Les élections régionales et municipales de 2013 s’annoncent chaudes. On croyait qu’avec le boycott du Front populaire ivoirien, la campagne électorale et le scrutin du 21 avril prochain allait être un long fleuve calme. Mais, avec l’ouverture de la campagne, l’on se rend compte que dans certaines circonscriptions, les élections ne seront pas de tout repos. Des duels épiques et de chaudes empoignades en perspectives. Dans les régions comme dans les communes, voici les zones à suivre de près.
Régionales
Cavally : La guerre des deux ministres
La guerre des ministres a déjà commencé. La campagne qui avait débuté dans une bonne ambiance commence à tourner au vinaigre. Le candidat du PDCI-RDA a été le premier à tirer. Le ministre Dagobert Banzio accuse la ministre Anne Désiré Ouloto d’user d’intimidation, voire de violence pour s’imposer dans le Cavally. « Faux ! Archi-faux ! », rétorque la candidate du RDR pour élections régionales dans le Cavally. « Que Banzio sorte de la logique calomnieuse dans laquelle il s’est enfermé », rassure Anne Désirée Ouloto. Ce conseil sera-t-il suivi ? Difficile de le savoir. Toujours est-il que les élections dans le Cavally sont à suivre de près. Car si les fortes personnalités des deux principaux candidats dépeignent déjà sur la campagne électorale, qu’en sera-t-il du jour du scrutin lui-même ? Il urge que, pendant qu’il est encore temps, les bons offices s’attèlent à calmer les esprits dans cette région.
Poro : Le Pdci défie le Rdr sur ses terres
On croyait cette zone largement acquise au RDR. Mais on se rend compte après quelques jours de campagne que les choses ne seront pas aussi aisées pour le candidat du RDR, le président Tiémoko Yadé Coulibaly. L’ancien Président directeur général du Groupe SGBCI a en face de lui le député de Napié, qui n’est pas un inconnu dans la région. Silué Kagnon Augustin, le candidat du PDCI-RDA, est connu pour les actions sociales qu’il a posées dans la région. Les populations s’en souviennent encore. Entre faire plaisir au président Alassane Ouattara et faire preuve de gratitude à un bienfaiteur, elles hésitent encore. Mais vraisemblablement, la première option semble devoir prendre le dessus sur l’autre. Car les populations du Poro n’accepteront pas que leur région tombe dans une escarcelle autre que celle du RDR. Même l’adversaire est issu du PDCI, l’allié du parti des Républicains.
Bounkani : Le jeune loup et le vieux briscard
C’est le duel entre le jeune loup aux dents longues et l’un des vieux briscards du marigot politique ivoirien. Hien Philipe, le candidat du RDR, a avec lui la fougue et la hargne qui caractérise la jeunesse. Palé Dimaté, candidat du PDCI-RDA, a comme atout la connaissance du terrain pour avoir été député, puis président du Conseil général de Bouna. Mais pour ces élections, les populations du Bounkani qui aspirent au changement, prendrint certainement le ticket de la jeunesse qui est, elle-même, le symbole du changement et de l’avenir. Duel fraternel en perspective également à suivre de près.
Goh : Le doyen et son fils
Ici également le ton est donné. Ce sera une bataille entre l’un des doyens de la politique ivoirienne et un technocrate chevronné qui a toujours évolué dans le sillage du président Alassane Ouattara. Alexis N’Guessan Zékré, le candidat du RDR, affronte une figure emblématique de la région du Goh, le doyen Djédjé Bagnon Joachim, candidat du PDCI-RDA. Le duel s’annonce palpitant. Car Alexis Zékré, fils de chef et chef à Kakrédou, n’est lui aussi ni un novice ni un inconnu dans la région. Il est clair qu’entre le candidat du RDR et celui du PDCI-RDA, les électeurs hésiteront beaucoup. Mais le candidat du RDR saura tirer profit de sa proximité avec le président de la République pour convaincre que le bon choix est de son côté.
