«Quand je m’analyse, je me désole, quand je me compare, je me console ». C’est une maxime que bien de gens affectionnent. C’est vrai que trouver pire que soit, ça tranquillise. Il est certain que le Rassemblement des Républicains va en user après la publication des résultats officiels des élections municipales et régionales du 21 avril dernier. Alors qu’on lui prédisait une bérézina, le parti présidentiel est arrivé en tête. 10 des 31 des Conseils Régionaux soit 32,36%. Loin devant le PDCI qui ne récolte que 04, soit 12,90%. Les Indépendants, eux, raflent 06, soit 19,35%. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui font la loi aux municipales avec 72, soit 37,11% des Conseils Municipaux. Puis vient le RDR avec 65, soit 33,51%. Deux de plus qu’aux dernières municipales de mars 2001. Enfin, les autres notamment le PDCI avec 49, soit 25,26%. Outre cela, alors que l’opposition en l’occurrence le FPI de Laurent Gbagbo a appelé à un boycott des scrutins, le taux de participation est intéressant : 44,03% pour l’élection des Conseillers Régionaux et 36,44% pour celle des Conseillers Municipaux. « Ces taux sont, en effet, globalement meilleurs à celui recueilli lors de l’élection des Conseillers Généraux de 2002 (28,01%) et sensiblement proche de celui des Municipales (39,40%) », s’est réjoui Youssouf Bakayoko, Président de la Commission électorale. « Quand je me compare, je me console » donc. Le RDR sort donc victorieux de ces scrutins. Il faut cependant compléter la maxime.
De la nécessité d’une profonde réforme du RDR
«Quand je m’analyse, je me désole ». Surtout dans la perspective de 2015. De ce point de vue, il s’agit bien d’une victoire-échec pour le parti au pouvoir. Il faut donc en tirer les leçons. A commencer par les candidatures indépendantes. Elles étaient nombreuses. Du fait d’un mauvais management de la direction du parti. Ces candidatures indépendantes l’ont d’ailleurs emporté dans la plupart de leurs circonscriptions. « Les candidats d’Amadou Soumahoro ont perdu devant les vrais candidats du RDR et de la base », analyse un indépendant victorieux. Sans doute, a-t-il raison. Puisque le Secrétaire général intérimaire a lui-même été piteusement battu aux municipales.
Du coup, bien de gens appellent à sa démission. Pour crédibiliser leur discours, il faut proposer. Proposer mieux. Il ne faut rien précipité. Il faut organiser la sortie. D’autant que le malaise est profond. C’est ce qui a du reste justifié le débat des cumuls. Un faux débat qui en est devenu un, en raison de la grande cassure entre le RDR consanguine du pouvoir et de l’argent et les militants ordinaires. Bien que le RDR l’ait emporté à ces élections, il faut entendre le mécontentement des militants.
Il faut entendre leur soif de reforme, de profonde reforme du parti. Cela sonne comme un avertissement. C’est la principale leçon de ces scrutins. La colère et l’alerte du militant ordinaire. Il y a aussi la leçon du RHDP. A la lecture de ces trois derniers mois, il faut comprendre que cette alliance se résume simplement en une alliance Ouattara-Bédié. Une frange du PDCI a démontré que cela ne l’engage en rien. Le PDCI a le droit de présenter des candidats, de faire campagne. Mais à l’occasion, le vieux parti a fait usage des vieux clichés de la décennie 90 pour espérer l’emporter. Quand on est en alliance, il y a une tenue, un gentleman agreement. Le PDCI ne l’a pas respecté. C’est un signe. C’est un avant-goût de 2015. A quelques trois semaines du 8ème anniversaire de la signature de la plateforme des Houphouëtistes, il ne faut pas s’embarrasser de fioritures pour se poser les bonnes questions, de faire un vrai débat. Et peut-être explorer d’autres pistes d’alliances…sans état d’âme. Et Alassane Ouattara, le encore Président du RDR, en est capable. Sur ce point, nul ne peut douter de sa capacité de réaction.
Que les militants du RDR, les Ivoiriens dans leur ensemble, se rassurent. Nous ne nous sommes pas trompés sur Ouattara. Il était « le meilleur d’entre nous ». Il est encore « le meilleur d’entre nous ». Il faut continuer à lui faire confiance. En revanche, lui a pu se méprendre sur certains, sinon beaucoup, des siens. Ceux-ci se sont avérés des gens de beaucoup de mépris, de beaucoup d’arrogance, de beaucoup d’égoïsme, de peu d’éthique et de peu de partage. On attend que Alassane Ouattara nous rassure qu’effectivement, nous ne nous sommes pas trompés. Et comme « vraisemblablement », il va demander encore nos suffrages en 2015. Nous ne doutons pas de lui.
KIGBAFORY Inza
De la nécessité d’une profonde réforme du RDR
«Quand je m’analyse, je me désole ». Surtout dans la perspective de 2015. De ce point de vue, il s’agit bien d’une victoire-échec pour le parti au pouvoir. Il faut donc en tirer les leçons. A commencer par les candidatures indépendantes. Elles étaient nombreuses. Du fait d’un mauvais management de la direction du parti. Ces candidatures indépendantes l’ont d’ailleurs emporté dans la plupart de leurs circonscriptions. « Les candidats d’Amadou Soumahoro ont perdu devant les vrais candidats du RDR et de la base », analyse un indépendant victorieux. Sans doute, a-t-il raison. Puisque le Secrétaire général intérimaire a lui-même été piteusement battu aux municipales.
Du coup, bien de gens appellent à sa démission. Pour crédibiliser leur discours, il faut proposer. Proposer mieux. Il ne faut rien précipité. Il faut organiser la sortie. D’autant que le malaise est profond. C’est ce qui a du reste justifié le débat des cumuls. Un faux débat qui en est devenu un, en raison de la grande cassure entre le RDR consanguine du pouvoir et de l’argent et les militants ordinaires. Bien que le RDR l’ait emporté à ces élections, il faut entendre le mécontentement des militants.
Il faut entendre leur soif de reforme, de profonde reforme du parti. Cela sonne comme un avertissement. C’est la principale leçon de ces scrutins. La colère et l’alerte du militant ordinaire. Il y a aussi la leçon du RHDP. A la lecture de ces trois derniers mois, il faut comprendre que cette alliance se résume simplement en une alliance Ouattara-Bédié. Une frange du PDCI a démontré que cela ne l’engage en rien. Le PDCI a le droit de présenter des candidats, de faire campagne. Mais à l’occasion, le vieux parti a fait usage des vieux clichés de la décennie 90 pour espérer l’emporter. Quand on est en alliance, il y a une tenue, un gentleman agreement. Le PDCI ne l’a pas respecté. C’est un signe. C’est un avant-goût de 2015. A quelques trois semaines du 8ème anniversaire de la signature de la plateforme des Houphouëtistes, il ne faut pas s’embarrasser de fioritures pour se poser les bonnes questions, de faire un vrai débat. Et peut-être explorer d’autres pistes d’alliances…sans état d’âme. Et Alassane Ouattara, le encore Président du RDR, en est capable. Sur ce point, nul ne peut douter de sa capacité de réaction.
Que les militants du RDR, les Ivoiriens dans leur ensemble, se rassurent. Nous ne nous sommes pas trompés sur Ouattara. Il était « le meilleur d’entre nous ». Il est encore « le meilleur d’entre nous ». Il faut continuer à lui faire confiance. En revanche, lui a pu se méprendre sur certains, sinon beaucoup, des siens. Ceux-ci se sont avérés des gens de beaucoup de mépris, de beaucoup d’arrogance, de beaucoup d’égoïsme, de peu d’éthique et de peu de partage. On attend que Alassane Ouattara nous rassure qu’effectivement, nous ne nous sommes pas trompés. Et comme « vraisemblablement », il va demander encore nos suffrages en 2015. Nous ne doutons pas de lui.
KIGBAFORY Inza