Une vérité tellement grosse que l’on ne peut commettre l’erreur de servir du faux au monde entier. C’est l’implacable verdict des urnes des élections couplées du 21 avril 2013. Qui vient de démontrer à la face du monde que l’assise du Fpi au plan national n’est plus à démontrer.
Tenez, «le Fpi a sommé que le boycott de cette mascarade d’élections soit, et le désert électoral fut ». Cette gymnastique langagière empruntée des écritures saintes, suffirait à elle seule d’éclairer les lanternes des uns et des autres sur cette immaculée réalité. Car les urnes ont désespérément attendu les électeurs en cette journée dominicale. Côté taux de participation, trêve de supputations. Il a été tout sauf celui que l’on pouvait espérer d’un vote à reflet démocratique. L’appel du Fpi au «désert électoral» du 21 avril 2013 a vraiment fait mouche.
D’un faible taux de participation à un autre
Celui qui décide de se complaire dans la cécité et refuser de voir que le Fpi sort grand gagnant de cette joute électorale, n’a qu’à s’en prendre à sa posture de pourfendeur de vérité. En ce sens que les élections couplées municipales et régionales, qui ont pris fin et dont les résultats sont tombés à gouttes feutrées, se sont soldées par un taux de participation des plus faibles.
Comme le corroborent tous les observateurs de tout acabit, qui ont constaté de façon flagrante un boycott actif de ces élections. Et là-dessus, toutes les sources sont de la partie. En externe, si ce n’est pas Rfi sur son site aux environs de 17h 30, qui indiquait que «Dans l’un des six bureaux de vote du centre du groupe scolaire les Aquarelles du nouveau quartier de Yopougon, à une demi-heure de la fermeture du scrutin, il y avait seulement 52 votants pour 368 inscrits, soit environ 15% de participation», en interne, la société civile n’a pas été en reste pour évoquer un faible taux de participation. Comme l’a relayé la Mission d’observation électorale (Moe) de la Convention de la société civile ivoirienne (Csci), qui au terme de ses observations préliminaires du 23 avril 2013, a tiré les conclusions les moins reluisantes.
«Comparativement aux élections présidentielle et aux législatives, la Moe de la Csci note avec consternation un très faible taux de participation pour ces élections couplées. Les raisons pourraient être le boycott du Fpi, l’exaspération des militants des partis due aux choix non démocratiques des candidats officiels, le peu d’intérêt des populations pour les élections locales», a tranché Dr Kouamé Christophe, Coordonnateur national pour la Csci. Avant de tancer le contexte politique et juridique dans lequel se sont déroulées ces échéances. Outre le climat sociopolitique tendu, la Csci n’a pas omis de fustiger la reconduction non réglementaire de la Cei, au regard de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo), tout en dénonçant une campagne électorale émaillée de violences par endroits. Des constats qui ne contrastent aucunement pas avec ceux de l’Agence ivoirienne de presse (Aip). Qui a rapporté, par exemple «le taux de participation à la mi-journée du scrutin des élections municipales et régionales couplées estimé à 10% dans tous les lieux de vote de la région de San Pedro», citant une information émanant de l’actuel préfet militaire de la région et du département de San Pedro, Ousmane Coulibaly alias Ben Laden lui-même. A cela, il faut ajouter une autre source qui en enfonçait le clou soutenant «une participation à l’image de ce qui s’est passé ailleurs.
Dans une dizaine de centres de vote visités à Abidjan et au Nord, où moins de 20% des électeurs se seraient déplacés». Voilà qui se passe de commentaires. Le Fpi a démontré son assise nationale en rééditant son appel à «sécher» les élections législatives de 2011. Qui, on se souvient, s’est soldées par un piètre taux de participations de 14%, selon plusieurs sources concordantes. Des appels qui ne sont pas tombés dans l’oreille du sourd. La cause du parti de Laurent Gbagbo a été entendue et comprise. Son appel vient de faire subir le même sort aux échéances couplées du dimanche dernier. Démontrant pour ainsi dire que la majorité des électeurs est bien indubitablement d’un camp, celui du Fpi. La démonstration en a été faite. Nul n’est dès lors besoin d’épiloguer sur ce qui relève d’une vérité d’évangile.
La force historique des appels du Fpi
Chose qui nous amènerait à une exégèse de la dynamique qui enrobe les appels du Fpi, au point de ne laisser même les plus sceptiques indifférents. Loin de leur conférer un pouvoir attractif magique, il est cependant opportun et plausible de soutenir que quand un cri est l’émanation d’une conviction démocratique et d’une cause humainement juste, il va sans dire que son écho retentissant se fera entendre jusqu’aux confins des territoires les plus reculés. Si les appels au boycott du Fpi aux législatives de décembre 2011 et aux élections couplées ont été entendus, c’est bien parce que la cause est juste. Et la majorité électorale tant réclamée par une coalition hétéroclite estampillée Rhdp semble se loger du côté des frontistes. Dixit le verdict des urnes et le taux de participation y afférent. Non sans rappeler que la force des appels aux causes électorales qui confèrent au Fpi son implantation nationale est à rechercher tout prés de l’histoire. Laurent Gbagbo, alors candidat à la présidentielle de 2000, avait prévenu le 20 octobre de la même année «qu'il ferait descendre ses militants dans la rue si le scrutin est truqué». Et qu’arriva-t-il ? Son appel retentissant à chasser la junte du pouvoir du mardi 24 octobre 2000, après la sortie du Général Guéi qui s’était proclamé «premier Président de la deuxième République», a pris tout son sens. Résultat, le mercredi 25 octobre 2000, la junte a cédé sous la pression de la marée humaine qui déferlait de toutes parts, à Abidjan comme à l’intérieur du pays, malgré la boucherie qui en ait suivie. L’appel de Gbagbo a eu raison de la force des armes des hommes de Guéi. Tout comme l’appel du Fpi du 21 avril 2013 a eu raison de la dictature du régime Ouattara dont les candidats ont subi un échec cuisant. Par cette même force d’appel, le Fpi a réitéré, le 25 avril 2013, son projet d’alliance avec le Pdci pour barrer la route au Rdr dans sa logique d’asservissement du pays. Appel qui semple avoir eu un écho favorable, si on en croit à la réaction du parti de Bédié par la voix de son porte-parole, le Pr Niamkey Koffi. Qui avançait, le mardi 16 avril 2013 sur Onuci-Fm la position du parti face à la requête du Fpi en ces termes : «Le Pdci est un parti responsable, jaloux de son autonomie et indépendant. Nous avons opté, depuis notre création, pour la démocratie et à ce titre, nous sommes prêts à accueillir tous ceux qui veulent travailler à l’avancée de la démocratie dans notre pays. C’est cela notre ligne et tous ceux qui suivent cette ligne peuvent compter sur nous pour toute collaboration». Mieux, le Fpi en lançant un appel à tous les démocrates et à toutes les forces de progrès afin de sauver la Nation de la dictature d’une autre ère, ne croit pas si bien apporter la réponse au Rdr et à Ouattara qui croient qu’ils sont démocrates et majoritaires. Mais contraints d’avaler à leur corps défendant, le menu fretin d’une élection qui a péché par un faible taux de participation, mais surtout où le Rdr lui-même est relégué au deuxième rang des victoires après celles des indépendants. Un régime obligé désormais de composer avec la force de frappe du Fpi qui vient de faire de lui une double victime. Ce qui l’empêcherait à coup sûr de faire écran noir sur une réalité à crever les yeux.
Marcel Dezogno
Tenez, «le Fpi a sommé que le boycott de cette mascarade d’élections soit, et le désert électoral fut ». Cette gymnastique langagière empruntée des écritures saintes, suffirait à elle seule d’éclairer les lanternes des uns et des autres sur cette immaculée réalité. Car les urnes ont désespérément attendu les électeurs en cette journée dominicale. Côté taux de participation, trêve de supputations. Il a été tout sauf celui que l’on pouvait espérer d’un vote à reflet démocratique. L’appel du Fpi au «désert électoral» du 21 avril 2013 a vraiment fait mouche.
D’un faible taux de participation à un autre
Celui qui décide de se complaire dans la cécité et refuser de voir que le Fpi sort grand gagnant de cette joute électorale, n’a qu’à s’en prendre à sa posture de pourfendeur de vérité. En ce sens que les élections couplées municipales et régionales, qui ont pris fin et dont les résultats sont tombés à gouttes feutrées, se sont soldées par un taux de participation des plus faibles.
Comme le corroborent tous les observateurs de tout acabit, qui ont constaté de façon flagrante un boycott actif de ces élections. Et là-dessus, toutes les sources sont de la partie. En externe, si ce n’est pas Rfi sur son site aux environs de 17h 30, qui indiquait que «Dans l’un des six bureaux de vote du centre du groupe scolaire les Aquarelles du nouveau quartier de Yopougon, à une demi-heure de la fermeture du scrutin, il y avait seulement 52 votants pour 368 inscrits, soit environ 15% de participation», en interne, la société civile n’a pas été en reste pour évoquer un faible taux de participation. Comme l’a relayé la Mission d’observation électorale (Moe) de la Convention de la société civile ivoirienne (Csci), qui au terme de ses observations préliminaires du 23 avril 2013, a tiré les conclusions les moins reluisantes.
