La dernière ligne droite avant les élections est arrivée. Dans les QG de campagne, les différents candidats s’attèlent à aborder avec plus d’efficacité les cinq derniers jours qui restent avant la clôture de la campagne électorale. La course aux électeurs indécis a commencé. Dans les autres états-majors, on se bat comme on peut pour faire bouger les lignes. Mais au RDR, on affiche une certaine sérénité. Parce qu’on est sûr de remporter ces élections régionales et municipales. Pour quatre principales raisons. La première est qu’avant même le scrutin, le Rassemblement des Républicains est assuré déjà de gagner dans des régions et des communes. Dans le Nord, il est clair que la grande majorité des circonscriptions tombera dans l’escarcelle du parti à la case verte. Les dix Conseils régionaux de cette partie de la Côte d’Ivoire sont quasi-assurés de revenir au RDR. C’est le cas du Worodougou, du Bafing, du Folon, de la Bagoué, du Tchologo où les candidats du RDR font pratiquement cavaliers solitaires. Quant aux municipales, il y a l’ombre d’aucun doute que la plupart des communes dans cette zone reviendront nécessairement au parti domicilié à la rue Le Pic. Ce qui donne à ce parti une avance considérable sur les autres formations politiques. La deuxième raison vient du fait que, contrairement au RDR, le PDCI-RDA est gagné par la fébrilité. Le parti doyen, depuis l’ouverture de la campagne, multiplie des actes qui trahissent son état d’esprit actuel. Il n’y a pas un seul jour où des dirigeants du parti septuagénaire ne crient à la violence ou à la provocation. Au cours de la première semaine de la campagne, comme s’ils se sont passés le mot, les candidats du PDCI-RDA, dans les zones où ils sont en difficulté, ont accusé leurs adversaires du RDR de vouloir utiliser la violence pour s’imposer. Dans le Cavally, le candidat du PDCI-RDA, le ministre Dagobert Banzio accuse la candidate du RDR, la ministre Anne Désirée Ouloto de vouloir utiliser la force pour remporter le scrutin du 21 avril prochain. A Treichville, le maire sortant François Amichia dit soupçonné son challenger du RDR, Cissé Ibrahim de chercher à employer la forte pour s’imposer dans ce scrutin. A Koumassi, c’est le ministre Cissé Ibrahima Bacongo qui est montré du doigt par son adversaire Raymond Yapi N’Dohi du PDCI-RDA d’être derrière les voies de fait qui ont cours durant cette campagne électorale. Pis, à Koumassi, on parle d’un passage en force que fomenterait le candidat du RDR pour arracher la commune au maire sortant. Dans une interview parue le week-end dernier dans un confrère, le secrétaire général du PDCI-RDA, lui-même candidat RHDP dans le Haut-Sassandra, le Pr Alphonse Djédjé Mady, est revenu sur ces accusations de violence. On voit bien que la stratégie est de faire passer le RDR pour un parti violent et de préparer les esprits à la contestation en cas de défaite. Toutes ces agitations montrent clairement que le PDCI-RDA n’est pas serein. Mais le RDR dont le projet de société est le « Vivre ensemble » n’entend pas se laisser distraire par la subite paranoïa qui a atteint certains candidats du parti doyen. La troisième raison est l’apport du secrétaire général du RDR, le ministre Amadou Soumahoro. Depuis un certain temps, le numéro deux du RDR parcourt le pays pour galvaniser les militants et sympathisants du parti à la case verte à prendre massivement part au vote du dimanche 21 avril prochain. Mais surtout à voter pour les candidats du RDR. Le ministre Amadou Soumahoro est allé à Bouaké, à Divo, à Daloa, à Gagnoa et à Katiola pour demander aux membres de la grande famille des Républicains à faire l’union sacrée autour des candidats choisis par la direction du RDR. En dépit des ressentiments et crispations causées au cours de la difficile et douloureuse période de la course à l’investiture. Le secrétaire général du RDR qui connait les vrais enjeux de ces élections locales, a eu les mots justes pour convaincre ses militants et les populations visitées à voter utile. Un discours perçu cinq sur cinq qui certainement fera mouche le jour du scrutin. Enfin, la quatrième et dernière raison est le fait que le RDR depuis sa création a toujours été bien classée pendant les élections. C’est un parti de masse qui l’a maintes reprises démontré. Notamment lors des élections municipales de 2001, au cours de l’élection présidentielle de 2010 et des élections législatives de 2011. Au point que des adversaires politiques l’ont qualifié de « phénomène urbain ». Ce n’est pas maintenant où ce parti est au pouvoir que les choses changeront. Au contraire. Pour ces élections régionales et municipales, le RDR démontrera encore qu’il est la première formation politique de la Côte d’Ivoire.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
