ABIDJAN - Les Ivoiriens se sont faiblement mobilisés dimanche pour des municipales et régionales marquées par le boycottage du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, symbole d’une réconciliation en panne deux ans après la fin d’une crise postélectorale meurtrière.
A Abidjan comme dans l’intérieur du pays, les opérations de vote ont souvent démarré bien après l’ouverture officielle fixée à 07H00 (locales et GMT), en raison d’importants retards dans l’installation du matériel ou des agents électoraux. Les bureaux de vote ont fermé à partir de 17H00.
Le double scrutin s’est globalement déroulé dans le calme. Cependant, selon
une source onusienne, 16 "fauteurs de troubles" qui tentaient d’intimider les
électeurs ont été interpellés à Koumassi, quartier très disputé du sud
d’Abidjan. L’autre incident le plus notable est le saccage d’un centre
électoral par des militants à Ferkessédougou, dans le nord du pays, selon la
même source.
Il n’y a pas eu une "grande affluence", a indiqué à l’AFP Inza Diomandé,
porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), estimant que la
participation pourrait se situer autour de 30%.
Aux commandes depuis la fin de la crise postélectorale de décembre
2010-avril 2011 qui avait fait quelque 3.000 morts, le président Alassane
Ouattara avait souhaité un vote "dans la paix". Ces élections sont
"importantes pour la gestion décentralisée du pays", a-t-il déclaré en votant
à Abidjan.
Après une campagne émaillée de quelques échauffourées, de dérapages verbaux
et d’actes d’intimidation dénoncés par l’ONU, quelque 5,7 millions d’inscrits
étaient appelés aux urnes à travers le pays, première puissance économique
d’Afrique de l’Ouest francophone.
L’étape sensible du dépouillement des bulletins de vote a débuté en fin de
journée. La CEI estime pouvoir annoncer les résultats complets d’ici le milieu
de la semaine prochaine.
A Bouaké, la grande ville du centre du pays, Robert Kouladé, chef
communautaire, a voté avec un espoir: que "les Ivoiriens tirent les leçons du
passé pour éviter tout dérapage afin qu’on puisse emprunter la voie de la
démocratie vraie".
A Adjamé, quartier populaire du nord d’Abidjan, Zakaria Touré, un jeune
chauffeur, a choisi le candidat du Rassemblement des républicains (RDR)
d’Alassane Ouattara. Ce partisan du pouvoir regrettait pourtant l’absence des
fidèles de Laurent Gbagbo. "Il faut qu’on ait la réconciliation, on n’a qu’à
se parler, nous tous", a-t-il confié, las des "palabres".
Une "mascarade" pour le parti de Gbagbo
Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l’ancien chef de l’Etat qui
avait déjà boudé les législatives fin 2011, a vu dans ces élections locales
une "mascarade".
Il exigeait une réforme de la commission électorale ainsi qu’une amnistie
pour les crimes commis durant la crise de 2010-2011 et la libération de ses
dirigeants emprisonnés, à commencer par Laurent Gbagbo, détenu à La Haye par
la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre
l’humanité.
En l’absence du FPI, la bataille électorale a surtout crispé les relations
entre les alliés au pouvoir, le RDR et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire
(PDCI) de l’ex-chef d’Etat Henri Konan Bédié, qui concouraient la plupart du
temps en rangs dispersés.
Ces élections étaient les dernières avant la présidentielle de 2015 à
laquelle, sauf surprise, Alassane Ouattara devrait se représenter.
Le chef de l’Etat se flatte d’avoir replacé la Côte d’Ivoire sur la scène
internationale, fait largement progresser la sécurité et redémarrer l’économie.
Mais la pauvreté tarde à reculer, l’ampleur de la corruption est
régulièrement dénoncée et le régime est accusé de favoriser une "justice des
vainqueurs", aucune figure du camp Ouattara n’ayant été inquiétée pour les
graves crimes commis durant la dernière crise.
bur-tmo/mpd
A Abidjan comme dans l’intérieur du pays, les opérations de vote ont souvent démarré bien après l’ouverture officielle fixée à 07H00 (locales et GMT), en raison d’importants retards dans l’installation du matériel ou des agents électoraux. Les bureaux de vote ont fermé à partir de 17H00.
Le double scrutin s’est globalement déroulé dans le calme. Cependant, selon
une source onusienne, 16 "fauteurs de troubles" qui tentaient d’intimider les
électeurs ont été interpellés à Koumassi, quartier très disputé du sud
d’Abidjan. L’autre incident le plus notable est le saccage d’un centre
électoral par des militants à Ferkessédougou, dans le nord du pays, selon la
même source.
Il n’y a pas eu une "grande affluence", a indiqué à l’AFP Inza Diomandé,
porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), estimant que la
participation pourrait se situer autour de 30%.
Aux commandes depuis la fin de la crise postélectorale de décembre
2010-avril 2011 qui avait fait quelque 3.000 morts, le président Alassane
Ouattara avait souhaité un vote "dans la paix". Ces élections sont
"importantes pour la gestion décentralisée du pays", a-t-il déclaré en votant
à Abidjan.
Après une campagne émaillée de quelques échauffourées, de dérapages verbaux
et d’actes d’intimidation dénoncés par l’ONU, quelque 5,7 millions d’inscrits
étaient appelés aux urnes à travers le pays, première puissance économique
d’Afrique de l’Ouest francophone.
L’étape sensible du dépouillement des bulletins de vote a débuté en fin de
journée. La CEI estime pouvoir annoncer les résultats complets d’ici le milieu
de la semaine prochaine.
A Bouaké, la grande ville du centre du pays, Robert Kouladé, chef
communautaire, a voté avec un espoir: que "les Ivoiriens tirent les leçons du
passé pour éviter tout dérapage afin qu’on puisse emprunter la voie de la
démocratie vraie".
A Adjamé, quartier populaire du nord d’Abidjan, Zakaria Touré, un jeune
chauffeur, a choisi le candidat du Rassemblement des républicains (RDR)
d’Alassane Ouattara. Ce partisan du pouvoir regrettait pourtant l’absence des
fidèles de Laurent Gbagbo. "Il faut qu’on ait la réconciliation, on n’a qu’à
se parler, nous tous", a-t-il confié, las des "palabres".
Une "mascarade" pour le parti de Gbagbo
Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l’ancien chef de l’Etat qui
avait déjà boudé les législatives fin 2011, a vu dans ces élections locales
une "mascarade".
Il exigeait une réforme de la commission électorale ainsi qu’une amnistie
pour les crimes commis durant la crise de 2010-2011 et la libération de ses
dirigeants emprisonnés, à commencer par Laurent Gbagbo, détenu à La Haye par
la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre
l’humanité.
En l’absence du FPI, la bataille électorale a surtout crispé les relations
entre les alliés au pouvoir, le RDR et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire
(PDCI) de l’ex-chef d’Etat Henri Konan Bédié, qui concouraient la plupart du
temps en rangs dispersés.
Ces élections étaient les dernières avant la présidentielle de 2015 à
laquelle, sauf surprise, Alassane Ouattara devrait se représenter.
Le chef de l’Etat se flatte d’avoir replacé la Côte d’Ivoire sur la scène
internationale, fait largement progresser la sécurité et redémarrer l’économie.
Mais la pauvreté tarde à reculer, l’ampleur de la corruption est
régulièrement dénoncée et le régime est accusé de favoriser une "justice des
vainqueurs", aucune figure du camp Ouattara n’ayant été inquiétée pour les
graves crimes commis durant la dernière crise.
bur-tmo/mpd