‘’Aidez-nous sinon ce sera la fin pour nous !’’. Ce cri du cœur de Honest Wadjas, président de l’Organisation professionnelle des producteurs de caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (Opapcanci) résume l’état d’esprit des opérateurs de la filière hévéicole en Côte d’Ivoire. Ceux-ci, à travers leurs faitières que sont l’Apromac, l’Opapcanci, l’Aprocanci étaient en conférence de presse le mardi 17 septembre 2013 à la Maison de la presse d’Abidjan. De façon unanime, Honest Wadjas, Attobra Kpangni et Eugène Krémien Malan qui ont co-animé la conférence ont fait le constat que plus rien ne va dans cette filière agricole depuis que l’Etat a décidé de lever de nouveaux impôts à la fois sur les revenus des producteurs à hauteur de 2,5 % et sur le chiffre d’affaires des usiniers (5 %). ‘’Toutes ces mesures, combinées avec la chute actuelle du prix du caoutchouc du planteur ont un impact négatif sur la filière. Le caoutchouc du planteur n’est plus acheté, la scolarisation des enfants des planteurs d’hévéa pour cette rentrée est hypothéquée, le projet pilote de couverture maladie universelle en cours avec l’Etat est contrarié’’, ont-ils relevé. Ils font savoir que si ces mesures sont maintenues, la filière hévéa sera en faillite en 2014. Venus prendre part à la conférence de presse, des planteurs ont confirmé tous les griefs relevés par leurs premiers responsables et ont fait remarquer que leur production n’est plus achetée. M. Krémien dans son intervention a souligné que l’impôt qui s’abat sur les producteurs et usiniers qu’il représente est inédit dans la filière. Pis, les clauses de l’annexe fiscale, selon lui, ne sont pas respectées. ‘’La loi fiscale dit que lorsque 80 % de la production est exportée, l’entreprise est exonérée de la TVA. Dans notre cas, c’est 100 % de notre production qui est exportée parce qu’il n’y a pas de consommation locale’’, explique-t-il, avant de relever les tracasseries que subissent les usiniers qui viennent se faire rembourser la TVA aux guichets des impôts. ‘’Les usiniers paient au jour le jour l’impôt parce que l’Etat leur demande de s’acquitter d’abord de la TVA pour être remboursés après. Mais quand ils vont se faire rembourser, les services des impôts leur demandent de prouver qu’ils ont effectivement exporté leur production’’, révèle le conférencier. De telles pratiques ont selon lui, pour conséquences d’immobiliser l’argent des usiniers qui devrait leur permettre de faire des investissements et acheter des produits aux planteurs. Pour ce gros bonnet de la filière, c’est entre 40 et 60 % des bénéfices qui sont taxés. Ce qui de son avis, n’encourage pas à attirer de nouveaux investisseurs et au pire, occasionnerait des délocalisations ou des fuites de produits vers les pays limitrophes qui offrent plus d’opportunités. En termes de chiffres, l’hévéa c’est 256 mille tonnes, 158 mille hectares en production, 130 mille producteurs, 12 sociétés de transformation et 16 unités de transformation de fond de tasse. La Côte d’Ivoire occupe la 7e place mondiale derrière la Chine (795 mille tonnes, 6e).
SD
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