C’est devenu presqu’une nouvelle trouvaille pour les mauvais perdants aux élections. Cette trouvaille qui consiste à contester pour juste contester. Pourtant, l’organisation de toute élection débouche forcement sur un vainqueur. Le refus de prendre en compte cette donne démocratique a causé dans un passé récent de notre pays, plus de 3000 pertes en vie humaine, à l’issue de la présidentielle. Pendant les législatives, l’on a encore enregistré des pertes en vie humaine sans oublier les dégâts matériels. Lors des élections couplées du 21 avril passé, après la proclamation des résultats issus des urnes, des scènes de violence ont été signalées. Question : jusqu’à quand encore l’organisation d’élections dans notre pays va rimer avec peur, psychose, mauvaise foi, manipulation, duplicité ou roublardise ? Pendant combien de temps encore les ivoiriens devront retenir leur souffle à la veille de chaque élection ? C’est fort de ce constat que le Président de la République, depuis la région du Tonpki, où il était en visite d’Etat a appelé les uns et les autres à accepter les résultats. Quelques jours avant lui, Le Président de l’Assemblée Nationale plaidait pour une acceptation des résultats. Ces appels ont-ils été entendus ? Apparemment non. Puisqu’à ce jour l’on dénombre près de 170 contestataires. Même des candidats ayant obtenu 1% des voix crient au complot. C’est à croire que l’élection doit être reprise, selon ces contestataires que le Président de la CEI, Youssouf Bakayoko a qualifié « de mauvais perdants », sur l’ensemble du territoire national. Pire, l’on assiste même à la naissance de « collectifs de candidats pour la reprise des élections locales ». A ce rythme, on s’acheminera vers un nouveau type de démocratie à l’ivoirienne. Cela jette un sérieux préjudice sur les pratiques démocratiques que le Chef de l’Etat s’efforce d’inculquer aux ivoiriens. Et si l’on n’y prend garde, ces attitudes risquent de se transformer en une jurisprudence sous nos cieux. Ce qui sera bien évidemment d’un goût amer pour l’avenir de la démocratie et celui du pays si les décideurs ne prennent pas à bras-le-corps cette préoccupation ici et maintenant. Car il suffira, comme il nous a été donné de constater, pour tout candidat se sentant vaincu dans les urnes de créer des troubles pour voir le scrutin invalidé ou encore de contester pour la forme et sans motifs valables puisque la loi ne pose pas clairement de balise sur les conditionnalités des réclamations. Conséquence, le pays va s’engouffrer dans les cycles de 2ème, 3ème voir de 4ème tours des élections comme si le programme de gouvernement du Président Ouattara se limitait qu’à l’organisation d’élections. La Chambre Administrative de la Cour Suprême parviendra t-elle à déjouer ce guet-apens ? Réussira t-elle à ne pas se laisser « posséder par Satan » ? wait and see. Les défis à relever pour améliorer les conditions dégradées des populations sont pourtant énormes. Et le pays doit avancer. C’est en cela que la Chambre Administrative de la Cour Suprême doit être très vigilante. Elle ne doit pas céder aux pressions des mauvais perdants. Elle ne doit pas non plus se faire complice de ces fossoyeurs de la jeune démocratie naissante de notre pays. L’histoire récente de notre pays nous renseigne que lors des législatives passées, le Conseil Constitutionnel avait invalidé les élections dans 11 localités. Les résultats qui en sont sortis après la reprise de ces scrutins ont non seulement confirmé les personnes que la CEI avait proclamées mais bien plus, avec des scores plus élevés. Leçon : donc des milliards jetés à l’eau avec la reprise de ces élections là ou cette manne pouvait servir à approvisionner des hôpitaux en médicaments et sauver plusieurs vies humaines, servir à insérer dans le tissu social ces nombreux diplômés devenus par la force des choses gérants de cabines téléphoniques ou servir à la construction d’un château d’eau pour les populations de N’dotré qui vivent encore dans la précarité en ce qui concerne la quête du précieux liquide. L’émergence à laquelle nous aspirons tous pour notre pays à l’horizon 2020 passe d’abord et avant tout par le respect de la volonté populaire. Il faut donc mettre fin et très rapidement à ces contestations fantaisistes et inopportunes qui n’ont que pour seul objectif de retarder la marche en avant du pays.
Politique Publié le mardi 14 mai 2013 | Ivoire-Presse
Contestations par ci, collectif pour reprise des élections par là: ces nouvelles pratiques qui n’honorent pas notre pays
© Ivoire-Presse Par DRYoussouf Bakayoko, président de la CEI