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Économie Publié le vendredi 26 juillet 2013 | AFP

Côte d’Ivoire : le gouvernement veut lutter contre le pillage du bois

© AFP Par Mousnabi
Séance extraordinaire du conseil des ministres à Man
Jeudi 02 mai 2013, Man. Le Président Ouattara préside une séance du conseil des ministres, en marge de la visite d’Etat dans le Tonkpi.
ABIDJAN (Région des Lagunes) - Le gouvernement ivoirien a décidé d'interdire l'exploitation d'une essence de bois qui fait l'objet d'un important trafic en raison de sa forte valeur marchande, a-t-on appris vendredi de source officielle.

Le gouvernement "a adopté un décret portant interdiction de l'exploitation, de la coupe, du transport, de la commercialisation et de l'exportation" de ce type de bois, appelé "bois de vêne", selon le compte-rendu du Conseil des ministres.

Il s'agit de "lutter contre la destruction avancée du couvert forestier de la Côte d'Ivoire, et préserver ainsi l'environnement et l'écosystème des zones septentrionales", a-t-on expliqué.

La Côte d'Ivoire n'a plus que trois millions d'hectares de forêts, contre 16 millions dans les années 1960. La déforestation a été notamment engendrée par l'essor du cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.

Le bois de vêne pousse dans le nord du pays, territoire de savane. Il est réputé pour sa forte valeur marchande et est notamment utilisé pour le mobilier. Jusque-là, seule l'exportation du bois transformé sur place était autorisée.

La question de l'exploitation du bois de vêne s'est imposée récemment dans le débat public en raison de l'expansion du trafic autour de cette essence, de plus en plus exportée sans transformation par des opérateurs étrangers, en particulier chinois selon des acteurs du secteur.

"Ce phénomène s'est accru pendant la décennie de crise militaro-politique" des années 2000, où le Nord était contrôlé par une rébellion à partir de 2002, a déclaré à l'AFP Souleymane Coulibaly, président du Syndicat des exportateurs et négociants en bois de Côte d'Ivoire (Senb-Ci).

Ce trafic a été "mené par une mafia chinoise dans le pays" grâce à des "complicités" locales, a-t-il accusé.

"Plus de 6.000 mètres cubes de bois de vêne sont exploités par mois" en Côte d'Ivoire en toute illégalité pour être exportés, a affirmé M. Coulibaly, qualifiant l'interdiction annoncée par les autorités de "décision salvatrice".

Dans le cadre de la protection des forêts, le pouvoir a par ailleurs lancé en juin, dans le sud-ouest du pays, une opération d'expulsion des clandestins occupant des forêts théoriquement protégées pour leurs richesses animales et végétales. Mais les conséquences humanitaires de ces expulsions ont été pointées du doigt par les partenaires extérieurs.

Abidjan espère signer en 2014 un Accord de partenariat volontaire (APV) avec l'Union européenne pour lutter contre l'exploitation sauvage des forêts.
ck-tmo/jmc
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