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Économie Publié le jeudi 22 août 2013 | AIP

Coton- anacarde: Les producteurs vont en "tirer meilleur profit"(Directeur ARECA)

L'adoption du projet de loi fixant les règles relatives à la commercialisation du coton et de l'anacarde et à la régulation des activités des filières coton et anacarde, permettra aux producteurs de ces filières de "tirer meilleur profit" de leurs activités, soutient le directeur exécutif de l'Autorité de régulation des filières coton et anacarde (ARECA), M. Sanogo Malamine.

Ce projet de loi a été adopté à l'unanimité mercredi par les députés de la commission des affaires économiques et financières de l'Assemblée nationale, en attendant son adoption en plénière.

Grâce à cette loi, les producteurs de coton et d'anacarde vont "tirer meilleur profit" de leurs activités, a commenté mercredi, le directeur exécutif de l'ARECA, Sanogo Malamine, lors d'un entretien accordé à l'AIP après l'adoption du texte.

Présentant les enjeux de ce projet de nouvelle loi, M. Sanogo a indiqué que "les deux cultures se font à peu près dans le même terroir, par les mêmes producteurs, mais les problèmes ne sont pas les mêmes".

Au niveau de l'anacarde, cette loi va permettre aux " producteurs de tirer un meilleur de sa commercialisation du produit et booster sa transformation " au plan locale, a soutient le directeur exécutif de l'ARECA.

En moins de dix ans, la Côte d'Ivoire est passée d'une production 19.000 tonnes à 450.000 tonnes en matière de noix de cajou, devenant ainsi le premier producteur africain et deuxième exportateur mondial de cette spéculation.
"Malheureusement, ça n'avait pas été pensé et planifié comme une filière ", regrette-t-il, affirmant que les prix aux producteurs pouvaient passer du simple au double. " C'est très volatile" ; il n'y a pas de marché à terme, il y a vraiment rien », fait-il savoir.

"L'Etat a décidé aujourd'hui de structurer cette filière pour permettre aux producteurs de bien vendre ce produit, d'organiser le circuit de commercialisation, d'identifier les acteurs et s'assurer que le producteur tire le meilleur tire le maximum de ce produit, l'objectif étant de 60% du prix caf », assure-t-il.

Selon Sanogo Malamine, d'autres aspects sont pris en compte par cette loi, notamment le volet recherche visant à trouver des variétés améliorées qui permettent d'avoir de bons rendements, de même que la formation des producteurs aux bonnes pratiques.

La Côte d'Ivoire, selon des estimations, perdait 50 F par kilogramme du fait des mauvaises pratiques, souligne le directeur exécutif de l'ARECA.

"Cette réforme permet de mettre en place un encadrement dans cette filière anacarde, aidant les producteurs à sortir des bons produits, d'organiser le circuit de commercialisation pour mieux contrôler les prix et mieux valoriser ces produits, et surtout de mettre en place tout environnent favorable à la l'industrialisation pour augmenter la valeur ajoutée", insiste-t-il.

Concernant le coton, le directeur exécutif de l'ARRECA a précisé que contrairement à la filière anacarde, la filière coton a hérité d'un environnement structuré et organisé qui malheureusement a été déstructuré à l'issue de la déréglementation.

Avec la déréglementation, certains acheteurs ne donnaient pas les facteurs de production, notamment les intrants aux producteurs, et prenaient le coton une fois récolté, ce qui a créé, explique M. Sanogo, " beaucoup de dettes croisées au niveau de la filière entre les deux acteurs, et qui a fragilisé aussi le mouvement coopératif".

" A l'époque de la CIDT, on programmait un objectif de professionnaliser les producteurs, il y avait l'alphabétisation fonctionnelle, la motorisation, il y avait un certain nombre de service qu'on apportait aux producteurs également l'hydraulique villageoise, les cases de santé", a-t-il souligné indiquant que "malheureusement, aujourd'hui, personne n'a une zone de prédilection et donc tous ces services qu'on apportait aux producteurs ont tous disparus".

Il s'agit désormais avec cette loi d'attribuer des zones à des opérateurs via une signature de convention avec l'Etat, en prenant des engagements, a affirmé le directeur exécutif de l'ARECA.

Ce qui va consister, explique-t-il, pour l'opérateur, à l'amélioration du rendement dans la zone, à la création de pistes villageoises, à la construction de pompes villageoises, à l'alphabétisation des producteurs et à la promotion du genre.
"On vous responsabilise dans une zone donnée et vous juge pendant un certain nombre d'années ; si vous ne faites pas ce qui est prévu, on vous retire l'agrément ", prévient, ajoutant que les producteurs sont très " fragilisés ".

L'Etat subventionne la filière coton à hauteur de sept milliards de Fcfa par an, afin d'éviter l'insécurité alimentaire, "car, a précisé M. Sanogo le coton apporte dans son sillage beaucoup de culture vivrière du fait des intrants qui fertilisent le sol.

"C'est un engagement du président de la République de faire en sorte que ces deux filières qui ont souffert de manière structurelle et qui ont aussi souffert de la situation qu'on a vécue, puissent se relever", a-t-il conclu.

Le projet de loi, par ailleurs, présente dans un premier volet, la commercialisation de l'anacarde, et dans un second l'organe chargé de la régulation et du suivi des activités des filières coton et anacarde.

kkf/tm
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