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Art et Culture Publié le samedi 3 août 2013 | Le Patriote

Reconversion des pirates en vendeurs de CD originaux: Le pari audacieux du ministre Bandaman

© Le Patriote Par Atapointe
L`Organisation Internationale de la Francophonie et le ministère de la culture annoncent le retour du MASA
Jeudi 11 Juillet 2013. Hôtel Novotel. Au cours de la Conference de presse co-animée par Mme Youma Fall de l`Organisation internationale de la Francophonie et par le ministre Bandama Maurice, il a été annoncé la tenue du Marché des Arts et du Spectacle Africain (MASA) du 01 au 8 Mars 2014. Photo : Maurice Bandaman Ministre de la culture
Le piratage des œuvres de l'esprit est devenu un fait banal à Abidjan. Il suffit de descendre au centre-ville et dans les quartiers chauds de la capitale économique ivoirienne pour s'en convaincre. Les copies illicites des œuvres musicales sont exposées sans crainte aucune à la vente. Pour lutter contre ce fléau qui tue la création et l'exploitation des œuvres audiovisuelles en Côte d'ivoire, des mesures sécuritaires et dissuasives ont été prises par les autorités compétentes sans réels résultats. Même le renforcement de l'arsenal juridique n'a pas permis de mettre le fléau hors d'état de nuire. Le décret N° 2008-357 du 20 novembre 2008 portant réforme du Bureau ivoirien du droit d'auteur (Burida) et de la lutte contre la piratage des œuvres de l'esprit stipule : «Désormais, tout pirate encourt une peine d'emprisonnement de 6 mois à 6 ans de prison ferme avec une amende de 600 mille francs à 6 millions de francs Cfa». Cette loi va plus loin en prenant en compte «la copie privée». Même une rémunération sur les copies privées a fait l'objet d'une ordonnance en Conseil des ministres et ceux qui s'en servent doivent payer. Mais hélas ! La piraterie continue de gagner en relief et du muscle au grand dam des créateurs des œuvres de l'esprit. Pour le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, la lutte contre la piraterie n'aura l'effet escompté que si les supports légalement pressés sont proches des mélomanes. Les circuits de distribution des œuvres discographiques doivent être donc multipliés et renforcés par la mise en place notamment de box à portée des populations, à l'en croire, en vue de lutter efficacement contre les fossoyeurs des œuvres de l'esprit. En signant récemment une convention de partenariat pour le financement d'un projet pilote visant à installer bientôt à Abidjan 1.000 points de vente d'œuvres culturelles (CD, DVD, livres, peinture…), pour un montant de 130 millions FCFA, avec le directeur général (DG) de La Caisse d'Epargne, Mamah Diabagaté, le premier responsable de Culture en Côte d'Ivoire réalise un rêve qu'il caressait depuis qu'il a été porté à la tête du ministère de la Culture et de la Francophonie. Dans les faits, ces points de vente seront gérés par les jeunes gens exerçant déjà dans le milieu. Ils seront donc réformés et installés, grâce au financement de la Caisse d'Epargne. Ainsi, la volonté du ministre de les sortir de l'informel sera par la même occasion, l'affirmation de la politique de lutte contre la pauvreté et contre le chômage galopant des jeunes.

En effet, le projet vise, à terme, à installer 2.000 points de vente d'œuvres de l'esprit, pour un montant global de trois milliards FCFA, soit à créer 2000 à 2500 emplois directs et indirects.

Cette initiative semble être un sésame précieux qui va un temps soit peu, tenter d'endiguer un fléau à la peau dure que même la répression policière, judiciaire et toute autre mécanisme d'interdiction n'ont malheureusement jusque là pas réussi à couper l'aile. La multiplicité des points de vente des produits culturels sonne comme une solution idoine qui va mettre à la portée du consommateur d'œuvres musicales, les CD originaux. Toutefois, en plus de l'extension des réseaux de distribution, il est importe de maintenir en veille voire de renforcer toutes les mesures de lutte contre la piraterie qui avaient cours jusqu'à la mise en œuvre de cette action opportune du ministre de la Culture et de la Francophonie. Une manière de mutualiser les mécanismes anciens aux nouvelles initiatives dont l'efficacité reste à jauger. Des mesures d'accompagnement ne seront pas de trop pour influencer de manière significative à la baisse le coût des CD originaux. Des rabattements fiscaux sur les entrants aux mesures incitatives de fiscalité préférentielle pour les usines de pressage doivent converger pour faire de cette action une réussite. Après avoir expérimenté la théorie de l'interdit qui attire, cette volonté du ministre Bandaman de rapprocher des consommateurs, les CD originaux et autres biens culturels, outre sa dimension de sortir de l'informel un secteur juteux de la mamelle de l'industrie culturelle, va offrir à des milliers de jeunes des emplois plus moins confortables. D'une pierre, il fait deux coups : endiguer le piratage des œuvres de l'esprit, mais également réduire le nombre de jeunes chômeurs en Côte d'Ivoire.

Moussa Keita
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