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NTIC Publié le vendredi 17 mai 2013 | Cote d’Ivoire Economie

Environnement numérique / Internet en Côte d’Ivoire : un marché âprement disputé

La Côte d’Ivoire veut réduire la fracture numérique. Ces dix dernières années ont marqué une avancée importante dans ce domaine avec des offres diversifiées, mais les chantiers d’internet pour tous, et à moindre coût, sont encore énormes. Regard sur un secteur très disputé avec une offre de services qui ne cesse de croître.

Internet est un média qui présente plusieurs avantages. Son utilisation permet de faire des recherches afin d’accroître les connaissances intellectuelles, de développer des projets professionnels, de rechercher ou de créer des emplois (callshop, cyber, formation à distance…). En Côte d’Ivoire, après le secteur de la téléphonie mobile, c’est aujourd’hui le tour de la fourniture d’accès à Internet de connaître d’importants chiffres d’affaires. Des entreprises d’un nouveau type s’installent dans la vie économique dans le pays sous différentes formes d’influence, chacune proposant à sa manière un unique service : Internet.

Côte d’Ivoire Telecom, opérateur historique (inter)
S’il en existe une qui tire son épingle du jeu plus que toutes les autres, c’est bien sûr le fournisseur historique Côte d’Ivoire Telecom (CIT). Au nombre de sa clientèle, on retrouve désormais en plus des ménages, des entreprises et des particuliers, d’autres fournisseurs d’accès Internet (FAI). Des clients grand compte qui viennent renforcer la stabilité de CIT à un moment où la convergence numérique prend forme dans le pays. Pour rappel, Internet arrive en Afrique par deux voies : l’espace (satellite) et la mer (underwater cable). La réception de ce signal en amont est l’affaire des centres spécialisés équipés de « téléports ». Puis ces centres desservent les fournisseurs d’accès Internet qui, à leur tour, revendent une partie de la bande passante aux utilisateurs finaux. En Côte d’Ivoire, une seule entreprise fait du transport et de la réception d’internet (Téléport) son activité économique : Côte d’Ivoire Télécom. L’entreprise se fournit elle-même la connexion internet et se positionne en tant que Aviso FAI avant d’approvisionner tous les autres FAI du pays. Sans aucun doute l’une des raisons du statu quo qui est établi sur l’amélioration du rapport qualité/prix. Plusieurs FAI dont Vipnet (Afrique Technologie), Afnet (MTN Group) et Iznet commercialisent la bande passante qu’ils achètent auprès du fournisseur historique. La percée d’Internet ces dix dernières années en Côte d’Ivoire ne fait pas pour autant d’elle un pays qui offre toutes les garanties infrastructurelles pour une connexion fluide. Loin de là. Le pays est encore jeune en la matière et les difficultés d’accès sont nombreuses. Selon NetIndex, qui établit un classement de la vitesse d’Internet dans plusieurs pays du monde, la connexion sur la Toile y est très lente lorsqu’il s’agit de la vitesse de téléchargement. En comparaison avec certains pays voisins (Mali, Sénégal ou Kenya), la Côte d’Ivoire a encore des progrès à faire en se basant sur la moyenne des résultats de SpeedTest et PinTest soumis par des internautes ivoiriens. Les offres quant à elles ne manquent pourtant pas.

Une offre de prestations très large (inter)
Les fournisseurs d’accès internet rivalisent de concurrence : accès Internet haut débit sur la PUB, équipements de qualité, services après-vente avec parfois des équipes jeunes, dynamiques et qualifiées, des prix concurrentiels et en bonne place une communication marketing vantant la qualité d’un réseau à la pointe de la technologie ADSL. Chez Côte d’Ivoire Télécom, il est proposé à la clientèle un package d’offres dites révolutionnaires : liaison spécialisée Internet (accès haut débit point à point, reliant le serveur du client à la plate- forme du FAI. Cet accès dédié offre une connexion Internet permanente jusqu’à 2Mb/s et un ensemble de service Internet. Il est destiné principalement aux entreprises et professionnels que sont les cybers pour répondre à leurs besoins en service Internet et multimédia), la solution ADSL Entreprise, qui permet d’attendre 1,2,4 voire 8 Mb/s adaptés aux besoins des entreprises, les offres ADLS Aviso qui offrent une connexion illimitée à un haut débit de 512 Kb/s, les offres ADSL Orange (connexion haut débit illimitée : 1Mb/s, Wifi grâce à la livebox 2), l’offre « kit prépayé internet » qui est un package d’accès Internet comprenant le coût de la connexion Internet et le coût de la communication téléphonique.

