Le ministère de la Justice a donné hier, quelques indications sur le déroulement de l’opération d’exhumation de corps de victimes de la crise postélectorale. L’opération qui commence jeudi prochain est prévue pour durer douze mois.
Les victimes de la crise postélectorale vont être dérangées! Pour préserver la santé de leurs proches encore en vie, pour leur offrir une sépulture plus digne, pour la manifestation de la vérité, toutes les victimes directes ou indirectes de la crise postélectorale, vont devoir quitter les fosses communes et autres cimetières d’infortune dans lesquel elles gisent présentement. Selon Bertin Koffi, directeur de la Communication et des Relations publiques au ministère de la Justice, l’opération d’exhumation sera lancée jeudi prochain à Yopougon. Elle vise à retirer de 38 fosses communes et de 269 tombes individuelles réparties sur 57 sites, près de 423 (selon le dernier pointage qui date d’octobre 2012) personnes tuées ou décédées durant la période de la crise postélectorale et qui n’ont pu être enterrées avec la dignité requise. « Cela fait environ trois ans que des familles entières portent un deuil sans fin. Il s’agit donc, à travers cette opération qui répond aussi à un souci de salubrité urbaine, de permettre à ces familles de lever leur deuil, en offrant des sépultures dignes à leurs parents décédés », a-t-il précisé. Et d’ajouter qu’il y a « trois catégories de sépultures de fortune concernées par cette opération. La première catégorie est celle de personnes décédées soit de maladie, soit d’autres causes et qui ont dû être enterrées dans des cimetières de fortune, à cause de la situation qui prévalait ; la deuxième catégorie est celle de personnes tuées pendant la crise mais que leurs parents ont pu identifier ; la troisième catégorie est celle de victimes non encore identifiées ».
Top départ à Yopougon
Selon le collaborateur de Mamadou Gnénéma Coulibaly, les premières fosses communes qui vont être débarrassées des corps qu’elles contiennent, sont essentiellement situées à Yopougon ; une commune qui concentre le plus de sépultures de fortune, selon le fonctionnaire du ministère de la Justice. Cette opération d’exhumation ne risque-t-elle pas de connaître le même sort que les précédentes ? « L’idéal, c’est qu’elle ne connaisse pas d’interruption. Mais, à l’impossible, nul n’est tenu », a souligné Bertin Koffi, toujours lors des échanges avec la presse, reconnaissant que l’opération est tributaire des partenaires au développement. Il a expliqué, s’agissant de l’adhésion des populations, qu’elle est acquise, grâce à la sensibilisation préalable, faite par la cellule d’enquête, en collaboration avec la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), les chefs de communauté, etc. Le maître d’œuvre de l’opération dit espérer que l’acte d’exhumation des corps ne va pas raviver les tensions, pas plus qu’elle ne va réveiller les passions. « C’est pour cela que nous avons lancé une campagne de sensibilisation en direction des Ong, de la société civile, des hommes de médias. Il est également prévu un accompagnement psychologique pour les populations », a rassuré Bertin Koffi.
Pas de retour au village
De manière pratique, le lancement de l’opération est prévu jeudi, dans la cour de la mosquée du quartier Camp-militaire où existe une fosse commune. Il se déroulera en présence d’officiels, notamment de plusieurs membres du gouvernement. Les corps exhumés vont être conservés pour quelque temps pour les besoins de l’enquête (autopsie, identification) avant d’être remis aux familles pour les inhumations dans des cimetières choisis selon leur convenance. Mais, précision de Bertin Koffi, en attendant la fin de l’opération, les corps déterrés à Abidjan ne pourront être inhumés que dans la capitale politique. Autrement dit, aucun corps retiré des fosses communes ou des cimetières de fortune, ne sera transporté ailleurs, hors du territoire abidjanais. Parallèlement aux exhumations, les enquêtes pour découvrir de nouvelles fosses communes vont se poursuivre.
Après Abidjan, l’opération d’exhumation va s’étendre à l’intérieur du pays. Mais, Bertin Koffi, adepte du ‘’à chaque jour suffit sa peine’’, a refusé de dévoiler la prochaine destination des fossoyeurs, après la capitale économique.
