Il faut le dire tout net. L’administration Ouattara a été sonnée par le dernier rapport de Human Right Watch sur le racket que subissent les usagers des routes ivoiriennes. L’organisation de défense des Droits de l’Homme américaine accusait récemment les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) d’extorquer de l’argent à tous ceux qui franchissaient leurs barrages. Le ministre ivoirien chargé de la Défense a décidé de prendre le taureau par les cornes en engageant, lui-même, la traque de ses éléments indélicats. Depuis le mercredi 17 juillet, à la tête d’une forte délégation composée pour l’occasion de plusieurs unités d’intervention, des forces spéciales et de lutte contre le grand banditisme, Paul Koffi Koffi a fait route d’abord vers l’ouest montagneux, ensuite dans l’est du pays et enfin dans le district des Savanes dans le nord.
Ainsi, à peine a-t-il mis les pieds sur l’autoroute du Nord, le 17 juillet dernier, qu’il est déjà situé sur l’ampleur du travail qui l’attend. Au poste à péage en construction au niveau d’Attingué que trois gendarmes se font prendre dans ses filets. Mais la chance est avec eux. Le ministre Paul Koffi Koffi leur conseille de ne se contenter que de ne traquer que les coupeurs routes au lieu de s’adonner au contrôle des véhicules et des usagers. « Ici n’est pas un barrage autorisé. Vous voyez bien qu’il s’agit d’un poste à péage. Je vous ai vu arrêter des véhicules. Ce n’est pas votre travail. Vous êtes ici pour traquer les coupeurs de route», prévient-il. Quelques minutes plus tard, deux Frci tombent dans ses filets sous un pont après le village d’Elibou. « Nous, on est de N’zianouan… », tente de justifier, dans un français approximatif, celui qui semble le plus gradé des deux hommes. Mais il est coupé net par le ministre délégué chargé de la Défense : «Prenez leurs armes et embarquez-les pour Yamoussoukro », ordonne-t-il à ses hommes. « Vous allez expliquer là-bas votre présence à cet endroit qui n’est pas un barrage officiel. Vous n’avez rien à faire sous ce pont», interpelle Paul Koffi Koffi qui demande que les deux soldats Frci indélicats soient embarqués pour être conduits à la légion de gendarmerie à Yamoussoukro. Le cortège, puissamment armé, reprend sa course. A Singrobo, à la sortie de l’Autoroute du nord, un autre élément Frci se fait épingler. Ce dernier explique être venu secourir, avec d’autres éléments Frci, un camionneur qui dont le véhicule a versé sa cargaison de sucre sur le Mac Adam à la montée d’une colline. Il est embarqué sans autre forme de procès pour la légion de gendarmerie de Yamoussoukro. Ses trois amis qui disent être du Bataillon blindé (BB) d’Akouédo, n’auront pas plus de chance. Incapables d’expliquer leur présence en ces lieux, les militaires qui accompagnent le ministre Paul Koffi Koffi leur arrachent leurs kalachs et les embarquent. Plus loin, dans les environs de Toumodi, région du Bélier, précisément à Ahérémou II, tout le cortège ministériel se mobilise devant un barrage dressé par deux douaniers. Mais la pêche est, ici, infructueuse. Les soldats de l’économie brandissent leur ordre de mission au ministre délégué chargé de la Défense qui les félicite. « C’est un peloton mobile des douanes. Il se déplace pour les besoins de la cause », justifie un militaire. A Grominankro, à 5 km de Yamoussoukro, manque de pot pour deux gendarmes qui y tiennent un barrage. Mais ce dernier n’est pas sur la liste des 33 barrages officiellement autorisés. Ni ceux qui ont été récemment installés suite aux attaques des positions des Frci dans plusieurs régions du pays.
L’un deux, un adjudant, tente d’expliquer que leur bulletin de prise de service est resté dans le véhicule de leur collègue qui serait allé porter secours à des accidentés quelque part sur une route. Mais le ministre de la Défense ne veut pas se laisser distraire. Il est même intransigeant. Comme de vulgaires malfrats, les deux infortunés sont pris pour être aussi conduits à la légion de la gendarmerie nationale de Yamoussoukro.
Après une nuit passée à Man, capitale de la région des 18 montagnes, Paul Koffi Koffi et l’impressionnant dispositif militaire de quelque 110 hommes qui l’accompagne, n’ont plus pêché aucun élément Frci sur son chemin jusqu’à Duékoué. Les soldats pro-Ouattara s’étaient passé le mot de la présence de leur ministre de tutelle dans la région. Sur la route de l’est, le samedi 20 juillet, seul le vieux Kéita Amara, ex-combattant dans les rangs de la rébellion armée, a été pris en flagrant délit à un barrage non autorisé. Et conduit à la brigade de gendarmerie d’Adzopé. Dans le district des Savanes, dans les environs de Katiola, un gendarme et un militaire ont aussi été appréhendés à un barrage non autorisé pour être confiés à la brigade de la capitale de la région du Hambol. Après cette dernière prise, plus aucun élément Frci en arme ne tombera entre les mains des hommes du ministre Paul Koffi Koffi. Qui, face à la recrudescence des barrages irréguliers, a appelé la collaboration des populations ivoiriennes pour aider les forces de défense et de sécurité pour venir à bout du phénomène du racket. Et leur permettre d’extirper les mauvais grains de leurs rangs et traquer véritablement les « faux Frci » jusque dans leurs derniers retranchements. Ces jeunes gens à qui des armes de guerre ont été distribuées pour aider Alassane Ouattara à accéder au pouvoir d’Etat. Avec l’appui de la France.
