C’est à un véritable discours de vérité que le ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfant, de la Solidarité et des Affaires Sociales, Anne Désiré Ouloto a tenu le samedi 13 juillet dernier dans la cour de la préfecture de Guiglo aux femmes du Cavally,sa région, pour appeler celles-ci à emboucher la trompette de la paix. Et par delà elles, toute la population à s’inscrire résolument sur la voie de la réconciliation. C’était à l’occasion du lancement de la formation de 90 femmes leaders de la région du Cavally issus du milieu rural sur leurs droits. Initiés par le réseau paix et sécurité des femmes dans l’espace CEDEAO (REPSFECO), ladite formation vise en outre à donner à ces femmes une formation sur les techniques de médiation, de sensibilisation en matière de cohésion sociale et de réconciliation. En vue d’une implication de celles-ci dans les initiatives de paix et de développement dans leurs communautés. Saisissant cette tribune qui leur avait été offerte, la présidente de l’union des femmes du Cavally, Guiro Jeannette, a demandé à la présidente régionale du REPSFECO, Salimata Porquet d’être leur porte-parole auprès du président de la République pour la “libération de leurs cadres, de leurs frères, de leurs maris et de leurs enfants“. Ainsi que le retour de ceux en “exil“. Au demeurant, elle ne souhaite pas de “poursuites judiciaires“ contre ceux-ci. Aussi, a-t-elle demandé que les femmes soient appuyées dans leurs activités. Car, indiquera-t-elle «si nous sommes en paix avec nous-même, nous le serons avec les autres». Prenant la parole, la présidente du REPSCO, Salimata Porquet a d’abord félicité les autorités ivoiriennes pour leurs «efforts de restauration de la paix et de la démocratie» dans le pays. Avant de dire toute sa confiance aux femmes pour jouer un rôle déterminant dans le retour définitif de la paix. Et Salimata Porquet de faire cette confidence à ses sœurs du Cavally : «Au plus fort de la crise dans notre pays, nous étions 12 femmes à nous rendre à Bouaké, dans le fief de la rébellion, pour aller demander aux rebelles d’alors d’accepter d’aller à la table des discussions avec le pouvoir. Il fallait nous les femmes pour le faire», a-t-elle confié. Le 3e vice-président du conseil régional, Dehe Paul, tout en saluant cette initiative a expliqué que «ça ne va pas dans les villages». «Il faut qu’on amène les gens à se parler. Nous avons tout à gagner», appui t-il. «Nous sommes tous ici des croyants. Aucune religion n’enseigne la haine encore moins le mépris. Pourtant nous avons fait la guerre», a d’entrée introduit la ministre Anne Ouloto. Qui en bon psychologue a interrogé en ces termes : «Qui peut me dire pourquoi on a fait la guerre ?». Anne Ouloto elle-même de donner la réponse à sa question : «j’ai posé cette question pour nous ramener à notre triste réalité. L’homme est plein de contradictions. On pose des actions qui sont contraires à nos réalités ou nos conditions de vie. On est pauvre mais on fait la guerre pour détruire le peu que nous avons. C’est ça la solution ? Il faut qu’on dise ça suffit », a-t-elle martelé. S’adressant tout spécialement aux femmes elle leur a demandé de commencer d’abord par dire «merci» au Président pour ce qui a été fait : «Maho Glofié et Mahan Gahé qui ont été libérés sont aussi vos enfants. (…) le Président de la République a pris des engagements vis à vis de notre région et il a commencé à respecter. Disons d’abord merci pour ce qui a été fait. Et faisons attention à nos contradictions », les a-t-elle interpellées. S’agissant du retour des cadres du Cavally en exil demandé par la présidente des femmes, Anne Ouloto avoue ne pas comprendre le fait que ceux-ci reste là-bas alors que de hauts dignitaires de leur parti circulent librement en Côte d’Ivoire. «Miaka Oureto, président du FPI est ici avec nous. Amani N’Guessan, Danon Djédjé, Odette Lorougnon, tous ceux là vivent au pays, circulent et s’expriment librement, prennent parfois position dans les débats. Si tous ces hauts cadres du FPI sont ici avec nous, c’est que les Hubert Oulaye, Marcel Gossio, Voho Sahi et Paul Dokui peuvent rentrer», a-t-elle expliqué. Par ailleurs, Anne ouloto avoue s’être personnellement impliquée pour le retour de certains parmi eux. Notamment de Marcel Gossio. «Il faut que nos frères nous fassent confiance», a-t-elle clôt ce chapitre. S’adressant aux femmes, elle leur a demandé d’être à la «pointe du combat». Parce que, explique-t-elle, «c’est nous les femmes qui avons plus intérêt à ce qu’il y ait la paix dans le pays. Nous devons pouvoir dire non à la guerre et oui à la paix et à la cohésion sociale».
Rahoul Sainfort (Correspondant régional)
Rahoul Sainfort (Correspondant régional)