Quel visage présentera le Pdci-Rda, le parti créé par Félix Houphouët-Boigny, au sortir de son 12ème congrès ordinaire qui se tiendra en octobre prochain ? La réponse à cette question situera les observateurs sur les ambitions du vieux parti dans la perspective de l’élection présidentielle de 2015. Deux camps aux schémas diamétralement opposés s’affrontent déjà au sein du parti pour le contrôle de ce congrès décisif.
« Pourquoi veut-on coûte que coûte contrôler et piloter l’organisation de ce congrès ? Ceux qui montrent autant d’acharnement à contrôler ces assises ont-ils une autre idée derrière la tête ? ». Ces deux questions de notre confrère Akwaba Saint-Clair contenues dans un article intitulé « Cacophonie au Pdci-Rda ? » publié dans Le Nouveau Réveil, d’hier, jeudi 30 mai 2013, restituent, entre les lignes, l’ampleur de la crise qui sévit au sein du Pdci-Rda, à cinq mois du 12ème congrès ordinaire du parti d’Houphouët-Boigny dirigé depuis 1994 par Henri Konan Bédié. La crise est profonde mais la face visible de l’iceberg, la face que l’observateur lambda perçoit, c’est la guerre des clans pour le contrôle du congrès à venir. Cependant, il y a la face immergée de l’iceberg, la face qu’on ne voit pas et qui, en vérité, explique tout le branle-bas qui secoue actuellement le plus vieux parti politique ivoirien.
Ecarter Djédjé Mady pour Kacou Guikahué
Notre incursion au sein du Pdci-Rda où des langues haut placées mais également celles de militants de section se sont déliées, sous le couvert de l’anonymat, nous a permis de découvrir bien de choses. « Djédjé Mady a le droit de se plaindre. En sa qualité de Secrétaire général donc de cheville ouvrière du parti, c’est à lui que revient normalement l’organisation pratique du congrès. Or, le président Bédié l’a écarté sans qu’il en soit informé. Et il a tout confié à Niamien N’Goran. C’est frustrant », lance un responsable de section du Pdci. Un membre du bureau politique du Pdci-Rda ne dit pas le contraire. Pour lui, cette situation constitue la preuve en grandeur nature de la guerre des clans qui mine le parti depuis plus d’un an. Les vrais tenants de ces deux clans sont, au dire de nos sources, Henri Konan Bédié et Charles Konan Banny. Si l’un tient l’appareil du parti en sa qualité de président du parti, l’autre, a-t-on appris, est de loin le leader présidentiable au Pdci. A ce titre, il jouit d’un fort taux de sympathie au sein du vieux parti. De la base au sommet. Et même au sein du comité des sages du Pdci-Rda. Certaines sources soutiennent que le Secrétaire général du Pdci-Rda, Alphonse Djédjé Mady, figurent au nombre des soutiens de Banny. Ce qui, à l’évidence, ne plait pas au clan adverse, celui de Bédié. Qui voue une inimitié non feinte à Charles Konan Banny. L’élection de Djédjé Mady comme président du conseil régional du Haut-Sassandra a donc sonné comme une aubaine pour le clan Bédié de le pousser à la porte du Secrétariat général du Pdci. Pour ne pas effaroucher les ressortissants de l’Ouest, nombreux au Pdci, l’option Kacou Guikahué, a été retenue pour remplacer Djédjé Mady, selon des sources au sein du vieux parti.
Le schéma de Bédié pour 2015
Le 12ème congrès du Pdci se tiendra dans une atmosphère de réforme réclamée par les uns, et de continuité voulue par les autres. Les « réformateurs » veulent que le président du Pdci, Henri Konan Bédié, atteint par la limite d’âge, cède son fauteuil. Les textes du Pdci-Rda fixent la limite d’âge pour la présidence du parti à 75 ans. Né en 1934, M. Bédié qui a donc 79 ans aujourd’hui est logiquement forclos. Les « réformateurs » promettent de se faire entendre lors du prochain congrès ordinaire en octobre. Pour les partisans de la « continuité », il n’est pas question que Bédié quitte la tête du Pdci. C’est à juste titre qu’il adhère au schéma de Bédié qui prévoit dans l’une de ses articulations, la modification des textes afin de faire sauter le verrou de la limite d’âge. Ainsi Bédié pourra-t-il briguer un nouveau mandat à la tête du Pdci. Et préparer par conséquent son poulain qui est autre que l’ex-ministre Niamien N’Goran, actuel inspecteur général d’Etat. L’autre point chaud de ce congrès à venir, c’est la désignation du candidat du Pdci-Rda à l’élection présidentielle de 2015. Selon des militants du Pdci proches de Charles Konan Banny, il ne fait l’ombre d’aucun doute, leur champion a des ambitions présidentielles. Le camp Bédié ne l’ignore pas non plus. « Si Bédié veut demeurer président à vie du parti, nous n’y voyons pas d’inconvénients mais qu’il nous laisse choisir le candidat du parti pour la présidentielle 205 », lance un militant du Pdci. Avant de dénoncer ce qu’il qualifie de la part du président du Pdci de « privilégier ses intérêts personnels par rapport aux intérêts du parti ».
C’est dans cette logique que se situerait le schéma de Bédié, au dire de ce cadre du Pdci, de vouloir positionner Niamien N’Goran comme candidat du Pdci en 2015 face à Alassane Ouattara afin de permettre au chef de l’Etat actuel de passer en roue libre. D’où la logique du « Tout sauf Banny » dans laquelle le clan Bédié se serait engagé à fond dans la perspective du congrès ordinaire.
