Rendez-vous est pris pour demain dans les urnes. Après deux semaines de campagne intense et jalonnée de péripéties, place est laissé au peuple de s’exprimer. Mais attention ! Un danger guette ces élections. C’est le taux d’abstention. L’enjeu ici pour ces élections couplées est l’affluence dans les bureaux de vote. Car au-delà des petites querelles entre chapelles politiques du RHDP et des autres partis politiques qui ont décidé de prendre part au vote, c’est la lutte pour la légitimité qui est engagée. Le FPI qui a décidé de boycotter tous les scrutins, après la présidentielle, en fait son cheval de bataille. Mieux une question de survie politique. En menaçant ses militants à ne pas participer au scrutin du dimanche, le FPI ne vise qu’une seule chose. Réduire au maximum le taux participation. Le parti de Laurent Gbagbo qui s’est suicidé en refusant de participer à ces élections qui n’ont rien de politiquer, veut les utiliser comme moyen de chantage et manipulation. Miaka Oureto et ses camarades font tout ce bruit autour de leur boycott pour faire croire au cas où les électeurs ne sortaient pas, comme ce fut le cas lors des élections législatives, que le FPI pèse quelque chose dans le marigot politique ivoirien. La stratégie est de surfer sur le manque d’engouement traditionnel de l’électorat pour essayer de le retourner à son profit. Le comité central du FPI sait que les Ivoiriens, après l’élection présidentielle, participent peu aux élections locales. En Côte d’Ivoire, le taux de participation pour les élections législatives, municipales et départementales- aujourd’hui régionales- n’a jamais dépassé les 45%. A cause de l’abstention. Car, en général, les populations ne se sentent pas intéressées par ces compétitions, en dépit de leur caractère local. Pour elles, ce qui importe c’est l’élection du président de la République. Alors Miaka Oureto et le FPI qui espèrent voir cette tradition électorale se reproduire le dimanche, crient plus haut que tout le monde pour espérer, au cas où elle venait à se répéter, s’attribuer la paternité d’une situation connue et reconnue qui, en réalité, ne viendrait pas leur mot d’ordre de boycott. C’est la raison pour laquelle il est important pour les partis politiques en compétition, surtout ceux du RHDP, de battre le rappel de toutes leurs troupes pour démontrer à la face du monde que le parti de Laurent Gbagbo qui s’est suicidé, ne pèse que le poids d’un duvet sur l’échiquier politique ivoirien. Au risque de l’entendre pérorer sur tous les toits qu’il est le plus grand parti de l’Afrique !
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly