À Paris pour prendre part au forum « Diaspora Of Growth », le Ministre ivoirien de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur, M. Ally Coulibaly a profité de la période de pause pour nous définir le sens de cette rencontre et surtout nous dire les priorités de ce département ministériel qui est une grande première dans l'histoire de la Côte d'Ivoire
Monsieur le Ministre bonjour. Dans votre mot du dossier de presse que c'est une chance pour la la Côte d'Ivoire que le Président de la République S.E.M Alassane Ouattara ait créé un ministère des Ivoiriens de l'extérieur. Et « Diaspora of Growth » démontre cette volonté de composer désormais avec la Diaspora. Vous qui dirigez ce département ministériel, quel sens donnez-vous au forum de ce jour ?
Ally Coulibaly : Le sens que nous voulons donner à ce forum, c'est que la diaspora existe et qu'il faut tenir compte de cette réalité. Il faut porter un nouveau regard sur la Diaspora. Parce que contrairement à ce que d'autres ont pu penser, c'est que la diaspora est une chance, c'est une source de croissance partager pour la Côte d'Ivoire. Donc il faut s'intéresser de plus en plus à ces Ivoiriens expatriés. Le Président Alassane Ouattara a vu juste en dédiant à nos frères vivant à l'extérieur un ministère à part entière qui a la responsabilité de suivre la situation de la Diaspora ivoirienne à l'extérieur. C'est vrai que nous n'avons pas une tradition de pays d'émigration. Nous sommes plutôt un pays d'immigration et la Côte d'Ivoire est considéré comme les États Unis d'Afrique. Mais il y a ce phénomène de l'émigration qui prend de l'ampleur. Il y a donc une diaspora ivoirienne et donc la responsabilité d'un État, c'est de s'intéresser à cette frange de la population ivoirienne. Parce que les Ivoiriens de l'extérieur ne sont pas des Ivoiriens à part, mais des Ivoiriens à part entieres. Il y a donc une marque d'attention qui se traduit par l'événement auquel nous participons aujourd'hui. Et on voit bien que c'est la manifestation d'une politique volontariste en direction des populations ivoiriennes vivant à l'étranger.
Vous avez dit tout à l'heure dans votre discours que la Côte d'Ivoire n'est pas un pays d'émigrés. Mais aujourd'hui c'est une réalité qui s'impose aux autorités. En vous nommant comme ministre ayant en charge cette frange de la population quelle est la mission que le Président vous a confiée ?
Ally Coulibaly : La mission concrète c'est que nous élaborions une politique concrète en faveur de la diaspora. Qu'est-ce-à-dire ? Elle consiste d'abord à avoir une vraie connaissance de la diaspora. Or aujourd'hui ce que nous constatons c'est qu'il y a une lacune. Nous n'avons pas de données statistiques pour appréhender cette réalité. On sait vaguement que la diaspora ivoirienne est importante, elle a augmenté ces dernières années, on a quelques chiffres. Mais il nous revient maintenant de procéder à un véritable recensement des Ivoiriens. Un recensement pour savoir combien ils sont, ce qu'ils font exactement, que veulent-ils ? Est-ce qu'ils sont prêts à retourner en Côte d'Ivoire comme le souhaite le Président de la République ? Donc il faut nécessairement passer par cette étape très importante. Deuxièmement, il faut que notre diaspora soit mieux organisée. Il faut une représentation idoine pour permettre à la diaspora d'apporter valablement sa contribution à l'essor de la Côte d'Ivoire. On est en train de voir quelle est la représentation qui conviendrait. Dans les pays qui ont une forte tradition d'immigration comme le Mali ou le Sénégal, il y a un Haut Conseil qui représente l'ensemble de la Diaspora. Faut-il aller dans ce sens ? En liaison avec la diaspora, après les consultations que nous aurons, nous pourrons prendre une décision et faire des propositions pour voir le mode de désignations des représentants de la diaspora ivoirienne.
Dans des pays comme le Mali, le Sénégal ou autres, nous connaissons le poids de leurs ressortissants de l'extérieur dans l'économie et dans le développement de ses pays. En Côte d'Ivoire quelle stratégie comptez-vous mettre en place pour que les Ivoiriens de l'extérieur puissent participer à la croissance de leur pays ?