Didier Depry
« Pourquoi veut-on coûte que coûte contrôler et piloter l’organisation de ce congrès ? Ceux qui montrent autant d’acharnement à contrôler ces assises ont-ils une autre idée derrière la tête ? ». Ces deux questions de notre confrère Akwaba Saint-Clair contenues dans un article intitulé « Cacophonie au Pdci-Rda ? » publié dans Le Nouveau Réveil, d’hier, jeudi 30 mai 2013, restituent, entre les lignes, l’ampleur de la crise qui sévit au sein du Pdci-Rda, à cinq mois du 12ème congrès ordinaire du parti d’Houphouët-Boigny dirigé depuis 1994 par Henri Konan Bédié. La crise est profonde mais la face visible de l’iceberg, la face que l’observateur lambda perçoit, c’est la guerre des clans pour le contrôle du congrès à venir. Cependant, il y a la face immergée de l’iceberg, la face qu’on ne voit pas et qui, en vérité, explique tout le branle-bas qui secoue actuellement le plus vieux parti politique ivoirien.
Ecarter Djédjé Mady pour Kacou Guikahué
Notre incursion au sein du Pdci-Rda où des langues haut placées mais également celles de militants de section se sont déliées, sous le couvert de l’anonymat, nous a permis de découvrir bien de choses. « Djédjé Mady a le droit de se plaindre. En sa qualité de Secrétaire général donc de cheville ouvrière du parti, c’est à lui que revient normalement l’organisation pratique du congrès. Or, le président Bédié l’a écarté sans qu’il en soit informé. Et il a tout confié à Niamien N’Goran. C’est frustrant », lance un responsable de section du Pdci. Un membre du bureau politique du Pdci-Rda ne dit pas le contraire. Pour lui, cette situation constitue la preuve en grandeur nature de la guerre des clans qui mine le parti depuis plus d’un an. Les vrais tenants de ces deux clans sont, au dire de nos sources, Henri Konan Bédié et Charles Konan Banny. Si l’un tient l’appareil du parti en sa qualité de président du parti, l’autre, a-t-on appris, est de loin le leader présidentiable au Pdci. A ce titre, il jouit d’un fort taux de sympathie au sein du vieux parti. De la base au sommet. Et même au sein du comité des sages du Pdci-Rda. Certaines sources soutiennent que le Secrétaire général du Pdci-Rda, Alphonse Djédjé Mady, figurent au nombre des soutiens de Banny. Ce qui, à l’évidence, ne plait pas au clan adverse, celui de Bédié. Qui voue une inimitié non feinte à Charles Konan Banny. L’élection de Djédjé Mady comme président du conseil régional du Haut-Sassandra a donc sonné comme une aubaine pour le clan Bédié de le pousser à la porte du Secrétariat général du Pdci. Pour ne pas effaroucher les ressortissants de l’Ouest, nombreux au Pdci, l’option Kacou Guikahué, a été retenue pour remplacer Djédjé Mady, selon des sources au sein du vieux parti.
Le schéma de Bédié pour 2015
Le 12ème congrès du Pdci se tiendra dans une atmosphère de réforme réclamée par les uns, et de continuité voulue par les autres. Les « réformateurs » veulent que le président du Pdci, Henri Konan Bédié, atteint par la limite d’âge, cède son fauteuil. Les textes du Pdci-Rda fixent la limite d’âge pour la présidence du parti à 75 ans. Né en 1934, M. Bédié qui a donc 79 ans aujourd’hui est logiquement forclos. Les « réformateurs » promettent de se faire entendre lors du prochain congrès ordinaire en octobre. Pour les partisans de la « continuité », il n’est pas question que Bédié quitte la tête du Pdci. C’est à juste titre qu’il adhère au schéma de Bédié qui prévoit dans l’une de ses articulations, la modification des textes afin de faire sauter le verrou de la limite d’âge. Ainsi Bédié pourra-t-il briguer un nouveau mandat à la tête du Pdci. Et préparer par conséquent son poulain qui est autre que l’ex-ministre Niamien N’Goran, actuel inspecteur général d’Etat. L’autre point chaud de ce congrès à venir, c’est la désignation du candidat du Pdci-Rda à l’élection présidentielle de 2015. Selon des militants du Pdci proches de Charles Konan Banny, il ne fait l’ombre d’aucun doute, leur champion a des ambitions présidentielles. Le camp Bédié ne l’ignore pas non plus. « Si Bédié veut demeurer président à vie du parti, nous n’y voyons pas d’inconvénients mais qu’il nous laisse choisir le candidat du parti pour la présidentielle 205 », lance un militant du Pdci. Avant de dénoncer ce qu’il qualifie de la part du président du Pdci de « privilégier ses intérêts personnels par rapport aux intérêts du parti ».
C’est dans cette logique que se situerait le schéma de Bédié, au dire de ce cadre du Pdci, de vouloir positionner Niamien N’Goran comme candidat du Pdci en 2015 face à Alassane Ouattara afin de permettre au chef de l’Etat actuel de passer en roue libre. D’où la logique du « Tout sauf Banny » dans laquelle le clan Bédié se serait engagé à fond dans la perspective du congrès ordinaire.
Didier Depry