Motus - Désespoir

Que de tourments chez nos amis socialistes à la veille des élections municipales et régionales ! On tire dans tous les sens, on dit et on se dédit. Si on ne médit pas, on maudit carrément. Depuis le 11 avril 2011, date de l’arrêt de la tentative de confiscation du pouvoir, après la défaite électorale de son champion et « fils du terroir », le Front Populaire Ivoirien a perdu totalement le nord. De prime abord, il avait espéré la libération de Laurent Gbagbo, actuellement en détention à la Cour Pénale Internationale de La Haye. A l’usure du temps et devant le poids des charges qui pèsent sur l’ancien Chef de l’Etat, ses partisans s’en sont remis au commandant Jean Noel Abéhi et au plus vieux des « jeunes patriotes », Charles Blé Goudé. Là encore, la chance ne leur a pas souri. Les deux hommes ont été arrêtés en pleine cavale et devront répondre de leurs actes devant les tribunaux. A présent, la refondation, de peur de montrer son poids réel sur l’échiquier politique, a décidé de ne pas participer aux élections locales. On en était là quand Miaka Oureto, le président par intérim du FPI, a lancé un appel au PDCI, pour dit-on, créer « un sursaut national » qui viserait à reconstituer le démon de l’Ivoirité, de la chasse aux étrangers et autres clichés qui ont failli perdre la Côte d’Ivoire. Dans le même temps, un quidam est sorti de son mutisme, pour demander aux militants du FPI de voter massivement pour le PDCI, histoire sans doute de donner des raisons de prospérer à l’appel de Miaka Oureto. On en était là quand les instances du parti dit socialiste ont décidé de se faire entendre. Elles demandent à leurs partisans et sympathisants de rester à la maison le jour des élections. En d’autres termes, de ne pas prendre part au scrutin. Nul ne s’est mépris sur le sens de cette danse si particulière. La refondation est en plein désespoir. Son passé la condamne, son présent est ombrageux et son futur ne présage rien de bon. Le Front Populaire Ivoirien et ses tenants trainent tellement de boulets et de casseroles, qu’ils ont perdu tout espoir de repositionnement dans le landerneau politique