Le secrétaire national intérimaire de la Jeunesse du Front populaire ivoirien (Jfpi) Koua Justin est sur terrain de la mobilisation. Il fouette l’orgueil de la base en vue de relever les défis du moment, qui ont pour nom le boycott total des élections régionales et municipales couplées du 21 avril prochain, et la mobilisation des démocrates ivoiriens contre le régime d’exception instauré par Alassane Ouattara depuis la chute du président Gbagbo le 11 avril 2011. Pour ce faire, le premier responsable de la jeunesse du parti fondé par Laurent Gbagbo était le samedi dernier dans la zone sud d’Abidjan, notamment à Marcory, Koumassi, Treichville et Port-Bouët pour relayer à la base le mot d’ordre du Fpi qui demande à ses militants et sympathisants de s’abstenir de ces élections. Partout où le «camarade» Koua Justin et sa délégation sont passés, ils ont rappelé aux militants l’intérêt pour ces derniers de ne pas se sentir concernés par cette mascarade d’élection dont le but inavoué est de se fabriquer une légitimité à travers des scores soviétiques en préparation pour faire croire que Laurent Gbagbo n’est pas populaire en Côte d’Ivoire. Le régime Ouattara dont l’impopularité a été démontrée au sortir des législatives de décembre 2011, a selon l’orateur, le souci majeur de «laver» son image en se fabriquant une côte de popularité grâce à un taux de participation élevé aux régionales et municipales du 21 avril 2013. D’où les yeux de Chimène que presque tous les candidats ont pour les militants du parti de Gbagbo, dont le poids dans le paysage politique national n’est plus à démontrer, a noté Koua Justin. Par voie de conséquence, le «National» de la Jfpi a demandé à la jeunesse ivoirienne éprise de justice et de démocratie de rester chez elle le jour de ces élections. Car, à l’en croire, elles puent à mille lieues la trahison contre le président Gbagbo. «Si vous prenez part à ces élections, vous aurez trahi le président Gbagbo en contribuant à grossir le taux de participation. Ce qui fera dire à ceux qui l’ont envoyé à la Haye qu’il n’est pas populaire en Côte d’Ivoire. Et naturellement, ils pourront faire croire qu’en le condamnant, cela n’aura aucune incidence sur la cohésion sociale en Côte d’Ivoire», a-t-il expliqué. Par ailleurs, «la Jfpi ira en campagne, quand le gouvernement aura lancé la sienne pour les élections locales, pour demander aux militants du Fpi de ne pas prendre part à ces élections qui ne nous concerne pas. Restez chez vous le 21 avril 2013.» En outre, le secrétaire national de la Jfpi a exhorté ses camarades jeunes à bannir la peur face aux actes barbares de ceux qui gouvernent. «Si vous avez peur, c’est adieu la démocratie et les fruits de tant d’années de lutte de nos aînés aujourd’hui en prison pour les plus heureux, et morts pour les autres», a martelé Koua Justin. Qui a demandé à la jeunesse ivoirienne de ne pas se faire complice de la mise à mort des acquis du combat politique de Laurent Gbagbo et ses amis. Car pour Koua Justin, «laisser Ouattara piétiner les droits de l’Homme et instaurer un régime d’exception en Côte d’Ivoire, c’est se faire complice de la mort de la démocratie». À Treichville, des militants sont passés aux aveux quant aux comportements malsains de certains responsables du parti qui pratiquent la politique du ventre. En effet, ils ont noté que ce ne sont pas des responsables du Rdr ou du Pdci qui vont les voir pour les démarcher. Mais plutôt des cadres du Fpi qui les rencontrent et leur demandent de voter tel ou tel candidat du Pdci ou du Rdr. Koua Justin a demandé que de tels responsables soient dénoncés. Dans les jours à venir 33 missions de la Jfpi iront au contact des militants de l’intérieur du pays, pour dire à la base que le parti de Gbagbo ne participe pas aux élections du 21 avril.
Barthélemy Téhin
Barthélemy Téhin