x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le samedi 27 avril 2013 | Le Patriote

Municipales et regionales/Percée des indépendants Le RDR doit tirer les leçons

Plus de 90% des candidats indépendants. C’est l’amer constat que l’on fait après la proclamation à 99% des résultats du scrutin du dimanche dernier. En d’autre termes, plus de la moitié de ceux qui ont remporté les élections dans les différentes circonscriptions ne sont ni issus du RDR ni PDCI-RDA. Les deux grands partis qui ont pris part à ces élections ont bu la tasse. Leurs représentants dans leur majorité, n’ont pas fait le poids face à des candidats sans étiquette. Cette débâcle électorale qui ne dit pas son nom amène à réfléchir. Surtout pour un parti, comme le RDR, qui compte parmi ces indépendants, le plus grand nombre de militants. La percée des indépendants au cours de ces élections, surtout dans le Nord, il faut avoir le courage de le dire, est une véritable gifle, pour la direction du RDR. Plus de 70% des candidats indépendants qui sont sortis victorieux des régionales et des municipales, dans cette partie de la Côte d’Ivoire, sont issus du RDR. Or tout le monde sait, dans ce pays, que dans cette contrée de la Côte d’Ivoire, on voit traditionnellement RDR. La première leçon qu’on tire donc de cette bérézina électorale est qu’il y a eu une vaste erreur de casting. La gestion du choix des candidats à la rue Le Pic a été catastrophique. Les mouvements de protestations qui se succédaient au siège du RDR à Cocody et dans certaines villes de l’intérieur du pays, après le choix des candidats dans certaines localités, n’étaient donc pas fortuits. Aujourd’hui, avec les seuls éléments objectifs que sont les résultats, l’on peut clairement affirmer que la direction s’est trompée sur la plupart des choix. Pis, la base n’a pas été écoutée. Elle s’est même sentie méprisée. Car pendant qu’elle cherchait à attirer l’attention de la direction, à travers les mouvements d’humeur observés durant la période de l’investiture, elle n’a essuyé que morgue hautaine et silence méprisant. Aujourd’hui, les faits lui donnent raison. La deuxième leçon à tirer de cette déculottée est qu’en matière de choix des candidats, pouvoir doit rester à la base. A travers ce vote sanction, la base a tenu à démontrer à la direction qu’elle reste le vrai maître du jeu. Pourtant, ce ne sont pas les signes avant-coureurs qui n’ont pas manqué. Le maigre score enregistré par le RDR, au cours des élections législatives partielles, en était le plus éloquent. En son temps, la direction du RDR avait promis tenir à l’avenir des aspirations des militants et des sympathisants. « Nous avons compris », avaient même lancé en ch?ur certains membres de la haute direction du RDR. Mais au regard de tout ce qui s’est passé tout le long de la sélection des porte-étendards du parti à la case verte, l’on peut dire que ces belles paroles n’étaient que des v?ux pieux pour contenir et contenter la cohorte des militants qui aspiraient à un changement en profondeur tant dans la gestion des hommes que celle de l’appareil. En voulant ruser avec sa base, le RDR a rusé avec lui-même. La troisième et dernière leçon que l’on peut tirer de cette déconvenue est qu’il faut revenir aux fondements de la démocratie interne dont le principal pilier est les élections primaires. Si la direction du RDR veut se réconcilier à avec ses militants, il faut qu’elle apprenne à les écouter. Et la meilleure manière de connaitre la position de la base, c’est d’organiser les primaires. Partout dans les grandes démocraties, les grands partis ont recours à cette pratique pour départager leurs cadres qui aspirent aux mêmes postes électifs. Les primaires ont pour avantage non seulement la culture démocratique aux militants. Mais aussi de créer un véritable consensus autour d’un candidat légitime en vue de minimiser les risques d’échec. La percée des indépendants est dû au fait que cette importante étape n’a pas été expérimentée pour jauger le poids réel de chaque candidat dans sa localité. On a voulu, dans le choix des candidats, faire plaisir à des copains. Aujourd’hui, voilà le résultat. Il faut tenir compte de ces leçons dans l’avenir pour éviter d’autres surprises désagréables. Car, on cessera jamais de le répéter. 2015, c’est maintenant.
Jean-Claude Coulibaly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