Tonkpi : Le duel des deux anciens compagnons
C’est le duel le plus fratricide des élections locales de 2013. Car dans le Tonkpi s’affrontent deux personnalités qui se connaissent bien pour avoir milité ensemble dans l’UDPCI, en tant que proche collaborateur du général Robert Guéi, le père fondateur de ce parti. Hier inséparables, aujourd’hui irréductibles adversaires. Le ministre Albert Mabri Toikeusse, candidat du RHDP, veut le Conseil régional du Tonkpi. Pour lui, c’est une affaire de survie politique. Mais le député RDR de Man sous-préfecture, candidat indépendant pour ces élections le veut aussi. Siki Blon Blaise, pour avoir géré le Conseil général de Man, croit qu’il peut mieux faire pour les populations à la tête du Conseil régional. Mais il va falloir qu’il arrive à déraciner le champion de l’UDPCI, le docteur Albert Mabri Toikeusse, qui tient à prouver à tout le monde que l’Ouest montagneux reste et demeure le fief de l’UDPCI, son parti.
Moronou : Le Pdci contre le Pdci
Dans cette région, le PDCI-RDA se bat contre le PDCI-RDA. Le ministre Théophile Ahoua N’Doli est le candidat du RHDP. Mais il doit faire face à Aka Véronique épouse Bra Kanon, une militante du PDCI-RDA et à Méa Assoumou, le député PDCI-RDA d’Andé, soutenu par la figure emblématique du PDCI-RDA de la région ces dernières années, Amah Téhoua. Ahoua N’Doli Théophile, qui est également issu du PDCI-RDA est certes en difficulté face à toutes ces velléités de fronde. Mais le candidat du RHDP peut toutefois compter sur un électorat uni et déterminé du RDR pour faire la différence.
Bélier : Le grand frère et le petit frère
Dans cette région, la confrontation électorale s’est transportée sur le terrain des ressentiments et des problèmes de personnes. Le Premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio, candidat du RHDP, a devant lui Arthur Alloco, candidat indépendant issu du PDCI-RDA, qui jure de battre le ministre d’Etat auprès du président de la République. Dans ce duel du grand frère et du petit frère, on sait qu’il y a plus d’intimidation et de provocation que d’intentions réelles de nuire. La hiérarchie au soir du 21 avril a beaucoup de chance d’être respectée. Car la région du Bélier reste tout même le berceau de l’Houphouétisme et donc du RHDP.
Municipales
Abobo : Le duel entre le premier et le deuxième
A Abobo, c’est le maire qui se bat contre son premier adjoint. Lassana Méité, candidat indépendant, estime que le maire Adama Toungara a fait son temps et qu’il se doit de passer la main. Mais le candidat du RDR pense qu’il a encore au contraire beaucoup à apporter aux habitants de la commune la plus peuplée de Côte d’Ivoire. Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie a une ambition pour Abobo qu’il connait bien. Il estime que durant les dix dernières années, il n’a pas pu, compte tenu de l’environnement politique, donner à Abobo ce qu’il voulait véritablement. Pour lui, c’est l’occasion de le faire, le retour d’un environnement politique plus que favorable. Malgré des velléités de contestation, le candidat du RDR tient le bon bout. Il lui appartient de convaincre tous ceux qui à un moment ce sont éloignés de lui pour des raisons diverses.
Yopougon : Mandela et l’ancien maire
A Yopougon, les élections municipales suscitent déjà beaucoup de passion. Normal, puisque ce sont deux mammouths de la politique ivoirienne qui s’affrontent. Entre Gilbert Kafana Koné, le candidat du RDR et Moustapha Doukouré, le candidat du PDCI-RDA, il y a match comme on le dit couramment. Le premier est le symbole de la lutte héroïque du RDR dans la plus grande commune de Côte d’Ivoire. Le deuxième a occupé la mairie de Yopougon pendant de longues années et y a laissé de bons souvenirs. Il s’agit donc pour les électeurs de Yopougon de choisir entre le combattant, celui qui incarne le changement. Et celui qui est la figure emblématique des nostalgiques d’une certaine époque. Si la bataille entre les deux hommes fait en ce moment rage, il est clair que l’avantage est au candidat du RDR. Car la Côte d’Ivoire est en train d’entrer dans une nouvelle ère. Mais sait-on jamais.
