Le gouvernement ivoirien et l’Agence française de développement (Afd) veulent aller vite. Hier, dans le cadre du séminaire de réflexion sur le Contrat de désendettement et de développement (C2D), qui se tient à l’hôtel Novotel, les deux parties ont décidé de plancher jusqu’à demain, sur les moyens d’accélération du processus de consommation du budget de ce contrat, au titre de l’année 2013. Il s’agit d’un séminaire de réflexion sur l’amélioration des prévisions de décaissement du Contrat de désendettement et de développement (C2D). Une rencontre qui vise donc à proposer des pistes d’accélération de la consommation du budget du C2D au titre de l’exercice 2013 avec pour objectif de contribuer significativement à l’amélioration des conditions de vie des populations ivoiriennes. Le Premier ministre, Daniel Kablan, à l’ouverture des travaux, a rappelé aux participants que les premières conventions d’affectation pour la mise en ?uvre des projets du C2D doivent être signées dans le courant de ce mois. Précisant que seulement 60% du budget 2013, soit 57,75 milliards FCFA vont être consommés sur 98,4 milliards prévus pour l’année 2013. «Le président de la République a pris l’engagement pour que les montants des échéances de remboursement de la dette d’avril et d’octobre 2013 soient maintenus dès que le budget du C2D au titre de l’année 2013 est entièrement consommé. Ces instructions du président de la république doivent être tenues et nous avons l’obligation de nous donner les moyens de les tenir», a expliqué Duncan. Pour le Premier ministre, il importe de faire un état des lieux avec les participants au séminaire afin de prendre toutes les mesures nécessaires à l’effet d’atteindre les objectifs du décaissement. Evoquant les enjeux du séminaire, Duncan a indiqué qu’il est désormais nécessaire d’organiser des rencontres avec les ministères concernés. Aussi a-t-il fait savoir qu’il a décidé d’instituer des rencontres chaque semaine pour faire personnellement le suivi régulier de diligences majeures avec tous les ministères impliqués dans la gestion du premier C2D. Et de relever que la première réunion s’est tenue le 14 juin dernier. « Il faudrait sortir de ce séminaire avec un rapport des propositions», a enjoint Duncan. Qui a réaffirmé l'engagement et la disponibilité du gouvernement ivoirien à remplir sa part de responsabilité pour atteindre les objectifs escomptés. Aussi a-t-il invité les acteurs impliqués à plus d’efforts pour venir à bout de ce processus, en vue de préparer en 2014, le C2D de la période 2016-2020. Quant à SEM. Georges Serre, Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, il a préconisé l’implication des parlementaires ivoiriens dans la mise en ?uvre du C2D comme cela se fait dans les autres pays. Dans son intervention, Mme Datié née Léa Djati, coordonnatrice du ST-C2D, a révélé qu'au rythme actuel d'instruction des projets, il y a un retard. A l’en croire, ce séminaire de réflexion est motivé par un ralentissement constaté par le Secrétariat technique du C2D (ST-C2D) dans le cadre de l'exécution des projets. Car à ce jour, la plupart des projets sont à la phase d'instruction. Le C2D couvre un montant global de 1900 milliards FCFA dont selon les prévisions, 413,25 milliards FCFA sont prévues pour la période 2012-2015. Les projets regroupés sous huit grands ensembles sont entre autre "Education-formation-emploi ; Santé ; Agriculture-développement durable-biodiversité ; développement urbain ; Infrastructures et transport ; Justice et Etat de droit". Selon la ligne de conduite établie par l'Afd, tous les projets contenus dans ces grands ensembles sont soumis au conseil d'administration de l'institution française, pour examiner leur faisabilité, avant d'être exécutés. Signé le 1er décembre 2012 entre l'Etat de Côte d' Ivoire et l'Etat français à Abidjan, le C2D est un mécanisme d'annulation des créances d'Aide publique au développement (Apd) qui se traduit par un refinancement par dons des échéances de la dette remboursée par la Côte d'Ivoire.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA