L’examen des conditions de détention de Laurent Gbagbo tous les 120 jours par la Cour pénale internationale s’est soldé, pour la troisième fois, hier, par un refus de l’institution de lui accorder une liberté provisoire. Les avocats du détenu estiment que « la bonne foi » et « l’état de santé » de leur client devraient lui valoir cette faveur.
La Cpi dit non, pour la troisième fois, aux avocats de Laurent Gbagbo qui demandent la liberté provisoire pour leur client. « La décision prise aujourd’hui (hier vendredi) par les juges de la Chambre préliminaire dans l’affaire Laurent Gbagbo l’a été dans le cadre du réexamen périodique de la détention des suspects devant la Cpi. Dans le cas présent, et pour les raisons détaillées dans la décision, les juges ont estimé qu’il n’y a pas eu de changement de circonstances depuis le dernier examen de cette question, et que M. Gbagbo restera, par conséquent, en détention, sous la responsabilité de la Cpi ». Ceci est le résumé fait de cette décision par l’Unité des affaires publiques de la haute juridiction internationale. Celle-ci y associe le développement des motifs du refus. Il a donc été guidé par la toute première résolution prise sur le sujet par le juge unique de la Cour, le 12 mars dernier. D’après Silvia Fernandez de Gurmendi, la libération de M. Gbagbo comporte toujours des « risques ». Ils ont été relevés d’une part par le Groupe d’experts venus en investigation Côte d’Ivoire courant 2012, par l’Accusation, et d’autre part le Bureau du conseil public pour les victimes. Des informations recueillies sur les pro-Gbagbo démontrent qu’ils sont très bien organisés et bien financés, selon le rapport du groupe d’Experts qui estime que ces atouts peuvent valablement servir à l’ancien président pour combattre politiquement ou militairement l’actuel régime d’Abidjan. «M. Gbagbo est toujours fortement soutenu et peut s’appuyer sur ces groupes pour prendre la fuite », dit pour sa part la procureure, Fatou Bensouda. Elle mentionne que pour ce faire, l’ex-chef d’Etat peut compter sur l’appui financier de son parti, le Fpi. Aussi, le successeur de Luis Moreno-Ocampo informe-t-elle de l’existence de comptes bancaires supplémentaires appartenant au leader des frontistes, même si elle n’en a pas encore la preuve. Le Bureau de conseil pour les victimes, maintenant pour sa part ses observations, soutient l’existence de motifs raisonnables de croire que M. Gbagbo a commis les crimes allégués. Pour cette structure, ce facteur n’a pas été affecté par la décision d’ajournement, puisque les charges pourraient encore être « confirmées » par la suite. « Enfin, le Conseil souligne la nécessité de maintenir la détention de M. Gbagbo, indiquant que les victimes craignent pour leur sécurité, que la violence dans leurs localités de résidence a augmenté suite à la décision d’ajournement de l’audience de confirmation de charges». Le 3 juin, deux juges sur les trois que compte la Chambre préliminaire I de la Cour avaient décidé de reporter l’audience pour « insuffisance » des preuves contre le prévenu. Ils avaient également recommandé à la procureure la poursuite de l’enquête à charge, en vue de « compléter » son dossier.
Bidi Ignace
La Cpi dit non, pour la troisième fois, aux avocats de Laurent Gbagbo qui demandent la liberté provisoire pour leur client. « La décision prise aujourd’hui (hier vendredi) par les juges de la Chambre préliminaire dans l’affaire Laurent Gbagbo l’a été dans le cadre du réexamen périodique de la détention des suspects devant la Cpi. Dans le cas présent, et pour les raisons détaillées dans la décision, les juges ont estimé qu’il n’y a pas eu de changement de circonstances depuis le dernier examen de cette question, et que M. Gbagbo restera, par conséquent, en détention, sous la responsabilité de la Cpi ». Ceci est le résumé fait de cette décision par l’Unité des affaires publiques de la haute juridiction internationale. Celle-ci y associe le développement des motifs du refus. Il a donc été guidé par la toute première résolution prise sur le sujet par le juge unique de la Cour, le 12 mars dernier. D’après Silvia Fernandez de Gurmendi, la libération de M. Gbagbo comporte toujours des « risques ». Ils ont été relevés d’une part par le Groupe d’experts venus en investigation Côte d’Ivoire courant 2012, par l’Accusation, et d’autre part le Bureau du conseil public pour les victimes. Des informations recueillies sur les pro-Gbagbo démontrent qu’ils sont très bien organisés et bien financés, selon le rapport du groupe d’Experts qui estime que ces atouts peuvent valablement servir à l’ancien président pour combattre politiquement ou militairement l’actuel régime d’Abidjan. «M. Gbagbo est toujours fortement soutenu et peut s’appuyer sur ces groupes pour prendre la fuite », dit pour sa part la procureure, Fatou Bensouda. Elle mentionne que pour ce faire, l’ex-chef d’Etat peut compter sur l’appui financier de son parti, le Fpi. Aussi, le successeur de Luis Moreno-Ocampo informe-t-elle de l’existence de comptes bancaires supplémentaires appartenant au leader des frontistes, même si elle n’en a pas encore la preuve. Le Bureau de conseil pour les victimes, maintenant pour sa part ses observations, soutient l’existence de motifs raisonnables de croire que M. Gbagbo a commis les crimes allégués. Pour cette structure, ce facteur n’a pas été affecté par la décision d’ajournement, puisque les charges pourraient encore être « confirmées » par la suite. « Enfin, le Conseil souligne la nécessité de maintenir la détention de M. Gbagbo, indiquant que les victimes craignent pour leur sécurité, que la violence dans leurs localités de résidence a augmenté suite à la décision d’ajournement de l’audience de confirmation de charges». Le 3 juin, deux juges sur les trois que compte la Chambre préliminaire I de la Cour avaient décidé de reporter l’audience pour « insuffisance » des preuves contre le prévenu. Ils avaient également recommandé à la procureure la poursuite de l’enquête à charge, en vue de « compléter » son dossier.
Bidi Ignace