Ally Coulibaly : Je pense que l'un des actes concrets c'est celui que nous posons aujourd'hui avec cette rencontre sur les opportunités d'investissement que nous offrons à nos compatriotes de l'extérieur. Il faut qu'il y ait un échange d'informations, il faut qu'un dialogue s'instaure. Et ce dialogue a commencé par ce forum « diaspora for growth » qui se tient ici à Paris, qui bénéficie du soutien du Président de la République. La présence du Premier Ministre est lourde de signification. Il faut donc qu'il y ait ce dialogue-là pour voir exactement ce dont les Ivoiriens expatriés sont capables d'apporter et quelles sont leurs aspirations profondes. Je pense que la journée nous a permis d'avoir quelques indications qui seront précieuses dans l'élaboration de la politique que nous entendons mettre en oeuvre. Ce qui est sûr il y a un potentiel humain. Il faut donc utiliser ce potentiel humain pour donner une nouvelle impulsion au développement de la Côte d'Ivoire. Étant entendu que nos frères et soeurs expatriés ont une expertise. Il faut pouvoir canaliser cette expertise. Comme je le disais, c'est de notre responsabilité d'aller vers cette diaspora. C'est ce qui est en train d'être fait. Ensuite, je pense qu'il faut, qu'en liaison avec les ministères en charge d'éducation, que nous sachions exactement, quelles sont les formations dans lesquelles se trouvent les jeunes Ivoiriens de l'extérieur. De manière à ce que l'on puisse leur proposer des emplois. Il y a certains domaines où on a besoin de jeunes cadres. Si on ne fait pas ce travail, on ne le saura jamais. C'est donc très important que nous puissions savoir que tel jeune est en Polytechnique, que tel autre est en htc, etc. De manière à ce que nous puissions leur offrir les emplois. Puisqu'il y a des possibilités qui sont en train d'être créées. La Côte d'Ivoire est en train de repartir avec un taux de croissance qui est quasiment insolent, de 10 %. C'est vraiment quelque chose d'inespérée en moins de deux ans. C'est une performance qu'il faut saluer. Et puis il y a un code d'investissement qui est très incitatif. Donc les Ivoiriens de l'extérieur doivent avoir un lien avec leur pays d'origine et nous savons que beaucoup souhaiteraient rentrer pour peu qu'on leur offre des conditions pour réaliser ce rêve. Alors, moi je pense que l'une des conditions, c'est la paix. La Côte d'Ivoire est aujourd'hui en paix. La deuxième condition, c'est la sécurité. Des efforts considérables ont été déployés. La sécurité, je pense qu'elle est là. Ce n'est pas un acquis définitif. Mais il faut le conforter. Et puis il faut que le processus de réconciliation aboutisse. Nous pensons qu'il y a aujourd'hui une volonté des Ivoiriens de vivre ensemble comme par le passé. Ce qui a fait la marque de fabrique de notre pays la Côte d'Ivoire. C'est cette harmonie entre les différentes communautés. C'est ça qui a fait la force de la Côte d'Ivoire. Et donc nous sommes en train de créer les conditions qu'il faut pour que les Ivoiriens expatriés puissent retourner dans leur pays.
Aujourd'hui, ce n'est un secret pour personne, la paix est là, la sécurité, elle s'est considérablement améliorée. Mais certaines personnes se plaignent de certaines tracasseries rencontrées dans leurs démarches pour la création de leur entreprise. Vous en tant ministère chargé des Ivoiriens de l'extérieur, avez-vous entrepris des actions auprès des structures comme les douanes et autres pour pallier cette situation ?
Ally Coulibaly : Le Ministère chargé des Ivoiriens de l'extérieur a pour mission de tirer le meilleur profit de ce potentiel humain que représente la diaspora ivoirien. Donc tout sera mis en oeuvre pour faciliter le retour de ceux qui le désir. Donc bien évidemment ces tracasseries n'ont pas lieu d'être. Si un Ivoirien veut retourner dans son pays, c'est assez incompréhensible qu'il puisse se heurter à des difficultés. Maintenant en ce qui concerne leur insertion dans le tissu économique, il y a des facilités qui sont offertes. Aujourd'hui, vous le savez, on peut créer une entreprise en 48 heures. Ce qui n'était pas le cas il y a quelques années où il y avait cette paperasse administrative, ces lourdeurs administratives qui décourageaient plus d'un. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il y a une structure qui est en place, c'est le CEPICI, qui enregistre toutes les demandes et qui est là pour faciliter toutes les démarches administratives, pour appuyer le ministère en charge des Ivoiriens de l'extérieur. Nous sommes un ministère jeune, nous sommes en train de mettre en place les structures. Dans quelques semaines, sera nommé un directeur général, chargé de l'extérieur, avec toutes les ramifications qu'il faut pour que, véritablement, notre action se traduise chaque jour dans les faits pour que les Ivoiriens de l'extérieur se sentent non seulement considérés, qu'ils se sentent pris en compte dans toutes les actions qui sont menées. Et comme je le disais, ils sont Ivoiriens. Ce n'est pas parce qu'ils sont à l'extérieur qu'ils ne sont pas des citoyens ivoiriens. Ce sont des citoyens à part entiere. Il faut donc qu'ils vivent leur citoyenneté afin qu'ils apportent, comme tout Ivoirien devra le faire, leur contribution au développement de leur pays.