Adjamé : Guerre fratricide
Dans cette commune, la bataille électorale se jouera entre deux hommes qui se connaissent parfaitement. Entre le maire sortant, Youssouf Sylla, candidat du RDR et Farikou Soumahoro, candidat indépendant transfuge du RDR, quatrième adjoint au maire, c’est le désamour parfait. Après plus de dix ans de gestion commune, les deux hommes ont décidé de s’affronter à l’occasion de ces élections municipales. Le ton est déjà monté. Les intimidations et provocations ont déjà commencé. Mais l’avantage est au maire sortant qui part avec la bénédiction du parti au pouvoir à cette bataille. Même si, du côté du staff de campagne de Farikou, on soutient mordicus que tout ce que le RDR compte de représentants officiels (RFR, RJR, RER confondus) ne jurent que par le candidat indépendant, Farikou soumahoro. Mais il faut espérer durant toute cette campagne jusqu’au jour du scrutin que la raison prenne le pas sur la passion et autres ressentiments.
Treichville : Amichia et Cissé
Ici, il y a un air de passation de témoin. Car le candidat du RDR, Cissé Ibrahim dit « Ladji », a le vent en poupe. Le candidat du RDR surfe en ce moment sur les dix ans de la gestion du maire Albert François Amichia. Mais le président de l’UVICOCI, candidat du PDCI-RDA n’a pas encore dit son dernier mot et se bat avec la dernière énergie de ceux qui refusent de mourir politiquement. C’est pourquoi, à Treichville, la tension est montée d’un cran ces derniers jours. Les menaces et intimidations se sont invitées dans la campagne. Mais il faut souhaiter qu’au finish, ce soit la fraternité qui prime.
Marcory : La Dame et le communicateur
S’il y a une commune où les élections municipales sont très ouvertes, c’est bel et bien dans la commune de Marcory. Car, c’est la seule commune où le maire sortant n’est pas candidat à sa propre succession. Mais le scrutin se jouera entre Mme Mariam Fétigué Koulibaly et Aby Raoul Akrobou. La candidate du RDR, cependant, part avec une longueur d’avance. Car derrière elle, les militants de sa famille politique font bloc. Ce qui n’est pas le cas du candidat du PDCI-RDA qui doit faire face à une dissidence au sein de sa propre formation politique. Il est clair que les candidatures d’Assemian Amon Léon, délégué communal du PDCI-RDA, actuellement suspendu et Marcel François Heilms, député de la commune issu du PDCI-RDA émietteront les voix du parti doyen. Au profit de la seule femme qui défie les hommes dans cette commune.
Koumassi : Duel à mort
C’est la commune où les risques de violence sont le plus à craindre. Tellement le désamour entre le ministre Ibrahim Cissé Bacongo, candidat du RDR et le maire sortant Raymond Yapi N’Dohi, candidat du PDCI-RDA, a atteint des proportions inquiétantes. Pas un seul jour ne passe sans qu’on ne signale des faits de violence dans la campagne. Les deux camps s’accusent mutuellement de voies de fait sur leurs partisans. Depuis, les deux camps se regardent en chiens de faïence. Ibrahim Cissé Bacongo veut le fauteuil de Yapi N’Dohi Raymond. Le maire sortant qui a déjà perdu face à lui aux élections législatives n’a pas l’intention de le lui céder. Les deux hommes se donnent coup pour coup. Parfois à la limite de l’acceptable. Pourvu que les esprits se calment pour faire face aux vertus de la démocratie. Koumassi est la zone à haut risque qu’il faut donc le plus surveiller de près.
Bouaké : Le militant et le technocrate
Ce n’est pas seulement à Abidjan que la bataille électorale est rude. Mais il y a aussi des villes à l’intérieur du pays. Notamment à Bouaké. La compétition dans la capitale de la Vallée du Bandama se jouera entre le maire sortant Ibrahima Fanny, candidat du RDR et Nicolas Djibo, candidat indépendant issu du RDR. C’est connu. Entre les deux hommes, ce n’est pas parfaite idylle. Les provocations et les intimidations se sont multipliées tout le long de la précampagne. Même si les choses ont l’air de s’être calmer au cours de la campagne électorale, il est clair que si l’on n’y prend garde, cette guéguerre risque de profiter au PDCI-RDA qui est en embuscade.
