La nouvelle a été un véritable séisme ! Dans le landernau politique, on ne s’entendait pas à pareille surprise. En tout cas, rien ne prédisait un tel scénario. Mais, c’est fait. Depuis hier, Pascal Affi N’Guessan, Michel Gbagbo, Géneviève Bro Grébé, Justin Koua, Michel Gbagbo, Narcisse Téa Kuyo, Abou Drahamane Sangaré, Alcide Djédjé, Moïse Lida Kouassi, Sokouri Bohui, Alphonse Douaty, Séka Obodji, Henri-Philippe Dacoury-Tabley, le colonel Konandi Kouakou et Nomel Djro sont libres. Du moins de façon provisoire. La Chambre d’accusation a décidé de les affranchir des liens de la détention en attendant leur comparution devant les juges. Au-delà des émotions, d’ailleurs très partagées, qu’elle suscite en ce moment, cette décision, à n’en point douter, est un signal fort pour la réconciliation nationale. La libération du président du FPI et de ses camarades a toujours été réclamée à cor et à cri par l’opposition en général et le Front populaire ivoirien en particulier. Miaka Oureto et ses amis du comité central en ont même fait un préalable avant toute négociation avec le Gouvernement. Dans sa déclaration du 24 juin dernier, le FPI, par la voix du Dr Richard Kodjo, son secrétaire général par intérim, avait clairement posé comme condition première l’élargissement de leurs compagnons. L’arrestation du président de la jeunesse du FPI, Justin Koua, le 7 juin dernier avait encore poussé l’ancien parti au pouvoir à faire de la surenchère. Au point où le rendez-vous qui avait été pris avec le Premier ministre Daniel Kablan Duncan le 27 juin dernier dans le cadre du dialogue républicain a dû être reporté à une date ultérieure. Depuis, les plus sceptiques parlaient d’impasse et les plus optimistes de statut quo. Aujourd’hui, avec la libération d’Affi N’Guessan, de Michel Gbagbo, d’Abou Drahamane Sangaré, de Géneviève Bro Grébé, d’Alcide Djédjé, de Sokouri Bohui, pour ne citer que ceux-là, il est clair qu’il serait désormais difficile pour les irréductibles de Laurent Gbagbo d’avancer d’autres arguments pour ne pas se couler dans le moule de la réconciliation nationale. Cette décision de justice non seulement sonne comme un acte fort de réconciliation, mais surtout s’avère des braises ardentes sur la tête des dirigeants de l’ex-parti au pouvoir. Désormais, les regards ne sont plus tournés vers le palais du Plateau. Mais bien vers Miaka Oureto et ses camarades.
JCC
JCC