“Le marché ivoirien de l’huile est inondé d’huile non fortifiée vendue dans nos marchés. » Ces propos sont de Marius Comoé, président de la Fédération des Associations de Consommateurs Actifs de Côte d’Ivoire (FACACI) qui, au cours d’une conférence de presse hier, à son siège, au Plateau, a attiré l’attention des autorités ivoiriennes sur la présence de cette huile de cuisine impropre à la consommation. C’est suite à une enquête menée par une équipe de la Fédération, tout au long du mois de mai que ce constat a été fait. Selon Marius Comoé, cette huile n’est pas fortifiée en vitamine A, conformément à la réglementation ivoirienne en vigueur et contient 41% d’huile de coton et 59% d’huile de palme. « Cela constitue un danger pour les populations puisque l’huile de coton est faite à base d’OGM. En Côte d’Ivoire, l’Etat a toujours combattu les OGM. C’est pourquoi, il a mis en place une réglementation en la matière. Notamment, l’arrêté interministériel n°086 du 18/01/2007 qui rend obligatoire la fortification en vitamine A des huiles alimentaires destinées à la consommation humaine et animale », a-t-il expliqué. Le pire, selon président de la FACACI, c’est que les commerçants transvasent cette huile dans des bidons de producteurs locaux. Comoé a donc interpellé l’Association Interprofessionnelle des Producteurs d’Huile de palme (AIPH) afin qu’elle mène une campagne de communication et de sensibilisation sur les dangers que les consommateurs courent en consommant cette huile. Le président de la FACACI a ensuite signalé que cette huile de marques OKI et EDEN est contenue dans des bidons de 20 litres et 25 litres, avec de écriteaux en anglais sur l’emballage. A l’en croire, ce produit provient du Mali, du Burkina Faso, de la Malaisie et de la Thaïlande. Koumassi, Marcory, Treichville, Attécoubé, Adjamé, Abobo et Yopougon, selon l’enquête, sont les communes les plus touchées par cette vente. Quant à l’intérieur du pays, «presque toutes les villes du nord du pays, Bouaké, Anyama sont également concernées, à l’exception des villes de l’Est», a fait savoir Marius Comoé. Face à ce danger alimentaire, le président de la FACACI a invité les ministères concernés (Industrie, Commerce, Santé) et les services des Douanes, à prendre leur responsabilité face à ce produit de contrebande qui inonde les marchés. « La FACACI s’engage à faire un plaidoyer auprès des ministères concernés par la question de la fortification de l’huile, de sa vente sur le marché national afin que l’économie soit épargnée de la contrefaçon », a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a lancé un appel aux associations de consommateurs pour qu’elles jouent « pleinement » leur rôle de protection des intérêts et des droits des consommateurs. « Il faut que nous cessions les querelles inutiles pour laisser la place à la lutte véritable des conditions de vie », a-t-il ajouté. Au-delà de la question de l’huile de cuisine, Marius Comoé a interpellé le ministère du commerce sur la hausse du prix du riz.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé