Le ministre de la Justice, Gnénéma Mamadou Coulibaly, a été l'invité des Rendez-vous du gouvernement, le lundi 29 avril 2013. A l'immeuble Sciam, le Garde des Sceaux a dit tout, sans convaincre son auditoire, sur les procédures judiciaires actuellement en cours. Pour le mandat d'arrêt de la Cpi contre Mme Gbagbo, il fait croire que son gouvernement réfléchit à la question. "Nous réfléchissons toujours à la réponse à donner à la Cpi. Parce que les enjeux sont importants", estime-t-il. En même temps, il trahit un secret sur la volonté réelle de Ouattara vis-à-vis de Mme Gbagbo. «Nous disons que le fonctionnement de nos juridictions a atteint un très bon niveau. Il est plus intéressant de juger Mme Gbagbo en Côte d'Ivoire, parce que nous voulons prouver les aptitudes de nos magistrats. Je peux vous assurer qu'elle bénéficiera d'un procès équitable. Mais cela ne veut pas dire qu'elle sera libérée ou que les charges seront levées au regard des faits qui se sont passés. L’amnistie serait un danger pour la cohésion sociale», dérape le conférencier. Le régime souhaite que Simone Gbagbo soit jugée ici. Pour éviter que la Cpi lance des mandats d'arrêt contre des ex-rebelles. Mais Gnénéma condamne déjà Simone alors que le procès n'a pas encore eu lieu. Il reconnaît avoir dit en octobre 2011 que la déportation du Président Gbagbo à La Haye faciliterait la réconciliation nationale. Et pourtant, après la déportation du Président Gbagbo à la Cpi, les Ivoiriens restent profondément divisés. Gnénéma affirme aussi qu'il n'y a aucun prisonnier politique en Côte d'Ivoire. Mais il oublie que Aboudramane Sangaré, Affi N'Guessan, Michel Gbagbo, Bro Grégbé et autres sont dans les goulags du régime pour leurs opinions politiques.
Fabrice Tété
Fabrice Tété