«Le conte, art de construction d’une nation forte», c’est autour de ce thème que s’est déroulée la deuxième édition de la journée de l’oralité qui a débuté le lundi 18 mars dernier pour prendre fin ce samedi 23 mars 2013 à Grand Bassam par une ballade contée. Elle est organisée par la compagnie Nafro Bâ d’Adama Adépoju alias «Taxi compteur». L’objectif de cette semaine est de démontrer comment l’art peut contribuer à la consolidation d’une nation émergente. Mais aussi expliquer aux futurs enseignants, l’importance du conte dans le système éducatif. Pendant ces moments de réflexions, 12 artistes venant du Burkina Faso, du Niger, du Congo, de la Martinique… ont partagé leur expérience avec les populations ivoiriennes. Et ce, à travers des séances de formation avec des personnes aspirant à être conteurs, des élèves, des bibliothécaires, et des futurs enseignants issus du Cafop. Il s’agissait donc de présenter des choses originales, d’envoyer le conte vers les populations. Pour cette édition, les initiateurs, malgré les maigres moyens dont ils disposaient n’ont pas fait dans la dentelle. Plusieurs initiatives aussi surprenantes les unes que les autres ont été prises par ses derniers. Il s’agit entre autres, des flashs contes et de la balade contée qui ont eu un franc succès. Selon Abdon Fortuné Koumbah, conteur congolais par ailleurs promoteur du festival Riagle (Rencontre internationale des arts et de la parole de Brazzaville), le conte n’a du bonheur que lorsqu’il est partagé. C’est pourquoi, il salue la mise sur pied de cet espace qui fait une part belle à la parole. Car dit-il, «le jour où les lions auront leur propre conteur, les chasseurs ne sauront pas écrire leur histoire». Ses propos rencontrent l’adhésion de Valère Egouy de la Martinique. Pour lui, les journées de l’oralité représentent un événement fort qui deviendra à coup sûre, l’événement phare de la Côte d’Ivoire eu égard à l’engouement qu’il a pu constater durant son séjour en terre d’Eburnie. Il indique que ce genre d’initiatives inculque l’esprit de volontariat aux jeunes. «Il est important que le conte revienne à l’école, car il développe non seulement le gout de la lecture chez les touts petits, mais il réveille aussi leur imaginaire. Il faut donc une véritable implication de l’Etat. Car ce genre d’initiative règle la question de l’oisiveté des jeunes» soutien t-il.
Marlène Sih Kah
Marlène Sih Kah