Un dernier message aux Ivoiriens de la diaspora
Aly Coulibaly : Ce que je voudrais leur dire, et l'appel que j'ai lancé dans mon discours ce matin, il faut que les Ivoiriens de l'extérieur, eux-mêmes, prennent conscience de ce qu'ils représentent, de leur poids. Il faut qu'ils arrivent à dépasser leurs querelles mesquines, leurs rivalités, qui la plupart du temps ne reposent sur rien. Il faut également surmonter les clivages politiques. Nous sommes tous Ivoiriens et l'une de nos valeurs en Côte d'Ivoire, c'est la tolérance. Nous devrions, nous accepter. Il faut donc que les Ivoiriens de l'extérieur eux-mêmes se prennent en main et avec nos soutiens s'organisent mieux qu'ils ne le sont aujourd'hui. C'est ce qui fera d'eux de vrais interlocuteurs du pouvoir en place, du gouvernement en place. C'est vraiment le premier message que je voudrais leur adresser. Il faut faire preuve de responsabilité et aussi faire preuve de patriotisme. Parce qu'ils doivent se considérer comme des ambassadeurs de la Côte d'Ivoire dans les pays où ils se sont établis. Cela est important. Il faut qu'ils soient prêts au dialogue. C'est-à-dire un dialogue constructif qui est bénéfique aussi bien à eux-mêmes qu'à la Côte d'Ivoire. C'est très important. C'est un message très fort de responsabilité, un message pour une meilleure organisation. Il faut véritablement que la diaspora soit une des dimensions dont on tiendra compte désormais dans l'élaboration de toute politique nationale en Côte d'Ivoire.
Réalisée à Paris par Eugène YOBOUET
Monsieur le Ministre bonjour. Dans votre mot du dossier de presse que c'est une chance pour la la Côte d'Ivoire que le Président de la République S.E.M Alassane Ouattara ait créé un ministère des Ivoiriens de l'extérieur. Et « Diaspora of Growth » démontre cette volonté de composer désormais avec la Diaspora. Vous qui dirigez ce département ministériel, quel sens donnez-vous au forum de ce jour ?
Ally Coulibaly : Le sens que nous voulons donner à ce forum, c'est que la diaspora existe et qu'il faut tenir compte de cette réalité. Il faut porter un nouveau regard sur la Diaspora. Parce que contrairement à ce que d'autres ont pu penser, c'est que la diaspora est une chance, c'est une source de croissance partager pour la Côte d'Ivoire. Donc il faut s'intéresser de plus en plus à ces Ivoiriens expatriés. Le Président Alassane Ouattara a vu juste en dédiant à nos frères vivant à l'extérieur un ministère à part entière qui a la responsabilité de suivre la situation de la Diaspora ivoirienne à l'extérieur. C'est vrai que nous n'avons pas une tradition de pays d'émigration. Nous sommes plutôt un pays d'immigration et la Côte d'Ivoire est considéré comme les États Unis d'Afrique. Mais il y a ce phénomène de l'émigration qui prend de l'ampleur. Il y a donc une diaspora ivoirienne et donc la responsabilité d'un État, c'est de s'intéresser à cette frange de la population ivoirienne. Parce que les Ivoiriens de l'extérieur ne sont pas des Ivoiriens à part, mais des Ivoiriens à part entieres. Il y a donc une marque d'attention qui se traduit par l'événement auquel nous participons aujourd'hui. Et on voit bien que c'est la manifestation d'une politique volontariste en direction des populations ivoiriennes vivant à l'étranger.
Vous avez dit tout à l'heure dans votre discours que la Côte d'Ivoire n'est pas un pays d'émigrés. Mais aujourd'hui c'est une réalité qui s'impose aux autorités. En vous nommant comme ministre ayant en charge cette frange de la population quelle est la mission que le Président vous a confiée ?
