Menotté, les yeux rivés vers le sol, le chauffeur de bus au chômage de 52 ans, soupçonné d’avoir séquestré et violé trois jeunes Américaines dans sa maison de Cleveland, n’a pas prononcé un mot durant sa comparution devant le tribunal de la ville. Le juge, qui lui a notifié ses chefs d’inculpation, quatre pour enlèvement et trois pour viol, a fixé une caution de deux millions de dollars pour chaque cas, soit huit millions de dollars au total, s’assurant ainsi du maintien du suspect en détention. Selon Kathleen DeMetz, avocate commise d’office d’Ariel Castro, il devait être placé sous surveillance particulière pour éviter toute tentative de suicide.
"Prédateur sexuel"
Par ailleurs, certains médias ont révélé l’existence de notes qui auraient été produites par l’accusé, sans que la police ne confirme ces allégations. Selon les médias locaux, l’homme se qualifiait lui-même de "prédateur sexuel" ayant besoin d’aide, dans une note datant de 2004. En effet, d’après le compte Twitter du journaliste Scott Taylor, de la télévision locale WOIO, une note a été découverte, parmi des dizaines d’autres preuves recueillies par la police en fouillant sa maison, sur laquelle on peut lire, "Je suis un prédateur sexuel. J’ai besoin d’aide", rapporte-t-on.Dans une apparente référence aux victimes, la note indique : "Elles sont ici contre leur volonté parce qu’elles ont commis l’erreur de monter dans la voiture d’un total étranger". "Je ne sais pas pourquoi j’en cherche une autre, j’en ai déjà deux". Selon Scott Taylor, le suspect avait écrit qu’il voulait se suicider et "donner toutes [ses] économies à [ses] victimes". Le chef de la police de Cleveland Ed Tomba a paru confirmer l’existence de cette note lors d’une conférence de presse mercredi."Je ne peux pas parler de la découverte d’une preuve, il y en a plus de 200 qui ont été recueillies dans la maison de Seymour Avenue, toutes vont être étudiées", a expliqué le chef de la police locale.
Le voile se lève peu à peu sur les conditions de détention
Les conditions de détention de ses victimes continuent d’être divulguées au compte-gouttes. Selon le chef-adjoint de la police de Cleveland, Ed Tomba, les trois femmes ne seraient sorties de la maison où elles étaient prisonnières qu’à deux brèves reprises, et uniquement pour aller dans le garage après avoir dû se "déguiser". Le chef de la police Michael McGrath a confirmé qu’"elles étaient attachées" après avoir retrouvé "des chaînes et des cordes dans le couloir". "Elles n’étaient pas dans la même pièce, mais elles se connaissaient et savaient que les autres étaient là", a précisé Ed Tomba, sans confirmer des informations de presse selon lesquelles les jeunes femmes seraient plusieurs fois tombées enceinte. Un voisin, Roberto Diaz, cité par le Washington Post, affirme qu’Ariel Castro participait à des marches en l’honneur des filles disparues ou à des distributions de tracts. L’oncle d’Ariel Castro, Julio, raconte cependant que son neveu s’est isolé de la famille après la mort de son père en 2004, année de la disparition de Gina, un an après celle d’Amanda et deux ans après celle de Michelle. En 2005, l’ancienne femme de Castro, Grimilda Figueroa, décédée l’an dernier, avait porté plainte contre lui, l’accusant d’avoir "souvent enlevé" leurs deux filles et de les avoir "empêchées d’être avec leur mère" . Les documents judiciaires indiquent, en outre, que Grimilda Figueroa avait eu deux fois le nez brisé, des côtes cassées, les épaules luxées, et qu’elle avait demandé au juge "d’empêcher (Castro) de menacer de la tuer".
"Un jour joyeux et triste"
Du côté des victimes, la journée de mercredi a été riche en émotion pour Amanda Berry, 27 ans, et Gina DeJesus, 23 ans, qui ont retrouvé leur famille tandis que Michelle Knight, 32 ans, restait hospitalisée à Cleveland. "C’est un jour joyeux et triste aussi pour Amanda car sa maman n’est plus là", a confié une cousine d’Amanda. Louwana Miller est morte en mars 2006 "de chagrin" selon ses proches. Le visage dissimulé sous un pull à capuche, Gina DeJesus, qui avait été enlevée en 2004, a réintégré la maison familiale dont la façade était décorée avec une multitude de ballons. "Je me pince toujours pour y croire", a déclaré sa mère, Nancy Ruiz, "C’est mon plus beau cadeau de fête des mères" (dimanche aux États-Unis). Le retentissement de l’affaire est tel que la Première dame a confié mercredi matin que son cœur était "empli de soulagement"."Imaginez d’abord perdre un enfant, puis ne pas savoir s’il est vivant, mort ou blessé, garder espoir pendant dix ans et finalement avoir ses prières exaucées est sûrement le plus beau cadeau de fête des mères", a lancé Michelle Obama.
