Amnesty international, section Côte d’Ivoire, vient de rendre public son rapport de l’année 2013. La présentation de celui-ci a eu lieu, hier mardi 28 mai 2013, au Cerap à Cocody. Ce rapport met à nu les arrestations arbitraires, l’insécurité, l’impunité, la justice à deux vitesses pratiquée par le régime d’Alassane Ouattara. «Au cours de l’année, des personnes ont été détenues de manière arbitraire et torturées, dans un contexte où persistait l’insécurité et où des combattants armés non identifiés poursuivaient leurs attaques». C’est le triste constat fait par l’Ong internationale. Elle poursuit pour dire qu’au cours de cette année, des arrestations tous azimuts ont été faites par la police militaire créée par le pouvoir. «Les membres de cette police ont arrêté arbitrairement et torturé des opposants, réels ou supposés», révèle le rapport. Qui fait état de ce que, ces arrestations ont été faites par les Dozo soutenus par le pouvoir en place. S’agissant des détentions arbitraires, le rapport mentionne que 200 personnes soupçonnées de menacer la sécurité de l’Etat, y compris les membres du Front populaire ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo, ont été emprisonnées illégalement. Ces personnes, fait remarquer la présidente de la section Amnesty international Côte d’Ivoire, Nathalie Kouakou, ont été libérées après paiement d’une rançon. Egalement, 77 personnes, tous anciens membres des ex-Forces de défense et de sécurité, relate Amnesty international, sous prétexte d’avoir participé, à une tentative de déstabilisation du pouvoir, ont été détenus dans un camp militaire avant d’être libérés deux mois après, sans aucune inculpation. Un membre du Front populaire ivoirien (Fpi) a été également arrêté en août dernier, à Abidjan, par deux hommes en civil, sous prétexte qu’il serait un milicien à la solde de Laurent Gbagbo puis relâché deux jours plus tard. Cela, après que ses parents eurent versé une rançon. Parlant des tortures et des morts de personnes en détention, la situation n’est pas rose. Les Frci, selon la section ivoirienne d’Amnesty international, ont torturé et maltraité régulièrement des personnes soupçonnées d’avoir participé à des attaques armées où à des complots politiques. «Les suspects étaient parfois incarcérés pendant de longues périodes dans des lieux de détention non reconnues avant d’être présentés à un juge et transférés dans une prison», dit le rapport. En ce qui concerne les violations des droits humains et des exactions, le document indique qu’«en juillet, des Dioula, avec la participation active de combattants Dozo et de soldats des Frci, ont attaqué un camp de personnes déplacées gardé par l’Onuci à Nahibly, près de Duékoué, où vivaient environ 4.500 hommes, femmes et enfants. Au moins 13 personnes déplacées ont été tuées, beaucoup d’autres blessées, certaines ont été battues et brûlées avec des gouttes de plastiques fondus et plusieurs autres arrêtées de manières arbitraires». Toutes ces violations, selon l’Ong, sont restées impunies. Alors que, le gouvernement ne cessait de dire qu’il allait poursuivre les coupables. En tout, le rapport 2013 d’Amnesty international Côte d‘Ivoire met à nu les violations et autres crimes commis par le pouvoir contre un seul camp.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr