Une association de consommateurs a décidé d’en savoir davantage sur la cherté de la vie. Hier, le président de l’Association pour la protection des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Aprocaci), Soumahoro Ben N’Faly, a effectué une descente dans les marchés pour comprendre le phénomène de la cherté de la vie. La visite a débuté au port sec, à Adjamé, chez les grossistes d’oignons, pommes de terre, piments et tomates. C’est un marché peu approvisionné que la délégation de l’Aprocaci a pu constater. « Les pays qui nous approvisionnent en oignons sont en manque depuis trois mois. Avant, on déchargeait dans le mois, 40 camions de 40 tonnes d’oignons chacun. Durant ces derniers mois, on voit rentrer moins de 20 camions par mois. Ce qui a une répercussion sur les prix des denrées qui ont doublé voire triplé», explique Kouraogo Arouna, responsable du port sec. En effet, le sac de 120 kg d’oignons qui se vendait à 25000 FCFA, coûte aujourd’hui, 58000 FCFA. Celui de 45 kg se vend à 20.000 FCFA. Kouaraogo soutient que cette hausse du prix de l’oignon n’est nullement liée au racket sur les routes, ni au prix du carburant. « L’oignon a augmenté parce que la saison favorable à sa culture est dépassée. Les planteurs des pays producteurs comme le Burkina Faso, le Niger, s’intéressent actuellement à d’autres cultures propices à cette nouvelle saison. Dans les mois de janvier, février et mars, l’oignon était abondant sur les marchés. On vendait un sac de 120 kg à 15000 FCFA et 20000 FCFA. Passés ces mois, il n y a plus d’oignons et les prix flambent», justifie le responsable du port sec. Qui a aussi informé que le sac de 25 kg de pomme de terre se vend chez les demi-grossistes à 12.000 FCFA et 11.500 FCFA chez les grossistes. Un prix en hausse par rapport aux mois précédents où ce même sac de 25 Kg se négociait entre 6000 FCFA et 10000 FCFA. Quant au prix de la tomate, il continue de grimper. Le kilogramme de la tomate est à 800 FCFA aujourd’hui. Celui du chou est passé de 75 FCFA à 200 FCFA, chez les grossistes. Un autre grossiste, Koné Sidy d’ajouter que les ventes ont baissé du fait de ces coûts élevés. « L’oignon et la tomate manquent au Burkina Faso et au Niger. Les camions viennent rarement. Avant, on vendait 50 à 60 sacs de 120 kg par jour. Aujourd’hui, le marché n’est pas suffisamment approvisionné. On vend à peine 20 sacs par jour alors que nos clients viennent de toutes les contrées de la Côte d’Ivoire », révèle Koné Sidy. A l’abattoir de Port Bouët, le prix du kilogramme de la viande se négocie entre 2000 FCFA et 2500 FCFA contre 1800 FCFA, il y a quelques mois. Le président de l’Association pour la protection des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Aprocaci), Soumahoro Ben N’Faly, explique cette hausse du prix de la viande par la recrudescence "des intermédiaires" exerçant illégalement dans le processus de commercialisation du bétail. « Il y a des personnes qui servent d’intermédiaires entre les propriétaires de bétail et les acheteurs. Leurs activités contribuent à augmenter le prix du kilogramme chez le consommateur final », explique, Ben N Faly. En ce qui concerne le gaz butane, il a regretté que les prix homologués ne soient pas respectés chez les revendeurs.
Soumba O.
Soumba O.
