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International Publié le samedi 17 août 2013 | Le Democrate

Egypte : "Vendredi de la colère"

© Le Democrate Par DR
Egypte : "Vendredi de la colère"
Les Frères musulmans ont appelé à un "vendredi de la colère" pour protester contre la dispersion sanglante de leurs rassemblements de soutien à Mohamed Morsi, une intervention dont la violence a suscité de vives critiques de l’Occident.
Deux jours après la journée la plus sanglante -578 morts et plus de 3.000 blessés- depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, cet appel à la mobilisation fait redouter de nouvelles violences dans le pays sous état d’urgence et où un couvre-feu nocturne a été imposé dans la moitié des provinces.
Il pourrait également se révéler comme une journée test pour le plus peuplé des pays arabes, où la division ne cesse de s’accroître entre partisans des Frères musulmans et tenants de la solution sécuritaire que les nouvelles autorités semblent désormais privilégier.
D’une part, la confrérie de M. Morsi dont l’appel à manifester jeudi n’avait pas reçu d’écho au Caire tente une nouvelle démonstration de force face aux autorités installées par l’armée après la destitution et l’arrestation de M. Morsi le 3 juillet.
D’autre part, le gouvernement, qui jusqu’ici saluait la "très grande retenue" de la police dans la dispersion des manifestants pro-Morsi sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda du Caire -quelque 320 morts selon un bilan officiel-, a durci le ton jeudi, autorisant les forces de l’ordre à ouvrir le feu sur les manifestants violents.
Lors du carnage sur les places où campaient depuis un mois et demi des milliers d’islamistes venus avec femmes et enfants, l’Intérieur avait assuré que "les instructions étaient de n’utiliser que les gaz lacrymogènes, pas d’armes à feu". "Mais quand les forces de sécurité sont arrivées, elles ont été surprises par des tirs nourris", avait-il ajouté.
"Comités populaires"
Après de nouvelles attaques, dont l’incendie du siège de la province de Guizeh dans la banlieue du Caire et la mort de neuf policiers et militaires, attribuées à des "islamistes" notamment dans la péninsule instable du Nord-Sinaï, des "comités populaires" installaient des points de contrôle à travers le pays, fouillant les habitants et régulant les accès aux quartiers.
Hier , la presse, unanimement acquise à l’armée, se déchaînait contre la confrérie. "Les milices des Frères détruisent les biens du peuple", titrait le journal indépendant al-Masry al-Youm au-dessus d’une photo du siège de la province de Guizeh ravagé par les flammes, le quotidien gouvernemental al-Goumhouriya dénonçant la politique de la "terre brûlée".
A l’aube de ce "vendredi de la colère" -au cours duquel "des cortèges doivent partir de toutes les mosquées du Caire, en direction de la place Ramsès" dans le centre- Laila Moussa, une porte-parole de la Coalition pro-Morsi contre le "coup d’Etat", a affirmé à l’AFP que des membres des Frères musulmans, dont au moins deux parlementaires, avaient été arrêtés.
Depuis le coup de force des militaires, la majorité des dirigeants de la confrérie ont été arrêtés ou sont en fuite.
M. Morsi est lui-même toujours détenu au secret, tandis que doit s’ouvrir le 25 août le procès de plusieurs de ses hauts responsables, dont son Guide suprême Mohamed Badie, en fuite. Ce dernier a promis hier dans sa lettre hebdomadaire à ses partisans que les responsables des "massacres" allaient devoir payer. Les Frères musulmans ont évoqué 2.200 morts et plus de 10.000 blessés.
Au Caire, l’armée était déployée, bloquant des grands axes, notamment ceux menant à la place Tahrir.
"Eviter la guerre civile"
Alors que de nombreux pays occidentaux ont condamné ce bain de sang, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont appelé jeudi soir les différentes parties en Egypte à faire preuve d’un "maximum de retenue".
Les Etats-Unis ont de leur côté annulé des exercices militaires communs et incité leurs ressortissants à quitter l’Egypte, sans aller jusqu’à interrompre l’aide annuelle (1,5 milliard de dollars) versée en grande partie à la toute-puissante armée de leur grand allié.
Le président Barack Obama a "condamné avec force les mesures prises par le gouvernement intérimaire égyptien", comme la réinstauration de l’état d’urgence. La présidence égyptienne a dénoncé "des déclarations non basées sur des faits" qui risquent "d’encourager les groupes armés violents".
Navi Pillay, Haut commissaire de l’ONU en charge des droits de l’Homme, a réclamé une enquête sur la dispersion des pro-Morsi.
Le président français François Hollande a appelé à tout mettre "en oeuvre pour éviter la guerre civile". Paris et Berlin ont convoqué les ambassadeurs égyptiens et devaient s’entretenir à la mi-journée, tandis que la Turquie a rappelé pour consultations son ambassadeur en Egypte. Le Caire a aussitôt rappelé son représentant à Ankara.
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