Les deux frères innocentés
Les deux frères d’Ariel Castro, qui avaient été interpellés en même temps que lui mais contre lesquels aucune charge n’a été retenue dans cette affaire, ont été remis en liberté. "Ariel a tenu tout le monde à l’écart", a expliqué le chef-adjoint de la police de Cleveland.
Dossier repris par Guy Antoine Mohamed
"Prédateur sexuel"
Par ailleurs, certains médias ont révélé l’existence de notes qui auraient été produites par l’accusé, sans que la police ne confirme ces allégations. Selon les médias locaux, l’homme se qualifiait lui-même de "prédateur sexuel" ayant besoin d’aide, dans une note datant de 2004. En effet, d’après le compte Twitter du journaliste Scott Taylor, de la télévision locale WOIO, une note a été découverte, parmi des dizaines d’autres preuves recueillies par la police en fouillant sa maison, sur laquelle on peut lire, "Je suis un prédateur sexuel. J’ai besoin d’aide", rapporte-t-on.Dans une apparente référence aux victimes, la note indique : "Elles sont ici contre leur volonté parce qu’elles ont commis l’erreur de monter dans la voiture d’un total étranger". "Je ne sais pas pourquoi j’en cherche une autre, j’en ai déjà deux". Selon Scott Taylor, le suspect avait écrit qu’il voulait se suicider et "donner toutes [ses] économies à [ses] victimes". Le chef de la police de Cleveland Ed Tomba a paru confirmer l’existence de cette note lors d’une conférence de presse mercredi."Je ne peux pas parler de la découverte d’une preuve, il y en a plus de 200 qui ont été recueillies dans la maison de Seymour Avenue, toutes vont être étudiées", a expliqué le chef de la police locale.
Le voile se lève peu à peu sur les conditions de détention
Les conditions de détention de ses victimes continuent d’être divulguées au compte-gouttes. Selon le chef-adjoint de la police de Cleveland, Ed Tomba, les trois femmes ne seraient sorties de la maison où elles étaient prisonnières qu’à deux brèves reprises, et uniquement pour aller dans le garage après avoir dû se "déguiser". Le chef de la police Michael McGrath a confirmé qu’"elles étaient attachées" après avoir retrouvé "des chaînes et des cordes dans le couloir". "Elles n’étaient pas dans la même pièce, mais elles se connaissaient et savaient que les autres étaient là", a précisé Ed Tomba, sans confirmer des informations de presse selon lesquelles les jeunes femmes seraient plusieurs fois tombées enceinte. Un voisin, Roberto Diaz, cité par le Washington Post, affirme qu’Ariel Castro participait à des marches en l’honneur des filles disparues ou à des distributions de tracts. L’oncle d’Ariel Castro, Julio, raconte cependant que son neveu s’est isolé de la famille après la mort de son père en 2004, année de la disparition de Gina, un an après celle d’Amanda et deux ans après celle de Michelle. En 2005, l’ancienne femme de Castro, Grimilda Figueroa, décédée l’an dernier, avait porté plainte contre lui, l’accusant d’avoir "souvent enlevé" leurs deux filles et de les avoir "empêchées d’être avec leur mère" . Les documents judiciaires indiquent, en outre, que Grimilda Figueroa avait eu deux fois le nez brisé, des côtes cassées, les épaules luxées, et qu’elle avait demandé au juge "d’empêcher (Castro) de menacer de la tuer".
"Un jour joyeux et triste"
Du côté des victimes, la journée de mercredi a été riche en émotion pour Amanda Berry, 27 ans, et Gina DeJesus, 23 ans, qui ont retrouvé leur famille tandis que Michelle Knight, 32 ans, restait hospitalisée à Cleveland. "C’est un jour joyeux et triste aussi pour Amanda car sa maman n’est plus là", a confié une cousine d’Amanda. Louwana Miller est morte en mars 2006 "de chagrin" selon ses proches. Le visage dissimulé sous un pull à capuche, Gina DeJesus, qui avait été enlevée en 2004, a réintégré la maison familiale dont la façade était décorée avec une multitude de ballons. "Je me pince toujours pour y croire", a déclaré sa mère, Nancy Ruiz, "C’est mon plus beau cadeau de fête des mères" (dimanche aux États-Unis). Le retentissement de l’affaire est tel que la Première dame a confié mercredi matin que son cœur était "empli de soulagement"."Imaginez d’abord perdre un enfant, puis ne pas savoir s’il est vivant, mort ou blessé, garder espoir pendant dix ans et finalement avoir ses prières exaucées est sûrement le plus beau cadeau de fête des mères", a lancé Michelle Obama.
Les deux frères innocentés
Les deux frères d’Ariel Castro, qui avaient été interpellés en même temps que lui mais contre lesquels aucune charge n’a été retenue dans cette affaire, ont été remis en liberté. "Ariel a tenu tout le monde à l’écart", a expliqué le chef-adjoint de la police de Cleveland.
Dossier repris par Guy Antoine Mohamed