Réalisé par Jean-Claude Coulibaly
Régionales
Cavally : La guerre des deux ministres
La guerre des ministres a déjà commencé. La campagne qui avait débuté dans une bonne ambiance commence à tourner au vinaigre. Le candidat du PDCI-RDA a été le premier à tirer. Le ministre Dagobert Banzio accuse la ministre Anne Désiré Ouloto d’user d’intimidation, voire de violence pour s’imposer dans le Cavally. « Faux ! Archi-faux ! », rétorque la candidate du RDR pour élections régionales dans le Cavally. « Que Banzio sorte de la logique calomnieuse dans laquelle il s’est enfermé », rassure Anne Désirée Ouloto. Ce conseil sera-t-il suivi ? Difficile de le savoir. Toujours est-il que les élections dans le Cavally sont à suivre de près. Car si les fortes personnalités des deux principaux candidats dépeignent déjà sur la campagne électorale, qu’en sera-t-il du jour du scrutin lui-même ? Il urge que, pendant qu’il est encore temps, les bons offices s’attèlent à calmer les esprits dans cette région.
Poro : Le Pdci défie le Rdr sur ses terres
On croyait cette zone largement acquise au RDR. Mais on se rend compte après quelques jours de campagne que les choses ne seront pas aussi aisées pour le candidat du RDR, le président Tiémoko Yadé Coulibaly. L’ancien Président directeur général du Groupe SGBCI a en face de lui le député de Napié, qui n’est pas un inconnu dans la région. Silué Kagnon Augustin, le candidat du PDCI-RDA, est connu pour les actions sociales qu’il a posées dans la région. Les populations s’en souviennent encore. Entre faire plaisir au président Alassane Ouattara et faire preuve de gratitude à un bienfaiteur, elles hésitent encore. Mais vraisemblablement, la première option semble devoir prendre le dessus sur l’autre. Car les populations du Poro n’accepteront pas que leur région tombe dans une escarcelle autre que celle du RDR. Même l’adversaire est issu du PDCI, l’allié du parti des Républicains.
Bounkani : Le jeune loup et le vieux briscard
C’est le duel entre le jeune loup aux dents longues et l’un des vieux briscards du marigot politique ivoirien. Hien Philipe, le candidat du RDR, a avec lui la fougue et la hargne qui caractérise la jeunesse. Palé Dimaté, candidat du PDCI-RDA, a comme atout la connaissance du terrain pour avoir été député, puis président du Conseil général de Bouna. Mais pour ces élections, les populations du Bounkani qui aspirent au changement, prendrint certainement le ticket de la jeunesse qui est, elle-même, le symbole du changement et de l’avenir. Duel fraternel en perspective également à suivre de près.
Goh : Le doyen et son fils
Ici également le ton est donné. Ce sera une bataille entre l’un des doyens de la politique ivoirienne et un technocrate chevronné qui a toujours évolué dans le sillage du président Alassane Ouattara. Alexis N’Guessan Zékré, le candidat du RDR, affronte une figure emblématique de la région du Goh, le doyen Djédjé Bagnon Joachim, candidat du PDCI-RDA. Le duel s’annonce palpitant. Car Alexis Zékré, fils de chef et chef à Kakrédou, n’est lui aussi ni un novice ni un inconnu dans la région. Il est clair qu’entre le candidat du RDR et celui du PDCI-RDA, les électeurs hésiteront beaucoup. Mais le candidat du RDR saura tirer profit de sa proximité avec le président de la République pour convaincre que le bon choix est de son côté.
Tonkpi : Le duel des deux anciens compagnons
C’est le duel le plus fratricide des élections locales de 2013. Car dans le Tonkpi s’affrontent deux personnalités qui se connaissent bien pour avoir milité ensemble dans l’UDPCI, en tant que proche collaborateur du général Robert Guéi, le père fondateur de ce parti. Hier inséparables, aujourd’hui irréductibles adversaires. Le ministre Albert Mabri Toikeusse, candidat du RHDP, veut le Conseil régional du Tonkpi. Pour lui, c’est une affaire de survie politique. Mais le député RDR de Man sous-préfecture, candidat indépendant pour ces élections le veut aussi. Siki Blon Blaise, pour avoir géré le Conseil général de Man, croit qu’il peut mieux faire pour les populations à la tête du Conseil régional. Mais il va falloir qu’il arrive à déraciner le champion de l’UDPCI, le docteur Albert Mabri Toikeusse, qui tient à prouver à tout le monde que l’Ouest montagneux reste et demeure le fief de l’UDPCI, son parti.
Moronou : Le Pdci contre le Pdci
Dans cette région, le PDCI-RDA se bat contre le PDCI-RDA. Le ministre Théophile Ahoua N’Doli est le candidat du RHDP. Mais il doit faire face à Aka Véronique épouse Bra Kanon, une militante du PDCI-RDA et à Méa Assoumou, le député PDCI-RDA d’Andé, soutenu par la figure emblématique du PDCI-RDA de la région ces dernières années, Amah Téhoua. Ahoua N’Doli Théophile, qui est également issu du PDCI-RDA est certes en difficulté face à toutes ces velléités de fronde. Mais le candidat du RHDP peut toutefois compter sur un électorat uni et déterminé du RDR pour faire la différence.
Bélier : Le grand frère et le petit frère
Dans cette région, la confrontation électorale s’est transportée sur le terrain des ressentiments et des problèmes de personnes. Le Premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio, candidat du RHDP, a devant lui Arthur Alloco, candidat indépendant issu du PDCI-RDA, qui jure de battre le ministre d’Etat auprès du président de la République. Dans ce duel du grand frère et du petit frère, on sait qu’il y a plus d’intimidation et de provocation que d’intentions réelles de nuire. La hiérarchie au soir du 21 avril a beaucoup de chance d’être respectée. Car la région du Bélier reste tout même le berceau de l’Houphouétisme et donc du RHDP.
Municipales
Abobo : Le duel entre le premier et le deuxième
A Abobo, c’est le maire qui se bat contre son premier adjoint. Lassana Méité, candidat indépendant, estime que le maire Adama Toungara a fait son temps et qu’il se doit de passer la main. Mais le candidat du RDR pense qu’il a encore au contraire beaucoup à apporter aux habitants de la commune la plus peuplée de Côte d’Ivoire. Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie a une ambition pour Abobo qu’il connait bien. Il estime que durant les dix dernières années, il n’a pas pu, compte tenu de l’environnement politique, donner à Abobo ce qu’il voulait véritablement. Pour lui, c’est l’occasion de le faire, le retour d’un environnement politique plus que favorable. Malgré des velléités de contestation, le candidat du RDR tient le bon bout. Il lui appartient de convaincre tous ceux qui à un moment ce sont éloignés de lui pour des raisons diverses.
Yopougon : Mandela et l’ancien maire
A Yopougon, les élections municipales suscitent déjà beaucoup de passion. Normal, puisque ce sont deux mammouths de la politique ivoirienne qui s’affrontent. Entre Gilbert Kafana Koné, le candidat du RDR et Moustapha Doukouré, le candidat du PDCI-RDA, il y a match comme on le dit couramment. Le premier est le symbole de la lutte héroïque du RDR dans la plus grande commune de Côte d’Ivoire. Le deuxième a occupé la mairie de Yopougon pendant de longues années et y a laissé de bons souvenirs. Il s’agit donc pour les électeurs de Yopougon de choisir entre le combattant, celui qui incarne le changement. Et celui qui est la figure emblématique des nostalgiques d’une certaine époque. Si la bataille entre les deux hommes fait en ce moment rage, il est clair que l’avantage est au candidat du RDR. Car la Côte d’Ivoire est en train d’entrer dans une nouvelle ère. Mais sait-on jamais.
