Dans une semaine, les candidats aux municipales et régionales du 21 avril seront à l’épreuve du terrain pour séduire l’électorat. Bien avant le début de la campagne, pour qui roulent les nombreux candidats indépendants dans les starting-blocks dans les bastions du Fpi ?
Officiellement, ils ne sont pas partants. Mais officieusement, ils vont troubler le sommeil des candidats des deux ténors de la politique ivoirienne que sont le Pdci-Rda et le Rdr. Eux, ce sont les candidats proches du Front populaire ivoirien ou de l’ex-Lmp qui ont décidé d’aller, masqués, aux élections du 21 avril, après le mot d’ordre de boycott de la direction du parti fondé par Laurent Gbagbo. Face à la presse le jeudi 21 mars, Kodjo Richard, secrétaire général des frontistes, a donné un mot d’ordre qui se passe de commentaires. «Aucun militant du Fpi ne doit, en aucune manière, prendre part à ces élections, à savoir : ne figurer sur aucune liste, ni faire campagne pour une liste, encore moins voter, sous peine de s’exposer aux sanctions disciplinaires prévues par nos textes », a prévenu le SG. A sa suite, la jeunesse de cette formation chargée d’exécuter ce mot d’ordre et de veiller à son strict respect s’est mise en branle en formant 33 délégations qui doivent parcourir la Côte d’Ivoire pour inviter leurs militants à ne pas sortir de leurs maisons le 21 avril. Koua Justin s’est voulu un peu menaçant à l’égard de tous ceux qui se mettraient au travers de cette injonction de la direction. « Le Fpi n’est pas concerné par ces élections. Nous invitons nos bases à se mettre à l’écart des organisations et de la tenue desdites élections. La Jfpi met en garde tous ses militants qui vont se mêler à ces élections. Tout contrevenant au mot d’ordre du parti répondra de ses actes », a menacé le secrétaire national de la Jfpi. Si les dirigeants du Fpi peuvent se réjouir de ce qu’aucune candidature n’a été déposée à la Cei sous l’étiquette de leur formation, il n’en demeure pas moins que plusieurs candidats qui vont compétir sous la bannière d’indépendants, ont des atomes crochus avec les frontistes. Quand on ausculte de façon minutieuse la liste des candidatures validées par la Cei et la répartition géographique de ces candidatures au regard de la géopolitique ivoirienne, on peut affirmer sans risque de se tromper, que des pro-Gbagbo sont bel et bien dans la course pour les municipales et les régionales.
Candidature indépendante, cagoule Fpi
Si l’on s’en tient aux résultats de l’élection présidentielle de 2010, dans toutes les zones où Laurent Gbagbo a réalisé ses plus gros scores, il existe une pléthore de candidatures indépendantes dont beaucoup avancent avec le masque du Fpi. Dans le pays bété, plusieurs cadres de la région qui ont flirté avec le Fpi sont dans la course. Dans la circonscription de Ouragahio, ville d’origine de Laurent Gbagbo, six candidats sont en lice pour prendre la mairie de la ville. Mais sur ces six candidats, quatre sont indépendants. Idem pour la circonscription de Saïoua, dans le fief de Bohoun Bouabré et Désiré Tagro. Dans cette commune, quatre candidats sur les six sont indépendants. A Sikensi, une autre localité où Gbagbo a eu un gros score, cinq candidats sur les sept enregistrés par la Cei sont indépendants. A Zikisso, trois candidats sur les quatre enregistrés sont sans étiquette politique. Mais là où les indépendants du Fpi ont jeté le masque, c’est dans les circonscriptions de Gboguhé et de Yakassé Attobrou. Dans ces deux localités, Gbagbo a réalisé des scores à la soviétique. Mais fait curieux, tous les candidats qui sont en lice pour les municipales dans ces deux localités sont des indépendants. Le Fpi, on le sait, a décidé de boycotter les élections locales du 21 avril. Alors questions : Pourquoi le Pdci et le Rdr qui sont les deux partis qui ont le grand maillage politique national n’ont pas présenté de candidats dans ces deux circonscriptions, alors qu’en l’absence du Fpi, ces deux ténors ont un boulevard devant eux ? Et s’il y avait un problème de candidat, pourquoi n’avoir pas aligné un candidat Rhdp dans ces deux villes ? Il ne faut pas se leurrer. Le Pdci et le Rdr sont conscients de l’encrage du parti de Gbagbo à Gboguhé et à Yakassé-Attobrou. On connaît aussi les mauvais ressentiments que la majorité des militants du Fpi ont à l’égard du Rhdp, surtout après le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye. Pour éviter d’être battus à plate couture par un indépendant Fpi, autant se rétracter, estiment certainement les partis du Rhdp. Cela va de soi. C’est un peu comme aux législatives de 2000 où le Fpi, malgré le boycott du Rdr, a refusé d’aligner un candidat à Kong. Au total, parmi les 20.885 candidats en lice pour le vote du 21 avril, beaucoup avancent avec un masque qui dissimule difficilement leur appartenance au parti de Laurent Gbagbo.
Kra Bernard
Officiellement, ils ne sont pas partants. Mais officieusement, ils vont troubler le sommeil des candidats des deux ténors de la politique ivoirienne que sont le Pdci-Rda et le Rdr. Eux, ce sont les candidats proches du Front populaire ivoirien ou de l’ex-Lmp qui ont décidé d’aller, masqués, aux élections du 21 avril, après le mot d’ordre de boycott de la direction du parti fondé par Laurent Gbagbo. Face à la presse le jeudi 21 mars, Kodjo Richard, secrétaire général des frontistes, a donné un mot d’ordre qui se passe de commentaires. «Aucun militant du Fpi ne doit, en aucune manière, prendre part à ces élections, à savoir : ne figurer sur aucune liste, ni faire campagne pour une liste, encore moins voter, sous peine de s’exposer aux sanctions disciplinaires prévues par nos textes », a prévenu le SG. A sa suite, la jeunesse de cette formation chargée d’exécuter ce mot d’ordre et de veiller à son strict respect s’est mise en branle en formant 33 délégations qui doivent parcourir la Côte d’Ivoire pour inviter leurs militants à ne pas sortir de leurs maisons le 21 avril. Koua Justin s’est voulu un peu menaçant à l’égard de tous ceux qui se mettraient au travers de cette injonction de la direction. « Le Fpi n’est pas concerné par ces élections. Nous invitons nos bases à se mettre à l’écart des organisations et de la tenue desdites élections. La Jfpi met en garde tous ses militants qui vont se mêler à ces élections. Tout contrevenant au mot d’ordre du parti répondra de ses actes », a menacé le secrétaire national de la Jfpi. Si les dirigeants du Fpi peuvent se réjouir de ce qu’aucune candidature n’a été déposée à la Cei sous l’étiquette de leur formation, il n’en demeure pas moins que plusieurs candidats qui vont compétir sous la bannière d’indépendants, ont des atomes crochus avec les frontistes. Quand on ausculte de façon minutieuse la liste des candidatures validées par la Cei et la répartition géographique de ces candidatures au regard de la géopolitique ivoirienne, on peut affirmer sans risque de se tromper, que des pro-Gbagbo sont bel et bien dans la course pour les municipales et les régionales.
Candidature indépendante, cagoule Fpi
Si l’on s’en tient aux résultats de l’élection présidentielle de 2010, dans toutes les zones où Laurent Gbagbo a réalisé ses plus gros scores, il existe une pléthore de candidatures indépendantes dont beaucoup avancent avec le masque du Fpi. Dans le pays bété, plusieurs cadres de la région qui ont flirté avec le Fpi sont dans la course. Dans la circonscription de Ouragahio, ville d’origine de Laurent Gbagbo, six candidats sont en lice pour prendre la mairie de la ville. Mais sur ces six candidats, quatre sont indépendants. Idem pour la circonscription de Saïoua, dans le fief de Bohoun Bouabré et Désiré Tagro. Dans cette commune, quatre candidats sur les six sont indépendants. A Sikensi, une autre localité où Gbagbo a eu un gros score, cinq candidats sur les sept enregistrés par la Cei sont indépendants. A Zikisso, trois candidats sur les quatre enregistrés sont sans étiquette politique. Mais là où les indépendants du Fpi ont jeté le masque, c’est dans les circonscriptions de Gboguhé et de Yakassé Attobrou. Dans ces deux localités, Gbagbo a réalisé des scores à la soviétique. Mais fait curieux, tous les candidats qui sont en lice pour les municipales dans ces deux localités sont des indépendants. Le Fpi, on le sait, a décidé de boycotter les élections locales du 21 avril. Alors questions : Pourquoi le Pdci et le Rdr qui sont les deux partis qui ont le grand maillage politique national n’ont pas présenté de candidats dans ces deux circonscriptions, alors qu’en l’absence du Fpi, ces deux ténors ont un boulevard devant eux ? Et s’il y avait un problème de candidat, pourquoi n’avoir pas aligné un candidat Rhdp dans ces deux villes ? Il ne faut pas se leurrer. Le Pdci et le Rdr sont conscients de l’encrage du parti de Gbagbo à Gboguhé et à Yakassé-Attobrou. On connaît aussi les mauvais ressentiments que la majorité des militants du Fpi ont à l’égard du Rhdp, surtout après le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye. Pour éviter d’être battus à plate couture par un indépendant Fpi, autant se rétracter, estiment certainement les partis du Rhdp. Cela va de soi. C’est un peu comme aux législatives de 2000 où le Fpi, malgré le boycott du Rdr, a refusé d’aligner un candidat à Kong. Au total, parmi les 20.885 candidats en lice pour le vote du 21 avril, beaucoup avancent avec un masque qui dissimule difficilement leur appartenance au parti de Laurent Gbagbo.
Kra Bernard