Ce n’est pas pire. C’est tout de même désolant. Il y aura un inquiétant contentieux électoral après les municipales et les régionales du 21 avril dernier. La qualité de la Commission électorale indépendante devra prévenir un violent contentieux. Celle-ci hérite en effet d’un contentieux électoral. C’est inhérent au jeu démocratique. C’est inhérent à toute élection. Au regard cependant du passé récent de la Côte d’Ivoire, du nombre important des contestations, des contentieux, des déclarations de victoires et des contre déclarations de victoire l’inquiétude des uns et des autres est légitime. A Ferkessédougou, Yamoussoukro, Koumassi, Marcory, Treichville, Cocody, Attécoubé, Dabou, Toumodi, Adjamé, le Cavally, etc. les contestations sont démesurées. Chacun des candidats crie à la fraude. La colère monte dans chacun des camps qui se disent «volés». Des urnes ont été éventrées ou emportées. Dans certaines circonscriptions, des manifestations de rues ont même déjà eu lieu. L’expérience et le professionnalisme des forces de l’ordre ont néanmoins, pour l’instant, permis d’éviter le pire. Il n’empêche, il faut rassurer les uns et les autres sur la fiabilité du processus. Fort heureusement, la Commission électorale indépendante ne fait pas dans la précipitation. Elle a pris le soin de ne pas encore annoncer les résultats des circonscriptions à forte tension. «Nous avons demandé aux commission locales de continuer de travailler pour mettre tout le monde d’accord », confie un vice-président de cette Institution. C’est effectivement, la Commission électorale, qui a la première responsabilité, avant la Cour suprême, de garantir un lendemain électoral apaisé. Il lui faut rester ferme, et travailler dans l’équité pour proclamer les résultats sortis effectivement des urnes. Dans certaines circonscriptions, ce sont ses agents qui sont mis à l’index. Il lui faut courageusement interpeller ceux-ci et mettre tous les protagonistes d’accord. Après le violent contentieux électoral de la Présidentielle 2010, la démocratie ivoirienne ne peut plus s’accommoder d’une autre crise postélectorale. La Commission électorale cristallise donc tous les espoirs. Son Président, Youssouf Bakayoko, qui est quasiment à sa dernière élection, devrait tout mettre en oeuvre pour ne pas ternir sa sortie. Lui et ses conseillers sont au pied du mur. Leur succès est indispensable à notre démocratie, à notre quiétude.
KIGBAFORY Inza
KIGBAFORY Inza