Le fait est saisissant et trahit toute la mauvaise foi du PDCI-RDA. Hier, le Nouveau Réveil, le porte-voix du vieux parti, barrait à sa Une ce titre pour le moins désobligeant : «Le PDCI volé à Yopougon». Et en soutien à cette manchette, on pouvait lire les absurdités du genre : «le président de la CEI est le chargé de mission de Kafana » ou encore : «Anne Ouloto veut voler la victoire de Banzio ». Mais, juxtaposés à ces titres, on lisait aussi, venant d’un candidat PDCI victorieux, en l’occurrence Ndohi Raymond de Koumassi : «je dédie cette victoire au Seigneur et à Bédié». Mieux, à l’intérieur du journal, à côtés des titres comme : «le PDCI dénonce une forfaiture inacceptable du RDR et de la CEI», toute une page est consacrée, photos à l’appui, à une fête en l’honneur du candidat de Cocody, proclamé vainqueur par la CEI. Du reste, la quasi-totalité des colonnes du journal était truffée d’articles célébrant les différentes victoires des candidats de ce parti, telles que proclamées par la CEI.
Alors, on comprend donc bien une chose à travers ces sorties : lorsque le PDCI gagne, c’est la fête, on danse, on chante, on remercie Dieu ! Quand ce parti sort perdant, on accuse les autres de tricherie. On vilipende la CEI, qui aurait renversé les résultats. Tenez ! A Yopougon par exemple, l’une des raisons avancées par le PDCI pour expliquer la défaite de son candidat, c’est que l’un des présidents locaux de la CEI serait le chargé de mission du ministre Koné Kafana, déclaré vainqueur du scrutin dans cette commune. Soit ! Mais si on veut user dans ce cas-là du parallélisme des formes, on se demanderait bien pourquoi Henri Konan Bédié n’est pas sorti victorieux de la présidentielle d’octobre 2010, puisque le président national de la CEI, Youssouf Bakayoko, est bien un haut cadre du PDCI. Pourquoi il n’a pas usé de cette stature-là pour traficoter les résultats de la présidentielle en faveur de son patron ? Pourquoi il a laissé le pauvre Bédié occuper la troisième place en termes de suffrages et en a fait un éliminé d’office pour le second tour ?
Diantre ! Pourquoi le Nouveau Réveil et le PDCI font-ils mine d’ignorer que la CEI est composée avant tout de cadres issus des différents partis politiques et de représentants des différents protagonistes de la crise que la Côte d’Ivoire a connue ? Qu’un président local de la CEI soit issu d’un parti, n’est-ce pas dans l’ordre normal des choses, quand le président national et les vice-présidents obéissent à cette même règle ? Si on veut suivre le raisonnement du PDCI, est-ce à dire que dans les circonscriptions où le vieux parti a remporté la victoire, ce serait le fait d’un de ses partisans siégeant à la CEI ?
En réalité, les cris d’orfraie du PDCI qui fusent de partout devraient tenir compte d’un fait qui est incontestable et incontesté et qui explique sans doute les vraies raisons de la déroute globale de ce parti lors des rendez-vous électoraux : depuis 2001, jamais ce parti n’a remporté une élection en Côte d’Ivoire. A la dernière présidentielle, son cheval s’est retrouvé 3ème derrière le candidat du RDR et du FPI. Bien avant, aux municipales de 2001, le RDR, qui se présentait pour la première fois à une élection, l’a battu à plate couture, le reléguant à la même 3ème place, à la remorque du FPI. Au législatives de l’an dernier, nos hurleurs patentés se sont proprement fait laminer par le RDR avec un écart de plus de 52 députés à la représentation nationale.
Alors, pourquoi donc ce parti de «looser», dont la maigreur sociologique est avérée dans ce pays et qui s’accommode si bien avec les queues de peloton, se retrouverait brusquement, comme si la politique était un jeu de prestidigitation, à la première place de ceux qui l’ont toujours regardé dans le rétroviseur ? Pourquoi devrait-on voler un parti qui vole si bas ?
La vérité est que le PDCI a la mauvaise tendance de confondre bien de choses. Son attitude vient du fait qu’il croit que l’alliance dans laquelle il se trouve avec le RDR et qui a sans doute joué dans l’accession du président Ouattara à la magistrature suprême, est un facteur inhibitif pour le parti des Républicains. Il croit que le RHDP est une coalition dans laquelle le RDR doit se tenir coi, aphasique même, sous peine de le voir quitter ses rangs. Il en fait un objet de chantage avec cette attitude d’enfant gâté qu’on doit toujours choyer, si on ne veut pas qu’il casse tous les objets de la maison. Il peut donc insulter son allié, l’accuser de tous les maux, le dépeindre comme un parti de violents, de tricheurs, lui proférer des menaces, le RDR doit se taire, sinon…
Il est temps que cette attitude cesse. Le PDCI, qui est un parti démocratique comme son nom l’indique, doit cesser de dévoyer la démocratie. Une élection, on la perd ou on la gagne. Il faut éviter d’être un mauvais perdant. C’est cette vérité-là que Laurent Gbagbo n’a pas voulu accepter et qui a conduit ce pays là où tout le monde sait. Les présidents Ouattara et Bédié ne sont certainement pas dans cet état d’esprit. Ils se respectent mutuellement. L’un essaie de gouverner, l’autre lui apporte la somme d’expérience qu’il a accumulée durant sa longue et riche carrière politique. L’alliance dans laquelle ils se sont volontairement retrouvés et qui, quoi qu’on puisse dire, fonctionne normalement ne devrait pas être mise à mal par de petits ambitieux, qui croient que la mort du RHDP est une aubaine pour eux pour assouvir leur prétention à un destin national.