Marc Dossa
Les victimes de la crise postélectorale vont être dérangées! Pour préserver la santé de leurs proches encore en vie, pour leur offrir une sépulture plus digne, pour la manifestation de la vérité, toutes les victimes directes ou indirectes de la crise postélectorale, vont devoir quitter les fosses communes et autres cimetières d’infortune dans lesquel elles gisent présentement. Selon Bertin Koffi, directeur de la Communication et des Relations publiques au ministère de la Justice, l’opération d’exhumation sera lancée jeudi prochain à Yopougon. Elle vise à retirer de 38 fosses communes et de 269 tombes individuelles réparties sur 57 sites, près de 423 (selon le dernier pointage qui date d’octobre 2012) personnes tuées ou décédées durant la période de la crise postélectorale et qui n’ont pu être enterrées avec la dignité requise. « Cela fait environ trois ans que des familles entières portent un deuil sans fin. Il s’agit donc, à travers cette opération qui répond aussi à un souci de salubrité urbaine, de permettre à ces familles de lever leur deuil, en offrant des sépultures dignes à leurs parents décédés », a-t-il précisé. Et d’ajouter qu’il y a « trois catégories de sépultures de fortune concernées par cette opération. La première catégorie est celle de personnes décédées soit de maladie, soit d’autres causes et qui ont dû être enterrées dans des cimetières de fortune, à cause de la situation qui prévalait ; la deuxième catégorie est celle de personnes tuées pendant la crise mais que leurs parents ont pu identifier ; la troisième catégorie est celle de victimes non encore identifiées ».
Top départ à Yopougon
Selon le collaborateur de Mamadou Gnénéma Coulibaly, les premières fosses communes qui vont être débarrassées des corps qu’elles contiennent, sont essentiellement situées à Yopougon ; une commune qui concentre le plus de sépultures de fortune, selon le fonctionnaire du ministère de la Justice. Cette opération d’exhumation ne risque-t-elle pas de connaître le même sort que les précédentes ? « L’idéal, c’est qu’elle ne connaisse pas d’interruption. Mais, à l’impossible, nul n’est tenu », a souligné Bertin Koffi, toujours lors des échanges avec la presse, reconnaissant que l’opération est tributaire des partenaires au développement. Il a expliqué, s’agissant de l’adhésion des populations, qu’elle est acquise, grâce à la sensibilisation préalable, faite par la cellule d’enquête, en collaboration avec la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), les chefs de communauté, etc. Le maître d’œuvre de l’opération dit espérer que l’acte d’exhumation des corps ne va pas raviver les tensions, pas plus qu’elle ne va réveiller les passions. « C’est pour cela que nous avons lancé une campagne de sensibilisation en direction des Ong, de la société civile, des hommes de médias. Il est également prévu un accompagnement psychologique pour les populations », a rassuré Bertin Koffi.
Pas de retour au village
De manière pratique, le lancement de l’opération est prévu jeudi, dans la cour de la mosquée du quartier Camp-militaire où existe une fosse commune. Il se déroulera en présence d’officiels, notamment de plusieurs membres du gouvernement. Les corps exhumés vont être conservés pour quelque temps pour les besoins de l’enquête (autopsie, identification) avant d’être remis aux familles pour les inhumations dans des cimetières choisis selon leur convenance. Mais, précision de Bertin Koffi, en attendant la fin de l’opération, les corps déterrés à Abidjan ne pourront être inhumés que dans la capitale politique. Autrement dit, aucun corps retiré des fosses communes ou des cimetières de fortune, ne sera transporté ailleurs, hors du territoire abidjanais. Parallèlement aux exhumations, les enquêtes pour découvrir de nouvelles fosses communes vont se poursuivre.
Après Abidjan, l’opération d’exhumation va s’étendre à l’intérieur du pays. Mais, Bertin Koffi, adepte du ‘’à chaque jour suffit sa peine’’, a refusé de dévoiler la prochaine destination des fossoyeurs, après la capitale économique.
Marc Dossa