Violences postélectorales / Inza Diomandé, porte-parole de la CEI : ‘‘C’est lorsqu’on se rend compte qu’on a moins le vent en poupe qu’on crée des problèmes’’

La campagne pour les élections régionales et municipales couplées du 21 avril 2013 a pris fin le vendredi 19 avril 2013 à minuit. Mais à certains endroits, cette campagne a été émaillée de violences, laissant planer un doute sur le déroulement des scrutins dans un environnement apaisé. M. Inza Diomandé, porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI) assure, dans cet entretien, que toutes les dispositions ont été prises, tant au niveau de la CEI que du Gouvernement, pour que tout se passe bien et invite les candidats à maintenir le cap de l’apaisement après les élections.

La campagne électorale prend fin le vendredi à minuit, quel bilan faites-vous au niveau du déroulement de cette campagne ?
Tout le monde connaît l’état des lieux de la campagne, y compris vous-même, plus que moi d’ailleurs. La campagne est donc pratiqument finie, tout le monde va se taire et le dimanche (21 avril, ndlr), nous allons passer aux choses sérieuses. Mais, je peux noter qu’il y a eu plus de peur que de mal. Vu que les choses locales suscitent plus de passion et d’énergie que la politique générale, parce qu’elles opposent des enfants de la même contrée dans le même espace, c’est quelquefois un peu plus chaud que lorsqu’il s’agit d’une élection nationale. On s’attendait à plus grave que ce qui est arrivé, mais tout a pu être géré. Il n’y a pas eu plus de grabuges que ça.

Est-ce que vous pouvez rassurer que les élections vont se dérouler effectivement le 21 avril 2013 comme prévu et dans un environnement apaisé sur l’ensemble du territoire ivoirien ?
Que les élections se déroulent le 21 avril, c’est un acquis. Je ne sais pas, à moins d’un cataclysme naturel, qu’on puisse dire que quelque chose d’autre puisse entraver la tenue des scrutins le 21 avril 2013. Pour ce qui concerne l’environnement apaisé, cela continue de dépendre de plusieurs acteurs. La sécurisation adéquate relève des ministères de tutelles en ce qui les concerne, en rapport, bien entendu avec la CEI. Nous avons eu toutes les assurances que tout se passera bien au regard du plan de déploiement mis en marche dans les localités sur l’ensemble du territoire. Ensuite, cet environnement apaisé dépend aussi des acteurs politiques eux-mêmes. S’ils ne rentrent pas dans des logiques d’enflammer leurs électeurs, nous n’aurons pas à nous chamailler. Nous leur avons expliqué le mode opératoire des scrutins, mais en pareille circonstance, c’est lorsque dans la soirée, on se rend compte qu’on a moins le vent en poupe qu’on crée des problèmes où il n’y en a pas. Il revient donc aux hommes politiques de tenir le cap de l’apaisement, parce qu’en ligne de mire se trouve le développement de nos localités, qui est l’enjeu premier de tous les candidats. Qu’ils en tiennent compte et tout le reste va bien se passer. En tout cas nous sommes prêts. Il y a beaucoup de parts qui relèvent de beaucoup d’autres personnes, mais nous devons tous être sur le même cap de l’apaisement.

Il y a un autre enjeu pour ces élections, c’est celui de la proclamation des résultats qui a toujours suscité la polémique. Quand est-ce que la CEI va commencer à proclamer les résultats de ces élections ?
Le président de la CEI l’a déjà dit, nous faisons tout pour que ce soit le plus rapidement possible. Dans la soirée du dimanche déjà, nous organiserons un plateau pour parler des conditions de la tenue de scrutin et le lundi (22 avril 2013, ndlr), dans la mi-journée, on peut déjà commencer à proclamer les résultats. Nous nous mettons dans les dispositions pour que cela se passe très vite afin que la tension soit moindre et que les populations comprennent que les choses se passent très rapidement. Cela participe également de l’apaisement de l’environnement et nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour que la proclamation des résultats se passe au plus tôt.
Par Olivier Dion