Lutte contre les coupures intempestives d’électricité :Les grandes mesures du Gouvernement

Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’énergie, Adama Toungara, se veut formel. « Les Ivoiriens ne connaîtront plus de délestage ». C’est ainsi qu’il s’est exprimé, le vendredi dernier, sur le plateau de la Première Chaine de la Radio Télévision Ivoirienne (RTI). Pour étayer ses propos, le ministre Adama Toungara a indiqué que l’Etat de Côte d’Ivoire a pris plusieurs dispositions pour assurer une énergie « abondante, fiable et à moindre coût » aux populations et aux industries. Ainsi, en 2012, la capacité de production de l’usine d’Aggreko est passée de 70 MW à 100 MW. Cette capacité sera soutenue par l’énergie que produira Ciprel et Azito, dont les accords ont été renouvelés. « Cela nous permettra d’avoir cette année, en fin décembre, 111 MW provenant de Ciprel, et 100 MW qui proviendront d’Azito, dont nous augmentons la capacité, à cause de la forte demande », a-t-il expliqué. En outre, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’énergie a ajouté que les turbines à vapeur de Ciprel et d’Azito permettront d’avoir, respectivement, 111 MW et 140 MW en 2015. Ajouté à cela, le barrage de Soubré, en construction et qui sera opérationnel en 2018. « Ce qui fait que d’ici à 2020, les Ivoiriens peuvent dormir tranquilles. Il n’y aura pas de délestage. L’opinion pense que c’est parce qu’il n’y a pas assez d’énergie qu’il y a des coupures. Non, nous avons suffisamment d’énergie et c’est l’excédent de l’énergie que nous vendons à nos frères africains », a souligné Adama Toungara. Cependant, rappelant les motifs des récurrentes coupures d’électricité que connaissent les ménages ces derniers mois, le ministre a fait savoir que les coupures sont les effets « conjugués et collatéraux » de la vétusté des équipements, du dépassement de capacités et de la forte demande de l’électricité en cette période de haute chaleur en Côte d’Ivoire. « C’est en somme un problème du transport et distribution de l’électricité. En 2012, les Ivoiriens ont consommé 17% de plus qu’en 2011. Et cette année, nous pensons être au dessus de 10% », a signalé le ministre. Au niveau du transport de l’énergie, le ministre des Mnes, du pétrole et de l’énergie a indiqué que ces travaux côtiers vont bientôt démarrer pour pouvoir tirer 1200 Km de ligne. A en croire, Adama Toungara, ce projet permettra de fournir de l’électricité en qualité et soulagera les populations de l’intérieur du pays. « Nous travaillons à ne plus qu’il y ait de coupures d’électricité. Pendant 14 ans, on a tiré que 207 km de ligne en Côte d’Ivoire. Quant à la qualité de l’électricité, nos parents n’en souffriront plus après que ce projet ait été terminé », a-t-il rassuré. S’agissant du segment de la distribution, le ministre a révélé que la Côte d’Ivoire ne disposait que de trois transformateurs de puissance 225 kWh à 90 kWh. « Nous avons déjà installés cinq depuis que nous sommes arrivés. Sept sont en cours d’installation et nous avons commandé trente-un. Nous travaillons à régler des problèmes anciens et nous ferons tout pour que les Ivoiriens sentent ce changement. En ce qui concerne les postes sources, nous allons en installer une quinzaine », a révélé le ministre Toungara. Le problème de vol et de vandalisme sur les installations a également été évoqué. A en croire, Adama Toungara, ces actes coûtent à l’Etat de Côte d’Ivoire, 50 milliards de FCFA. « Le vol de l’électricité est une grande cause des coupures de l’électricité. L’énergie qui est volée ici en Côte d’Ivoire, équivaut à l’énergie qui est produite par Ciprel 4 que nous allons avoir en décembre. Le problème est très sérieux. Nous avons pris des dispositions pour que les voleurs ne puissent plus avoir accès aux cabines-postes », a-t-il prévenu. Profitant de l’occasion pour parler des branchements sociaux, le ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie a signalé qu’il s’agit d’un projet qui vise à satisfaire les populations vivant dans les quartiers précaires en vue de leur permettre d’avoir une énergie sécurisée. « Cela nous permet de régler un problème de fond : la vente et le vol de l’électricité. Les populations payent, en tout, 80 000 FCFA. Mais avec 20 000 FCFA, elles ont leur abonnement. La différence est payée sur 13 mois à concurrence de 5000 tous les deux mois », a-t-il fait savoir. Avant de préciser que la priorité pour son département, c’est de faire de la Côte d’Ivoire, le premier marché énergétique de l’Afrique de l’Ouest et le premier marché d’Afrique en matière de pétrole. Sogona Sidibé