L’affaire continue de faire des vagues. L’arrestation de Amadé Ouérémi, le 18 mai dernier, fait toujours jaser à l’Ouest. Depuis l’opération menée sans effusion de sang du bataillon de sécurisation de l’Ouest, la sérénité n’est pas de mise dans la région. Selon Connection.net, un groupe de militaires basés dans cette partie du pays sont inquiets. Ceux-ci redoutent la colère du chef militaire local, Losséni Fofana, qui s’insurge contre l’enregistrement de l’arrestation du chef milicien du Mont Peko. Hier, à en croire le confrère en ligne, «un groupe de militaires ivoiriens inquiets, issus des Forces Républicaines de Côte-d’Ivoire (FRCI) basées dans l’Ouest du pays, nous a joint, pour nous informer d’un message assez curieux émanant du chef militaire de cette zone, l’ex comzone de la rébellion ivoirienne du MPCI, Losséni Fofana, dit Loss. » Cette note transmise aux chefs militaires basés à Taï, Guiglo et Bangolo, leur fait injonction de fournir à ‘’Loss’’ « la liste de toutes personnes, civiles, gendarmes ou militaires, ayant pu transmettre les images [photos et vidéos] de l’arrestation du chef milicien d’origine Burkinabé Amadé Ouéremi, à la presse. » Depuis, les destinataires vivent dans la crainte, et pour cause, «le commandant Loss menace de représailles toutes les personnes qui seront identifiées comme auteurs des fuites des images, qui selon lui ternissent l’image de ses soldats. Tout le monde a peur, gendarmes, Frci, journalistes, nous tous on a peur. On se sent en danger. Vous devez aussi savoir que depuis que Amadé est parti, rien n’a changé sur le Mont Péko ou les mêmes activités illicites continuent avec les lieutenants de Amadé. » Et selon les interlocuteurs de connection.net, le chef militaire serait impliqué dans ce trafic illicite qui se déroule dans les réserves du Guémon et du Tonkpi. D’autres révélations des militaires dénotent de leur état d’âme du moment. Ils redoutent la vendetta des hommes d’Amadé Ouérémi. Surtout que, affirment-ils, « le garde du corps de Amadé, Youssouf, arrêté en même temps que son chef, a été libéré. Toutes les caches d’armes de Amadé sont restées intactes, alors qu’elles avaient été identifiées. Sur une vidéo retrouvée sur le portable de Youssouf, on le voyait entrain de nettoyer ces armes lourdes, y compris des 12 et 14mm» racontent nos interlocuteurs. » Le site confie par ailleurs que, outre les militaires, les journalistes sont dans le viseur de Losséni Fofana, l’ex Com-Zone. Ils sont fortement soupçonnés d’être les auteurs de l’enregistrement, puis de la divulgation des images qui fâchent Loss.
Guillaume KOUASSI
Guillaume KOUASSI