KORE EMMANUEL
Alors, on comprend donc bien une chose à travers ces sorties : lorsque le PDCI gagne, c’est la fête, on danse, on chante, on remercie Dieu ! Quand ce parti sort perdant, on accuse les autres de tricherie. On vilipende la CEI, qui aurait renversé les résultats. Tenez ! A Yopougon par exemple, l’une des raisons avancées par le PDCI pour expliquer la défaite de son candidat, c’est que l’un des présidents locaux de la CEI serait le chargé de mission du ministre Koné Kafana, déclaré vainqueur du scrutin dans cette commune. Soit ! Mais si on veut user dans ce cas-là du parallélisme des formes, on se demanderait bien pourquoi Henri Konan Bédié n’est pas sorti victorieux de la présidentielle d’octobre 2010, puisque le président national de la CEI, Youssouf Bakayoko, est bien un haut cadre du PDCI. Pourquoi il n’a pas usé de cette stature-là pour traficoter les résultats de la présidentielle en faveur de son patron ? Pourquoi il a laissé le pauvre Bédié occuper la troisième place en termes de suffrages et en a fait un éliminé d’office pour le second tour ?
Diantre ! Pourquoi le Nouveau Réveil et le PDCI font-ils mine d’ignorer que la CEI est composée avant tout de cadres issus des différents partis politiques et de représentants des différents protagonistes de la crise que la Côte d’Ivoire a connue ? Qu’un président local de la CEI soit issu d’un parti, n’est-ce pas dans l’ordre normal des choses, quand le président national et les vice-présidents obéissent à cette même règle ? Si on veut suivre le raisonnement du PDCI, est-ce à dire que dans les circonscriptions où le vieux parti a remporté la victoire, ce serait le fait d’un de ses partisans siégeant à la CEI ?
En réalité, les cris d’orfraie du PDCI qui fusent de partout devraient tenir compte d’un fait qui est incontestable et incontesté et qui explique sans doute les vraies raisons de la déroute globale de ce parti lors des rendez-vous électoraux : depuis 2001, jamais ce parti n’a remporté une élection en Côte d’Ivoire. A la dernière présidentielle, son cheval s’est retrouvé 3ème derrière le candidat du RDR et du FPI. Bien avant, aux municipales de 2001, le RDR, qui se présentait pour la première fois à une élection, l’a battu à plate couture, le reléguant à la même 3ème place, à la remorque du FPI. Au législatives de l’an dernier, nos hurleurs patentés se sont proprement fait laminer par le RDR avec un écart de plus de 52 députés à la représentation nationale.
Alors, pourquoi donc ce parti de «looser», dont la maigreur sociologique est avérée dans ce pays et qui s’accommode si bien avec les queues de peloton, se retrouverait brusquement, comme si la politique était un jeu de prestidigitation, à la première place de ceux qui l’ont toujours regardé dans le rétroviseur ? Pourquoi devrait-on voler un parti qui vole si bas ?
La vérité est que le PDCI a la mauvaise tendance de confondre bien de choses. Son attitude vient du fait qu’il croit que l’alliance dans laquelle il se trouve avec le RDR et qui a sans doute joué dans l’accession du président Ouattara à la magistrature suprême, est un facteur inhibitif pour le parti des Républicains. Il croit que le RHDP est une coalition dans laquelle le RDR doit se tenir coi, aphasique même, sous peine de le voir quitter ses rangs. Il en fait un objet de chantage avec cette attitude d’enfant gâté qu’on doit toujours choyer, si on ne veut pas qu’il casse tous les objets de la maison. Il peut donc insulter son allié, l’accuser de tous les maux, le dépeindre comme un parti de violents, de tricheurs, lui proférer des menaces, le RDR doit se taire, sinon…
Il est temps que cette attitude cesse. Le PDCI, qui est un parti démocratique comme son nom l’indique, doit cesser de dévoyer la démocratie. Une élection, on la perd ou on la gagne. Il faut éviter d’être un mauvais perdant. C’est cette vérité-là que Laurent Gbagbo n’a pas voulu accepter et qui a conduit ce pays là où tout le monde sait. Les présidents Ouattara et Bédié ne sont certainement pas dans cet état d’esprit. Ils se respectent mutuellement. L’un essaie de gouverner, l’autre lui apporte la somme d’expérience qu’il a accumulée durant sa longue et riche carrière politique. L’alliance dans laquelle ils se sont volontairement retrouvés et qui, quoi qu’on puisse dire, fonctionne normalement ne devrait pas être mise à mal par de petits ambitieux, qui croient que la mort du RHDP est une aubaine pour eux pour assouvir leur prétention à un destin national.
KORE EMMANUEL