La proclamation des résultats officiels de l’élection présidentielle au Mali s’est faite hier. Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK l’a emporté. Mais déjà deux jours auparavant, le candidat Soumaïla Cissé, qui avait compris que les carottes de sa défaite étaient cuites, en a pris acte et, sans le moindre rictus de contrariété sur le visage, a sauté dans sa voiture, son épouse avec lui, pour se rendre au domicile du vainqueur afin de le féliciter de vive voix pour sa « brillante élection ». Ensemble, les deux concurrents, devant les caméras du monde, ont savouré une autre victoire, sans doute la plus importante, celle du peuple malien, de sa démocratie, de la très probable unité retrouvée de cette partie du continent. Pour sûr, les choses en resteront là. Celui qui a gagné va gouverner. Celui qui a perdu va se préparer pour les prochaines échéances.
Comparé à la situation électorale (et postélectorale) ivoirienne de deux années en arrière, ce scénario malien est presqu’un conte de fée venu tout d’un Sahel qui avait pourtant donné des sueurs froides à la stabilité de la sous-région ouest africaine. On aurait dit que ces deux personnalités, qui se sont pourtant farouchement opposés pendant la campagne, sortaient d’un diner de gala, dont les échos de la musique font encore danser aujourd’hui le peuple malien tout entier.
Chez nous, le vaincu n’est pas allé féliciter le vainqueur. Cloîtré chez lui, il a plutôt préféré balancer des obus de mortier à son adversaire, largué des bombes sur la tête des populations et lâché des rafales de kalachnikovs en direction de pauvres femmes. En somme, c’est au rythme de crépitements d’armes lourdes que Laurent Gbagbo a fait se trémousser les Ivoiriens là où la majorité de ses compatriotes ainsi que le monde entier ne lui demandaient que d’entonner l’hymne de la démocratie. Et comme, en général, on se réveille de ce type d’étourderie, la bouche bien amère, le Machiavel des lagunes et sa complice de femme en paient aujourd’hui un bien salé solde.
La présente leçon malienne, émule de bien des leçons de démocratie administrées ces dernières années au monde entier par une Afrique subsaharienne de plus en plus résolue à tourner la page des régimes tyranniques, qu’on aurait bien voulu s’en approprier définitivement ici en Eburnie.
Mais, le challenge semble encore quelque peu problématique. Malgré toute la bonne volonté de l’homme qui a pris les rênes de ce pays, et qui n’a de cesse de lui offrir tous les gages d’une pratique démocratique sans ambages, il se trouve des hommes et femmes encore imperméables au changement qualitatif prôné par Alassane Ouattara, puisqu’il faut le nommer. Non seulement, ils refusent de s’inscrire dans le jeu politique en en boudant toutes les composantes, mais s’échinent surtout à en saper les règles par un esprit de bellicisme permanent
Koré Emmanuel
Comparé à la situation électorale (et postélectorale) ivoirienne de deux années en arrière, ce scénario malien est presqu’un conte de fée venu tout d’un Sahel qui avait pourtant donné des sueurs froides à la stabilité de la sous-région ouest africaine. On aurait dit que ces deux personnalités, qui se sont pourtant farouchement opposés pendant la campagne, sortaient d’un diner de gala, dont les échos de la musique font encore danser aujourd’hui le peuple malien tout entier.
Chez nous, le vaincu n’est pas allé féliciter le vainqueur. Cloîtré chez lui, il a plutôt préféré balancer des obus de mortier à son adversaire, largué des bombes sur la tête des populations et lâché des rafales de kalachnikovs en direction de pauvres femmes. En somme, c’est au rythme de crépitements d’armes lourdes que Laurent Gbagbo a fait se trémousser les Ivoiriens là où la majorité de ses compatriotes ainsi que le monde entier ne lui demandaient que d’entonner l’hymne de la démocratie. Et comme, en général, on se réveille de ce type d’étourderie, la bouche bien amère, le Machiavel des lagunes et sa complice de femme en paient aujourd’hui un bien salé solde.
La présente leçon malienne, émule de bien des leçons de démocratie administrées ces dernières années au monde entier par une Afrique subsaharienne de plus en plus résolue à tourner la page des régimes tyranniques, qu’on aurait bien voulu s’en approprier définitivement ici en Eburnie.
Mais, le challenge semble encore quelque peu problématique. Malgré toute la bonne volonté de l’homme qui a pris les rênes de ce pays, et qui n’a de cesse de lui offrir tous les gages d’une pratique démocratique sans ambages, il se trouve des hommes et femmes encore imperméables au changement qualitatif prôné par Alassane Ouattara, puisqu’il faut le nommer. Non seulement, ils refusent de s’inscrire dans le jeu politique en en boudant toutes les composantes, mais s’échinent surtout à en saper les règles par un esprit de bellicisme permanent
Koré Emmanuel