Ally Coulibaly : La mission concrète c'est que nous élaborions une politique concrète en faveur de la diaspora. Qu'est-ce-à-dire ? Elle consiste d'abord à avoir une vraie connaissance de la diaspora. Or aujourd'hui ce que nous constatons c'est qu'il y a une lacune. Nous n'avons pas de données statistiques pour appréhender cette réalité. On sait vaguement que la diaspora ivoirienne est importante, elle a augmenté ces dernières années, on a quelques chiffres. Mais il nous revient maintenant de procéder à un véritable recensement des Ivoiriens. Un recensement pour savoir combien ils sont, ce qu'ils font exactement, que veulent-ils ? Est-ce qu'ils sont prêts à retourner en Côte d'Ivoire comme le souhaite le Président de la République ? Donc il faut nécessairement passer par cette étape très importante. Deuxièmement, il faut que notre diaspora soit mieux organisée. Il faut une représentation idoine pour permettre à la diaspora d'apporter valablement sa contribution à l'essor de la Côte d'Ivoire. On est en train de voir quelle est la représentation qui conviendrait. Dans les pays qui ont une forte tradition d'immigration comme le Mali ou le Sénégal, il y a un Haut Conseil qui représente l'ensemble de la Diaspora. Faut-il aller dans ce sens ? En liaison avec la diaspora, après les consultations que nous aurons, nous pourrons prendre une décision et faire des propositions pour voir le mode de désignations des représentants de la diaspora ivoirienne.
Dans des pays comme le Mali, le Sénégal ou autres, nous connaissons le poids de leurs ressortissants de l'extérieur dans l'économie et dans le développement de ses pays. En Côte d'Ivoire quelle stratégie comptez-vous mettre en place pour que les Ivoiriens de l'extérieur puissent participer à la croissance de leur pays ?
Ally Coulibaly : Je pense que l'un des actes concrets c'est celui que nous posons aujourd'hui avec cette rencontre sur les opportunités d'investissement que nous offrons à nos compatriotes de l'extérieur. Il faut qu'il y ait un échange d'informations, il faut qu'un dialogue s'instaure. Et ce dialogue a commencé par ce forum « diaspora for growth » qui se tient ici à Paris, qui bénéficie du soutien du Président de la République. La présence du Premier Ministre est lourde de signification. Il faut donc qu'il y ait ce dialogue-là pour voir exactement ce dont les Ivoiriens expatriés sont capables d'apporter et quelles sont leurs aspirations profondes. Je pense que la journée nous a permis d'avoir quelques indications qui seront précieuses dans l'élaboration de la politique que nous entendons mettre en oeuvre. Ce qui est sûr il y a un potentiel humain. Il faut donc utiliser ce potentiel humain pour donner une nouvelle impulsion au développement de la Côte d'Ivoire. Étant entendu que nos frères et soeurs expatriés ont une expertise. Il faut pouvoir canaliser cette expertise. Comme je le disais, c'est de notre responsabilité d'aller vers cette diaspora. C'est ce qui est en train d'être fait. Ensuite, je pense qu'il faut, qu'en liaison avec les ministères en charge d'éducation, que nous sachions exactement, quelles sont les formations dans lesquelles se trouvent les jeunes Ivoiriens de l'extérieur. De manière à ce que l'on puisse leur proposer des emplois. Il y a certains domaines où on a besoin de jeunes cadres. Si on ne fait pas ce travail, on ne le saura jamais. C'est donc très important que nous puissions savoir que tel jeune est en Polytechnique, que tel autre est en htc, etc. De manière à ce que nous puissions leur offrir les emplois. Puisqu'il y a des possibilités qui sont en train d'être créées. La Côte d'Ivoire est en train de repartir avec un taux de croissance qui est quasiment insolent, de 10 %. C'est vraiment quelque chose d'inespérée en moins de deux ans. C'est une performance qu'il faut saluer. Et puis il y a un code d'investissement qui est très incitatif. Donc les Ivoiriens de l'extérieur doivent avoir un lien avec leur pays d'origine et nous savons que beaucoup souhaiteraient rentrer pour peu qu'on leur offre des conditions pour réaliser ce rêve. Alors, moi je pense que l'une des conditions, c'est la paix. La Côte d'Ivoire est aujourd'hui en paix. La deuxième condition, c'est la sécurité. Des efforts considérables ont été déployés. La sécurité, je pense qu'elle est là. Ce n'est pas un acquis définitif. Mais il faut le conforter. Et puis il faut que le processus de réconciliation aboutisse. Nous pensons qu'il y a aujourd'hui une volonté des Ivoiriens de vivre ensemble comme par le passé. Ce qui a fait la marque de fabrique de notre pays la Côte d'Ivoire. C'est cette harmonie entre les différentes communautés. C'est ça qui a fait la force de la Côte d'Ivoire. Et donc nous sommes en train de créer les conditions qu'il faut pour que les Ivoiriens expatriés puissent retourner dans leur pays.
