi», confesse-t-elle, en toute modestie.
Nash a collaboré avec plusieurs artistes et groupes du continents et de l’extérieur. Parmi eux, figurent le Burkinabé Doudenj, en 2006, le Malien Mokobé sur «Mon Afrique» (2007) arrangé par David Tayorault, Papa Wemba sur «Sapologie» extrait de «Mon père» (2009) sorti en France, le groupe tchado-burkinabé Yeelen, en 2010. «Move for your country»(2010) est également un disque produit par Erico Séry auquel elle a prêté sa voix, avec Lindsha, Bébi Philippe (chant et arrangements), Kamnouse, dans le cadre de la campagne pour la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire.
A ceux qui la voientt déjà mère d’un enfant déjà, Nash répond avec beaucoup d’humour. «C’est un bonne chose, ils me souhaitent du bonheur. Car avoir un enfant, c’est du bonheur. Mais ce n’est pas encore arrivé, qu’ils soient rassurés. D’ailleurs, le jour où l’enfant viendra agrandir la famille, je m’envolerai pour les States parce que s’ils apprennent la nouvelle, ils vont m’attacher».
Juste pour faire espérer d’éventuels candidats qui devraient auparavant être amoureux du nouchi.
Schadé Adédé
schadeci@yahoo.fr
«Je suis une jeune fille guéré de son état, originaire de Duékoué, précisément de Guytrozon, mon village paternel, et de Dawa, mon village maternel. Je suis la fille de Sonloué Gnonhiablet Honoré et de feue Guèye Taha Jeannette. Même si c’est pas facile à mon âge, j’assume ma «guérésité». Je suis avant tout un Go de Poy-Niangon Nord. Je suis la Go cra-cra du djassa, c’est-à-dire que j’appartiens à tous les ghettos de Boston, de Treich, de Koum City mais aussi du Black Market.» Vous l’avez sans doute reconnue. Nash est dans la gamme. C’est Sonloué Flora Natacha, à l’état civil. A Marcory où nous l’avons rencontrée récemment, elle pète la forme dans son style façon garçon raté, maniant à souhait le nouchi ou l’argo ivoirien.
Elle attend des gens concrets
Nash, nous dira-t-elle, vient de boucler l’enregistrement de son maxi-single de 4 titres, «Goumin Goumin Style», arrangé par Patché qui y intervient également. Elle s’est en quelque sorte inspirée de la chanson mondiale «Gangnam Style» du chanteur sud-coréen, Psy né Park Jae-Sang. «’’Goumin goumin’’ signifie le chagrin. Je veux parler de toutes sortes de chagrins, de déceptions. Tout est fin prêt. Le disque sortira d’ici peu. Mais on peut déjà l’écouter sur le site ivoiremix.dj, Radio Jam, Fréquence 2, etc.», confie la rappeuse.
Juste, après la sortie de «Goumin Goumin», Nash rentrera en studio pour l’enregistrement d’un nouveau single avec Natalie du groupe congolais Makoma, qui sera suivi d’un showcase.
Avant cette occasion, Nash travaille déjà à la sortie de son second album solo prévue en été prochain. Elle ne lui a pas encore trouvé de nom. Néanmoins, la «go cra-cra» assure que «Gué dans Gué » (donnant-donnant) sera un des gros titres de sa future œuvre. A ses fans qui veulent tout de suite connaître son identité, Nash demande de «réfléchir» et un peu de patience. Cette œuvre en gestation comprendra entre 10 et 12 coups de gueule. Elle aura comme arrangeur et invité, son complice de tous les jours Patché et sera précédé d’un single, selon l’artiste. Seulement, il manque encore à Nash des ressources financières additionnelles. A ce titre, elle «attend des gens concrets et non de beaux parleurs, des VI (vendeurs d’illusions)». Entre-temps, la rappeuse travaille avec ses «maigres moyens et l’aide de Projo.org géré par le journaliste suisse, Joël Gramson, le Bété Blanc, comme on l’appelle affectueusement». C’est d’ailleurs lui qui l’a découverte à travers son opus «1ère Djandjou» dans le courant de 2003-224, en pleine édition du Midem, par l’entremise de Constant Anagonou de Showbiz.
Nash a sorti son premier album solo, Le 15 décembre 2008 chez Tropic Music. Composé de 17 titres, il est baptisé «Zié Dédjas» (yeux clairs) et produit par Nouchy Arts et Projo.org. Coup d’essai, coup de maître ! Depuis, elle se trouve dans une nouvelle dynamique d’inspiration.
La fille qui jouait au foot avec des garçons de son quartier
Au commencement, était inscrit le morceau«1ère Djandjou» tiré d’une compil intitulée «Enjaillement» (Showbiz) produite et arrangée par Boni RAS et Kesdo. C’est cette composition qui l’a révélée au grand public. Quelques temps plus tard, en 2005, on retrouve la jeune rappeuse faire étalage de son talent à travers «Collectif Gbonhi Yoyoyo» sortie chez Ekwess, encore une production de Nouchy Arts et Projo.org, arrangée par le même Patché.
La rencontre de Nash avec le rap remonte à 1996 grâce à Tino le Manois, son frère aîné et un des membres de son staff managérial. Elle est alors inscrite en classe de 6ème. Un jour, raconte-t-elle, on regardait la télé, lorsque Tino a attiré mon attention sur la rappeuse ivoirienne Priss’K dont le clip était diffusé, en me disant : «Si tu fais comme elle, ça va t’aller. C’est ton style». Et comme à cette époque Nash se faisait tellement remarquer à la fois comme basketteuse, handballeuse, footballeuse ou athlète, que les choses sont allées plus vite. «En somme, j’étais déjà une «go ziguéhi, cra-cra» qui n’avait peur de rien», renchérit-elle, tout en précisant qu’elle se sentait plus à l’aise au foot que dans les autres disciplines. «J’étais même la seule fille parmi les garçons de mon quartier, à Dioulabougou, où j’ai vécu 8 ans, qui aimait jouer au foot (maracan) avec eux. S’il vous plaît, «koro», je marquais quelque fois des buts», se souvient la «go du djassa» qui affirme avoir essayé le même jour avec beaucoup d’espoir, en s’entraînant sur un poème que son frère lui proposa.
Nash était encore inscrite en deuxième année d’anglais
En 1998, lorsqu’elle découvre Abidjan, elle devient apprentie-vendeuse de chaussures au Black Market d’Adjamé, aux côtés de son «vieux père» du nom de Kamson. Ce dernier va raffermir sa passion du rap. «C’est lui qui m’expliquait tout le mouvement hip-hop ; il aimait beaucoup le rap», se soutient-elle.
Jusqu’en 2010, Nash était encore inscrite en 2ème année au département d’Anglais, à l’Université de Cocody-Abidjan. Elle a dû momentanément rompre avec les bancs à cause de la crise ivoirienne. Toutefois, la rappeuse se forme par correspondance. Pour l’heure, la chanteuse n’a pas la prétention de maîtriser la langue de Shakespeare. «A l’heure-là, koro,mon anglais a fraya. Disons que je me débrouille, quoi», confesse-t-elle, en toute modestie.
Nash a collaboré avec plusieurs artistes et groupes du continents et de l’extérieur. Parmi eux, figurent le Burkinabé Doudenj, en 2006, le Malien Mokobé sur «Mon Afrique» (2007) arrangé par David Tayorault, Papa Wemba sur «Sapologie» extrait de «Mon père» (2009) sorti en France, le groupe tchado-burkinabé Yeelen, en 2010. «Move for your country»(2010) est également un disque produit par Erico Séry auquel elle a prêté sa voix, avec Lindsha, Bébi Philippe (chant et arrangements), Kamnouse, dans le cadre de la campagne pour la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire.
A ceux qui la voientt déjà mère d’un enfant déjà, Nash répond avec beaucoup d’humour. «C’est un bonne chose, ils me souhaitent du bonheur. Car avoir un enfant, c’est du bonheur. Mais ce n’est pas encore arrivé, qu’ils soient rassurés. D’ailleurs, le jour où l’enfant viendra agrandir la famille, je m’envolerai pour les States parce que s’ils apprennent la nouvelle, ils vont m’attacher».
Juste pour faire espérer d’éventuels candidats qui devraient auparavant être amoureux du nouchi.
Schadé Adédé
schadeci@yahoo.fr