Adjamé : Guerre fratricide
Dans cette commune, la bataille électorale se jouera entre deux hommes qui se connaissent parfaitement. Entre le maire sortant, Youssouf Sylla, candidat du RDR et Farikou Soumahoro, candidat indépendant transfuge du RDR, quatrième adjoint au maire, c’est le désamour parfait. Après plus de dix ans de gestion commune, les deux hommes ont décidé de s’affronter à l’occasion de ces élections municipales. Le ton est déjà monté. Les intimidations et provocations ont déjà commencé. Mais l’avantage est au maire sortant qui part avec la bénédiction du parti au pouvoir à cette bataille. Même si, du côté du staff de campagne de Farikou, on soutient mordicus que tout ce que le RDR compte de représentants officiels (RFR, RJR, RER confondus) ne jurent que par le candidat indépendant, Farikou soumahoro. Mais il faut espérer durant toute cette campagne jusqu’au jour du scrutin que la raison prenne le pas sur la passion et autres ressentiments.
Treichville : Amichia et Cissé
Ici, il y a un air de passation de témoin. Car le candidat du RDR, Cissé Ibrahim dit « Ladji », a le vent en poupe. Le candidat du RDR surfe en ce moment sur les dix ans de la gestion du maire Albert François Amichia. Mais le président de l’UVICOCI, candidat du PDCI-RDA n’a pas encore dit son dernier mot et se bat avec la dernière énergie de ceux qui refusent de mourir politiquement. C’est pourquoi, à Treichville, la tension est montée d’un cran ces derniers jours. Les menaces et intimidations se sont invitées dans la campagne. Mais il faut souhaiter qu’au finish, ce soit la fraternité qui prime.
Marcory : La Dame et le communicateur
S’il y a une commune où les élections municipales sont très ouvertes, c’est bel et bien dans la commune de Marcory. Car, c’est la seule commune où le maire sortant n’est pas candidat à sa propre succession. Mais le scrutin se jouera entre Mme Mariam Fétigué Koulibaly et Aby Raoul Akrobou. La candidate du RDR, cependant, part avec une longueur d’avance. Car derrière elle, les militants de sa famille politique font bloc. Ce qui n’est pas le cas du candidat du PDCI-RDA qui doit faire face à une dissidence au sein de sa propre formation politique. Il est clair que les candidatures d’Assemian Amon Léon, délégué communal du PDCI-RDA, actuellement suspendu et Marcel François Heilms, député de la commune issu du PDCI-RDA émietteront les voix du parti doyen. Au profit de la seule femme qui défie les hommes dans cette commune.
Koumassi : Duel à mort
C’est la commune où les risques de violence sont le plus à craindre. Tellement le désamour entre le ministre Ibrahim Cissé Bacongo, candidat du RDR et le maire sortant Raymond Yapi N’Dohi, candidat du PDCI-RDA, a atteint des proportions inquiétantes. Pas un seul jour ne passe sans qu’on ne signale des faits de violence dans la campagne. Les deux camps s’accusent mutuellement de voies de fait sur leurs partisans. Depuis, les deux camps se regardent en chiens de faïence. Ibrahim Cissé Bacongo veut le fauteuil de Yapi N’Dohi Raymond. Le maire sortant qui a déjà perdu face à lui aux élections législatives n’a pas l’intention de le lui céder. Les deux hommes se donnent coup pour coup. Parfois à la limite de l’acceptable. Pourvu que les esprits se calment pour faire face aux vertus de la démocratie. Koumassi est la zone à haut risque qu’il faut donc le plus surveiller de près.
Bouaké : Le militant et le technocrate
Ce n’est pas seulement à Abidjan que la bataille électorale est rude. Mais il y a aussi des villes à l’intérieur du pays. Notamment à Bouaké. La compétition dans la capitale de la Vallée du Bandama se jouera entre le maire sortant Ibrahima Fanny, candidat du RDR et Nicolas Djibo, candidat indépendant issu du RDR. C’est connu. Entre les deux hommes, ce n’est pas parfaite idylle. Les provocations et les intimidations se sont multipliées tout le long de la précampagne. Même si les choses ont l’air de s’être calmer au cours de la campagne électorale, il est clair que si l’on n’y prend garde, cette guéguerre risque de profiter au PDCI-RDA qui est en embuscade.
Réalisé par Jean-Claude Coulibaly