L’accès par la téléphonie mobile a le vent en poupe (inter)
A côté des offres de l’opérateur historique Côte d’Ivoire Telecom, propriétaire d’Orange Côte d’Ivoire, il s’est développé une culture particulièrement prolifique d’offres émanant des entreprises de téléphonie mobiles en Côte d’Ivoire. Toutes ont élaboré des services d’accès à Internet pratiques à partir des terminaux révolutionnaires de génération intermédiaire, et même de dernière génération. Chez Moov, l’opérateur émirati a prévu d’investir 50 milliards FCFA sur la période 2012-2013 pour proposer aux utilisateurs de ses services une technologie nouvelle, la 3.75G, qui couvre Abidjan, Grand Bassam, Assinie, Yamoussoukro, Bouaké, San-Pedro… Avec cette nouvelle technologie, Moov compte proposer un débit allant jusqu’à 42Mb/s. Chez elle, l’on pense que cela permettra aux abonnés d’effectuer des téléchargements rapides, de faire des appels et de la retransmission vidéo, de regarder la télévision en direct, de visionner des vidéos sur le Web en qualité haute définition et d’échanger des mails en temps réels. L’autre grand concurrent, le sud-africain MTN s’était déjà mis au diapason de l’évolution technologique avec l’offre 3.5 G à ses clients assortie d’une clé Internet dénommée « la clé V3000 » d’un débit de 3Mb/s, 100% prépayé, aucune facture aucun abonnement et actif dès l’achat. De plus six forfaits au choix sont adaptés selon les promoteurs à chaque budget. Orange Côte d’Ivoire, premier opérateur téléphonie mobile a lui aussi lancé la première offre 3G+ en Côte d’Ivoire qui propose un débit à de 2 Mégabits et autorise le développement de nombreuses applications. Les smartphones qui en sont munis profitent pleinement de l’option « visioconférence ». Une clé internet est adjointe à l’offre permettant aux usagers d’ordinateurs de bureau et aux portatifs de profiter d’une connexion de troisième génération.

Internet par tous les moyens (inter)
D’autres voies d’accès à Internet, moins appropriées parce qu’illégales, sont aussi utilisées en Côte d’Ivoire. A partir des paramètres de configuration Internet officiels de tous les réseaux mobiles en Côte d’Ivoire, Orange Côte d’Ivoire, Moov Côte d’Ivoire, Koz Côte d’Ivoire et Green Côte d’Ivoire, des hackers permettent aux détenteurs de smartphones d’utiliser gratuitement Internet et de façon illimitée. Selon l’un d’entre eux, « Orange CI donne 2 giga de téléchargement par mois à ses clients, après connexion de ces derniers, l’opérateur active les fonctions Upload et Download, les 2 giga de download finis, la connexion ralentit. Avec la méthode H3, il est possible de se connecter gratuitement avec possibilité de téléchargements à volonté sans que Orange sache vous êtes connecté. » Notre interlocuteur, très sûr de son fait, allie l’acte à la parole en nous communiquant des données pour accéder gratuitement à la Toile.
En Côte d’Ivoire, des progrès sont en train d’être faits dans le domaine de la vulgarisation de l’Internet haut débit avec la création d’infrastructures adéquates pour réduire la fracture numérique. Mais avant d’atteindre le niveau des pays occidentaux, ou tout au moins ceux de certains pays en Afrique déjà à la pointe de l’innovation technologique, les utilisateurs se sont contentés jusque-là des infrastructures d’Internet mobile 2.5G : GPRS et EDGE avec des débits maximums plafonnant à 100 Kb/s dans la pratique.
Si le régulateur a déjà délivré des licences d’exploitations des débits de troisième génération, des offres Wimax, wifi et les clés dans bien des cas moins performantes qu’on ne le dit permettant l’accès internet en mobilité sont des moyens d’accès de plus en plus utilisés par les internautes en Côte d’Ivoire, où le taux de pénétration reste cependant encore faible. Seulement 5,3% pour la téléphonie filaire. Le pays compte environ 2 millions d’internautes et près de 600 cybercafés officiellement déclarés repartis sur le territoire national. Mais seuls environ 100 000 abonnés sont recensés. Une dizaine de fournisseurs d’accès se partagent le marché. Les opérateurs du secteur disposent de trois types de technologie : ADSL, Wimax et la fibre optique.

Africa coast to Europe, le haut débit tant attendu

Cette dernière voie d’utilisation d’Internet a été renforcée par la pose d’un câble sous-marin de 17 000 km entre la France et l’Afrique du Sud pour desservir une vingtaine de pays africains. Ce câble, baptisé Africa coast to Europe (ACE), est l’œuvre de France Telecom. En plus du progrès qu’il impulse dans la communication téléphonique, il permettra à terme une connexion de débit supérieur dans l’utilisation d’Internet en Côte d’Ivoire et dans les pays concernés par l’ACE. En Côte d’Ivoire, les autorités l’appellent de tous leurs vœux car ces deux dernières années, d’énormes chantiers pour réduire la fracture numériques ont été entrepris. A titre d’exemple : la vente de nouvelles licences de dernières générations aux entreprises de téléphonie mobile, la construction d’un réseau de fibre optique pour le backbone pendant les trois prochaines années, l’opérationnalisation du point d’échange Internet permettant aux différents fournisseurs d’accès d’échanger au niveau du trafic Internet entre leurs réseaux de système autonome grâce à des accords mutuels dits de peering…
Germain Tanoh
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