Aujourd'hui, ce n'est un secret pour personne, la paix est là, la sécurité, elle s'est considérablement améliorée. Mais certaines personnes se plaignent de certaines tracasseries rencontrées dans leurs démarches pour la création de leur entreprise. Vous en tant ministère chargé des Ivoiriens de l'extérieur, avez-vous entrepris des actions auprès des structures comme les douanes et autres pour pallier cette situation ?
Ally Coulibaly : Le Ministère chargé des Ivoiriens de l'extérieur a pour mission de tirer le meilleur profit de ce potentiel humain que représente la diaspora ivoirien. Donc tout sera mis en oeuvre pour faciliter le retour de ceux qui le désir. Donc bien évidemment ces tracasseries n'ont pas lieu d'être. Si un Ivoirien veut retourner dans son pays, c'est assez incompréhensible qu'il puisse se heurter à des difficultés. Maintenant en ce qui concerne leur insertion dans le tissu économique, il y a des facilités qui sont offertes. Aujourd'hui, vous le savez, on peut créer une entreprise en 48 heures. Ce qui n'était pas le cas il y a quelques années où il y avait cette paperasse administrative, ces lourdeurs administratives qui décourageaient plus d'un. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il y a une structure qui est en place, c'est le CEPICI, qui enregistre toutes les demandes et qui est là pour faciliter toutes les démarches administratives, pour appuyer le ministère en charge des Ivoiriens de l'extérieur. Nous sommes un ministère jeune, nous sommes en train de mettre en place les structures. Dans quelques semaines, sera nommé un directeur général, chargé de l'extérieur, avec toutes les ramifications qu'il faut pour que, véritablement, notre action se traduise chaque jour dans les faits pour que les Ivoiriens de l'extérieur se sentent non seulement considérés, qu'ils se sentent pris en compte dans toutes les actions qui sont menées. Et comme je le disais, ils sont Ivoiriens. Ce n'est pas parce qu'ils sont à l'extérieur qu'ils ne sont pas des citoyens ivoiriens. Ce sont des citoyens à part entiere. Il faut donc qu'ils vivent leur citoyenneté afin qu'ils apportent, comme tout Ivoirien devra le faire, leur contribution au développement de leur pays.
Un dernier message aux Ivoiriens de la diaspora
Aly Coulibaly : Ce que je voudrais leur dire, et l'appel que j'ai lancé dans mon discours ce matin, il faut que les Ivoiriens de l'extérieur, eux-mêmes, prennent conscience de ce qu'ils représentent, de leur poids. Il faut qu'ils arrivent à dépasser leurs querelles mesquines, leurs rivalités, qui la plupart du temps ne reposent sur rien. Il faut également surmonter les clivages politiques. Nous sommes tous Ivoiriens et l'une de nos valeurs en Côte d'Ivoire, c'est la tolérance. Nous devrions, nous accepter. Il faut donc que les Ivoiriens de l'extérieur eux-mêmes se prennent en main et avec nos soutiens s'organisent mieux qu'ils ne le sont aujourd'hui. C'est ce qui fera d'eux de vrais interlocuteurs du pouvoir en place, du gouvernement en place. C'est vraiment le premier message que je voudrais leur adresser. Il faut faire preuve de responsabilité et aussi faire preuve de patriotisme. Parce qu'ils doivent se considérer comme des ambassadeurs de la Côte d'Ivoire dans les pays où ils se sont établis. Cela est important. Il faut qu'ils soient prêts au dialogue. C'est-à-dire un dialogue constructif qui est bénéfique aussi bien à eux-mêmes qu'à la Côte d'Ivoire. C'est très important. C'est un message très fort de responsabilité, un message pour une meilleure organisation. Il faut véritablement que la diaspora soit une des dimensions dont on tiendra compte désormais dans l'élaboration de toute politique nationale en Côte d'Ivoire.
Réalisée à Paris par Eugène YOBOUET