Les vraies raisons des doutes de Ouattara sur les 12 nouveaux districts
Deux autres raisons essentielles, en dehors des réserves toutes diplomatiques exprimées par les membres du corps préfectoral, semblent avoir pesé dans les doutes du Chef de l’Etat au sujet de la pertinence de nommer dès maintenant les 12 nouveaux gouverneurs de District. La première raison tient aux contraintes budgétaires d’un tel projet, avec le texte relatif au statut et aux avantages des concernés. Ces gouverneurs qui feront même changer le statut des gouverneurs des Districts autonomes d’Abidjan et de Yamoussoukro auront rang de ministres ; ils auront droit à un cabinet, à des avantages divers précisés dans le décret adopté par le gouvernement sur la question. Une estimation rapide d’un néophyte permettrait de dire que chaque District peut, en termes de budget d’installation, de fonctionnement et d’équipement de l’administration, coûter environ un milliard de fcfa par an. Cela donnera douze milliards de francs cfa pour les 12 Districts, sans toutefois d’emplois crées hors administration. Le Chef de l’Etat, apprend-t-on, estime que ces 12 milliards de fcfa pourraient mieux servir ailleurs. Selon nos sources, des cadres et des ministres auraient également approché le Chef de l’Etat, pour attirer son regard sur les problèmes de leadership, sur les divisions et l’absence de cohésion que la situation pouvait créer. ‘‘Imaginez qu’on nomme dans le District du Gontoungo quelqu’un, alors qu’Adjoumani est au gouvernement. Comment on fait en termes de préséance, et de leadership ? Lui, le gouverneur du District est le patron local, mais un cadre de la région qui est membre du gouvernement bénéficie une représentation nationale. Ce sera pareil avec les ministres-présidents de Conseils régionaux gouverneurs des Districts, dont sont issus Ahoussou Jeannot, Charles Diby Koffi et bien d’autres’’, confie un responsable politique, qui ajoute que le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité est dans le coup, pour avoir déjà fait un memo et un audit sur la question. C’est ainsi que le dossier de nomination des ministres-gouverneurs qui était en cours, à la suite des décrets qui avaient été validé à Korhogo, a été stoppé net, et retiré du rôle des Conseils de ministres et de gouvernement. Notre source poursuit : ‘’ En réalité c’est une question de moment, ou plutôt d’opportunité du moment. Le principe reste plus ou moins, et la réflexion engagée pourrait conduire peut-être à ne pas remettre tout totalement en cause, les nominations des ministres-gouverneurs, et les décrets de mise en place des 12 nouveaux Districts vont encore attendre. Cela n’est pas pour l’instant une priorité certes, n’empêche le projet reste toujours dans les pipes. Peut-être en 2015, ou après, cela peut être plus pertinent politiquement ; mais pour l’instant, il faut faire des économies et mieux gérer les contradictions politiques internes’’. On le disait têtu et réfractaire aux critiques, on le disait fermé aux remarques et braqué sur des normes, des valeurs et des principes ne tenant pas compte des réalités locales, ni des écoutes et attentes des populations. Pourtant le vendredi 13 septembre 2013, avec ce débat sur les douze Districts à créer, le Chef de l’Etat a donné une autre dimension de sa capacité d’écoute, et des possibilités qu’il se donne de prendre en compte les avis de toutes les couches sociales, dans la prise (et surtout dans leur exécution) des décisions gouvernementales. En disant qu’il a des doutes et des réserves sur les 12 districts, Alassane Ouattara manifeste le refus de l’arrogance, et le choix du débat d’idées. Il s’agit d’un indicateur sérieux qui devrait inciter les uns et les autres à travailler, sans flagorner outre mesure le Chef de l’Etat.
Charles Kouassi
Deux autres raisons essentielles, en dehors des réserves toutes diplomatiques exprimées par les membres du corps préfectoral, semblent avoir pesé dans les doutes du Chef de l’Etat au sujet de la pertinence de nommer dès maintenant les 12 nouveaux gouverneurs de District. La première raison tient aux contraintes budgétaires d’un tel projet, avec le texte relatif au statut et aux avantages des concernés. Ces gouverneurs qui feront même changer le statut des gouverneurs des Districts autonomes d’Abidjan et de Yamoussoukro auront rang de ministres ; ils auront droit à un cabinet, à des avantages divers précisés dans le décret adopté par le gouvernement sur la question. Une estimation rapide d’un néophyte permettrait de dire que chaque District peut, en termes de budget d’installation, de fonctionnement et d’équipement de l’administration, coûter environ un milliard de fcfa par an. Cela donnera douze milliards de francs cfa pour les 12 Districts, sans toutefois d’emplois crées hors administration. Le Chef de l’Etat, apprend-t-on, estime que ces 12 milliards de fcfa pourraient mieux servir ailleurs. Selon nos sources, des cadres et des ministres auraient également approché le Chef de l’Etat, pour attirer son regard sur les problèmes de leadership, sur les divisions et l’absence de cohésion que la situation pouvait créer. ‘‘Imaginez qu’on nomme dans le District du Gontoungo quelqu’un, alors qu’Adjoumani est au gouvernement. Comment on fait en termes de préséance, et de leadership ? Lui, le gouverneur du District est le patron local, mais un cadre de la région qui est membre du gouvernement bénéficie une représentation nationale. Ce sera pareil avec les ministres-présidents de Conseils régionaux gouverneurs des Districts, dont sont issus Ahoussou Jeannot, Charles Diby Koffi et bien d’autres’’, confie un responsable politique, qui ajoute que le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité est dans le coup, pour avoir déjà fait un memo et un audit sur la question. C’est ainsi que le dossier de nomination des ministres-gouverneurs qui était en cours, à la suite des décrets qui avaient été validé à Korhogo, a été stoppé net, et retiré du rôle des Conseils de ministres et de gouvernement. Notre source poursuit : ‘’ En réalité c’est une question de moment, ou plutôt d’opportunité du moment. Le principe reste plus ou moins, et la réflexion engagée pourrait conduire peut-être à ne pas remettre tout totalement en cause, les nominations des ministres-gouverneurs, et les décrets de mise en place des 12 nouveaux Districts vont encore attendre. Cela n’est pas pour l’instant une priorité certes, n’empêche le projet reste toujours dans les pipes. Peut-être en 2015, ou après, cela peut être plus pertinent politiquement ; mais pour l’instant, il faut faire des économies et mieux gérer les contradictions politiques internes’’. On le disait têtu et réfractaire aux critiques, on le disait fermé aux remarques et braqué sur des normes, des valeurs et des principes ne tenant pas compte des réalités locales, ni des écoutes et attentes des populations. Pourtant le vendredi 13 septembre 2013, avec ce débat sur les douze Districts à créer, le Chef de l’Etat a donné une autre dimension de sa capacité d’écoute, et des possibilités qu’il se donne de prendre en compte les avis de toutes les couches sociales, dans la prise (et surtout dans leur exécution) des décisions gouvernementales. En disant qu’il a des doutes et des réserves sur les 12 districts, Alassane Ouattara manifeste le refus de l’arrogance, et le choix du débat d’idées. Il s’agit d’un indicateur sérieux qui devrait inciter les uns et les autres à travailler, sans flagorner outre mesure le Chef de l’Etat.
Charles Kouassi