Robert Krassault
Ainsi, à peine a-t-il mis les pieds sur l’autoroute du Nord, le 17 juillet dernier, qu’il est déjà situé sur l’ampleur du travail qui l’attend. Au poste à péage en construction au niveau d’Attingué que trois gendarmes se font prendre dans ses filets. Mais la chance est avec eux. Le ministre Paul Koffi Koffi leur conseille de ne se contenter que de ne traquer que les coupeurs routes au lieu de s’adonner au contrôle des véhicules et des usagers. « Ici n’est pas un barrage autorisé. Vous voyez bien qu’il s’agit d’un poste à péage. Je vous ai vu arrêter des véhicules. Ce n’est pas votre travail. Vous êtes ici pour traquer les coupeurs de route», prévient-il. Quelques minutes plus tard, deux Frci tombent dans ses filets sous un pont après le village d’Elibou. « Nous, on est de N’zianouan… », tente de justifier, dans un français approximatif, celui qui semble le plus gradé des deux hommes. Mais il est coupé net par le ministre délégué chargé de la Défense : «Prenez leurs armes et embarquez-les pour Yamoussoukro », ordonne-t-il à ses hommes. « Vous allez expliquer là-bas votre présence à cet endroit qui n’est pas un barrage officiel. Vous n’avez rien à faire sous ce pont», interpelle Paul Koffi Koffi qui demande que les deux soldats Frci indélicats soient embarqués pour être conduits à la légion de gendarmerie à Yamoussoukro. Le cortège, puissamment armé, reprend sa course. A Singrobo, à la sortie de l’Autoroute du nord, un autre élément Frci se fait épingler. Ce dernier explique être venu secourir, avec d’autres éléments Frci, un camionneur qui dont le véhicule a versé sa cargaison de sucre sur le Mac Adam à la montée d’une colline. Il est embarqué sans autre forme de procès pour la légion de gendarmerie de Yamoussoukro. Ses trois amis qui disent être du Bataillon blindé (BB) d’Akouédo, n’auront pas plus de chance. Incapables d’expliquer leur présence en ces lieux, les militaires qui accompagnent le ministre Paul Koffi Koffi leur arrachent leurs kalachs et les embarquent. Plus loin, dans les environs de Toumodi, région du Bélier, précisément à Ahérémou II, tout le cortège ministériel se mobilise devant un barrage dressé par deux douaniers. Mais la pêche est, ici, infructueuse. Les soldats de l’économie brandissent leur ordre de mission au ministre délégué chargé de la Défense qui les félicite. « C’est un peloton mobile des douanes. Il se déplace pour les besoins de la cause », justifie un militaire. A Grominankro, à 5 km de Yamoussoukro, manque de pot pour deux gendarmes qui y tiennent un barrage. Mais ce dernier n’est pas sur la liste des 33 barrages officiellement autorisés. Ni ceux qui ont été récemment installés suite aux attaques des positions des Frci dans plusieurs régions du pays.
L’un deux, un adjudant, tente d’expliquer que leur bulletin de prise de service est resté dans le véhicule de leur collègue qui serait allé porter secours à des accidentés quelque part sur une route. Mais le ministre de la Défense ne veut pas se laisser distraire. Il est même intransigeant. Comme de vulgaires malfrats, les deux infortunés sont pris pour être aussi conduits à la légion de la gendarmerie nationale de Yamoussoukro.
Après une nuit passée à Man, capitale de la région des 18 montagnes, Paul Koffi Koffi et l’impressionnant dispositif militaire de quelque 110 hommes qui l’accompagne, n’ont plus pêché aucun élément Frci sur son chemin jusqu’à Duékoué. Les soldats pro-Ouattara s’étaient passé le mot de la présence de leur ministre de tutelle dans la région. Sur la route de l’est, le samedi 20 juillet, seul le vieux Kéita Amara, ex-combattant dans les rangs de la rébellion armée, a été pris en flagrant délit à un barrage non autorisé. Et conduit à la brigade de gendarmerie d’Adzopé. Dans le district des Savanes, dans les environs de Katiola, un gendarme et un militaire ont aussi été appréhendés à un barrage non autorisé pour être confiés à la brigade de la capitale de la région du Hambol. Après cette dernière prise, plus aucun élément Frci en arme ne tombera entre les mains des hommes du ministre Paul Koffi Koffi. Qui, face à la recrudescence des barrages irréguliers, a appelé la collaboration des populations ivoiriennes pour aider les forces de défense et de sécurité pour venir à bout du phénomène du racket. Et leur permettre d’extirper les mauvais grains de leurs rangs et traquer véritablement les « faux Frci » jusque dans leurs derniers retranchements. Ces jeunes gens à qui des armes de guerre ont été distribuées pour aider Alassane Ouattara à accéder au pouvoir d’Etat. Avec l’appui de la France.
Robert Krassault