La cérémonie d’hommage à Henriette Dagri Diabaté qui devait se tenir, hier lundi, à l’Université de Cocody rebaptisée «Université Félix Houphouët- Boigny» a été fortement perturbée. Les organisateurs ont été freinés dans leur élan par les étudiants très mécontents de leur condition de travail précaires et de leur environnement malsain. Selon plusieurs témoins, dès 7 heures, les organisateurs recevaient déjà leurs invités. Jusqu’à 11 heures, les invités continuaient de répondre à l’appel des responsables de l’Université. Notamment des membres du gouvernement. Et curieusement, comme si tout avait été bien planifié, les étudiants qui avaient déjà des pancartes prêtes et qui se plaignaient depuis longtemps à cause de leurs conditions de travail, ont commencé leur mouvement de protestations contre les mauvaises conditions d’études. Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «pas de micros dans les Amphis, pas de toilettes, trop c’est trop». Les policiers appuyés par des Frci, armes aux poings dont des grenades lacrymogènes, tentent de disperser les étudiants, mais rien n’y fit. «Magellan où es-tu? Magellan où es-tu?» Ont scandé les étudiants manifestants pour interpeller Ouattara surnommé «Magellan». A l’arrivée du ministre Cissé Bacongo que les étudiants attendaient en fait, ils ne se sont pas fait prier pour se faire entendre, pour scander à l’unisson des propos désobligeants à son endroit. Celui-ci, au dire des témoins, a été copieusement hué par les étudiants. Non sans être séquestré pendant au moins 45 minutes. «Certains étudiants n’ont pas manqué de jeter des pancartes et sachets d’eau sur le ministre Bacongo et son cortège», a révélé un témoin de la scène. Il n’en fallait pas plus pour que les éléments des Frci et la police présents sur les lieux engagent une chasse aux étudiants dans l’enceinte de l’Université où ils confondaient même étudiants, visiteurs et autres usagers de cette institution.
F.B
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