«Comparativement aux élections présidentielle et aux législatives, la Moe de la Csci note avec consternation un très faible taux de participation pour ces élections couplées. Les raisons pourraient être le boycott du Fpi, l’exaspération des militants des partis due aux choix non démocratiques des candidats officiels, le peu d’intérêt des populations pour les élections locales», a tranché Dr Kouamé Christophe, Coordonnateur national pour la Csci. Avant de tancer le contexte politique et juridique dans lequel se sont déroulées ces échéances. Outre le climat sociopolitique tendu, la Csci n’a pas omis de fustiger la reconduction non réglementaire de la Cei, au regard de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo), tout en dénonçant une campagne électorale émaillée de violences par endroits. Des constats qui ne contrastent aucunement pas avec ceux de l’Agence ivoirienne de presse (Aip). Qui a rapporté, par exemple «le taux de participation à la mi-journée du scrutin des élections municipales et régionales couplées estimé à 10% dans tous les lieux de vote de la région de San Pedro», citant une information émanant de l’actuel préfet militaire de la région et du département de San Pedro, Ousmane Coulibaly alias Ben Laden lui-même. A cela, il faut ajouter une autre source qui en enfonçait le clou soutenant «une participation à l’image de ce qui s’est passé ailleurs.
Dans une dizaine de centres de vote visités à Abidjan et au Nord, où moins de 20% des électeurs se seraient déplacés». Voilà qui se passe de commentaires. Le Fpi a démontré son assise nationale en rééditant son appel à «sécher» les élections législatives de 2011. Qui, on se souvient, s’est soldées par un piètre taux de participations de 14%, selon plusieurs sources concordantes. Des appels qui ne sont pas tombés dans l’oreille du sourd. La cause du parti de Laurent Gbagbo a été entendue et comprise. Son appel vient de faire subir le même sort aux échéances couplées du dimanche dernier. Démontrant pour ainsi dire que la majorité des électeurs est bien indubitablement d’un camp, celui du Fpi. La démonstration en a été faite. Nul n’est dès lors besoin d’épiloguer sur ce qui relève d’une vérité d’évangile.
La force historique des appels du Fpi
Chose qui nous amènerait à une exégèse de la dynamique qui enrobe les appels du Fpi, au point de ne laisser même les plus sceptiques indifférents. Loin de leur conférer un pouvoir attractif magique, il est cependant opportun et plausible de soutenir que quand un cri est l’émanation d’une conviction démocratique et d’une cause humainement juste, il va sans dire que son écho retentissant se fera entendre jusqu’aux confins des territoires les plus reculés. Si les appels au boycott du Fpi aux législatives de décembre 2011 et aux élections couplées ont été entendus, c’est bien parce que la cause est juste. Et la majorité électorale tant réclamée par une coalition hétéroclite estampillée Rhdp semble se loger du côté des frontistes. Dixit le verdict des urnes et le taux de participation y afférent. Non sans rappeler que la force des appels aux causes électorales qui confèrent au Fpi son implantation nationale est à rechercher tout prés de l’histoire. Laurent Gbagbo, alors candidat à la présidentielle de 2000, avait prévenu le 20 octobre de la même année «qu'il ferait descendre ses militants dans la rue si le scrutin est truqué». Et qu’arriva-t-il ? Son appel retentissant à chasser la junte du pouvoir du mardi 24 octobre 2000, après la sortie du Général Guéi qui s’était proclamé «premier Président de la deuxième République», a pris tout son sens. Résultat, le mercredi 25 octobre 2000, la junte a cédé sous la pression de la marée humaine qui déferlait de toutes parts, à Abidjan comme à l’intérieur du pays, malgré la boucherie qui en ait suivie. L’appel de Gbagbo a eu raison de la force des armes des hommes de Guéi. Tout comme l’appel du Fpi du 21 avril 2013 a eu raison de la dictature du régime Ouattara dont les candidats ont subi un échec cuisant. Par cette même force d’appel, le Fpi a réitéré, le 25 avril 2013, son projet d’alliance avec le Pdci pour barrer la route au Rdr dans sa logique d’asservissement du pays. Appel qui semple avoir eu un écho favorable, si on en croit à la réaction du parti de Bédié par la voix de son porte-parole, le Pr Niamkey Koffi. Qui avançait, le mardi 16 avril 2013 sur Onuci-Fm la position du parti face à la requête du Fpi en ces termes : «Le Pdci est un parti responsable, jaloux de son autonomie et indépendant. Nous avons opté, depuis notre création, pour la démocratie et à ce titre, nous sommes prêts à accueillir tous ceux qui veulent travailler à l’avancée de la démocratie dans notre pays. C’est cela notre ligne et tous ceux qui suivent cette ligne peuvent compter sur nous pour toute collaboration». Mieux, le Fpi en lançant un appel à tous les démocrates et à toutes les forces de progrès afin de sauver la Nation de la dictature d’une autre ère, ne croit pas si bien apporter la réponse au Rdr et à Ouattara qui croient qu’ils sont démocrates et majoritaires. Mais contraints d’avaler à leur corps défendant, le menu fretin d’une élection qui a péché par un faible taux de participation, mais surtout où le Rdr lui-même est relégué au deuxième rang des victoires après celles des indépendants. Un régime obligé désormais de composer avec la force de frappe du Fpi qui vient de faire de lui une double victime. Ce qui l’empêcherait à coup sûr de faire écran noir sur une réalité à crever les yeux.
Marcel Dezogno