La réforme des filières coton et anacarde est engagée. L’atelier de validation du document d’opérationnalité de la réforme des filières a ouvert, hier, ses portes à Yamoussoukro. Le ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa a réaffirmé sa volonté de mettre les producteurs dans de meilleures conditions de vie. « Pour atteindre les objectifs assignés à cette réforme, il nous faut doubler la production de coton graine pour porter à 600 000 tonnes en 2016 et faire passer le taux de transformation actuel de l’anacarde, de moins de 5% à 35% d’ici 2016. Le défi est grand et donc un plan cohérent s’impose », a indiqué Coulibaly Sangafowa. Cette cérémonie qui a vu la participation de plus de 300 acteurs et le corps préfectoral, a été l’occasion pour le patron de l’agriculture ivoirienne d’instruire les opérateurs des deux filières, les principaux défis à relever pour la mise en œuvre réussie de la reforme. Le ministre a également signifié que ce plan d’opérationnalité de la réforme doit être fait de façon consensuelle pour assurer une relance durable des deux filières. Pour ainsi pallier ces nombreux défis, le ministre de l’Agriculture a suggéré « la mutualisation de la multiplication et de la distribution des semences de coton ainsi que le renforcement du dispositif d’approvisionnement en facteurs de production et l’attribution, selon un cahier de charges, de zones exclusives à chaque égreneur ». S’agissant de l’anacarde, Coulibaly Sangafowa a annoncé la mise en place d’un dispositif d’encadrement dédié pour l’amélioration des rendements et de la qualité des produits de la filière noix et pomme, la structuration du circuit de commercialisation intérieure et la création à terme d’une bourse du physique. Avant d’attirer, l’attention de l’ensemble des acteurs sur la sensibilité de tous les contours de la réforme. «Aucun aspect ne doit être traité au hasard, en particulier la gouvernance de ces filières, pour que celles-ci constituent de véritables vecteurs de développement dans les régions concernées », a recommandé le ministre. Parlant du coton, le directeur exécutif de l’ARECA, Sanogo Malamine a révélé que le mécanisme comportait des insuffisances liées au coût du dollar, mieux, un déséquilibre dans la répartition. « Il y avait une clé de répartition qui était liée à la production. Si la production est au moins 10000 tonnes, le producteur aura 43% de prix CAF à 40000 tonnes, il aura peut être les 50%. Dans tous les cas, ça n’atteint jamais les 60%. Donc, on s’est rendu compte que le mécanisme s’appuyait sur le coût de production des acteurs », a-t-il dit. Pour le Directeur, les producteurs ne doivent pas être victimes de la mauvaise performance des opérateurs. «On part désormais sur un prix CAF, 60% aux producteurs et à cela, il faut qu’on apprécie si les uns et les autres peuvent tenir. Si c’est le cas contraire alors on va aviser. Et l’Etat va voir la conduite à tenir. C’est pourquoi, on parle d’un mécanisme qui s’appuis sur un fond. L’esprit est de garantir 60% de prix CAF au moins aux producteurs» conclut-il.
Olivier Yao
(Correspond régional)
Olivier Yao
(Correspond régional)