“Si tant est que nous admettons que la société ivoirienne va mal, nous devons tacitement reconnaître que cela résulte du fait que la famille elle-même se porte beaucoup plus mal ». La phrase est lâchée. La famille ivoirienne n’est pas au mieux de sa forme. Elle souffre de maux qui ont pour noms, perte de repère, de valeurs, divorce à répétition, déstructuration, violence conjugale, fuite de responsabilité des parents, crise d’autorité, etc. Comment faire en sorte que la famille ivoirienne redevienne cette famille modèle qui a toujours œuvré au développement et à la cohésion sociale ? Le gouvernement pense trouver la solution avec la mise en place de la Commission nationale de la famille (CNF). Composée d’un comité consultatif, de comités régionaux et d’un secrétariat exécutif, la CNF aura pour mission d’assister le gouvernement dans la définition de la politique nationale en matière de famille, de donner des avis ou de formuler des recommandations sur toutes les questions relatives à la famille. Mais également d’assurer le suivi de l’engagement de l’Etat relatif à la protection et à la promotion de la famille. Avant son installation définitive par le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, la ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, Anne Ouloto a eu hier, à son cabinet, au Plateau, une réunion de prise de contact avec les futurs membres du comité consultatif. Il s’agit des représentants des institutions (Présidence, Primature, Assemblée nationale, Conseil économique et social), du cabinet de la Première Dame, des membres de la société civile, des centrales syndicales, des leaders religieux et coutumiers et des ministères techniques. Anne Ouloto a appelé « à la responsabilité pleine et entière » de toutes ces personnes et les « a invitées solennellement à prendre des parts importantes et significatives dans le capital du reprofilage de la famille ivoirienne ». Car dira-t-elle, si les familles demandent toujours davantage à l’Etat pour l’amélioration de leur quotidien et de leur environnement, il paraît aujourd’hui indiqué de redéfinir, et le rôle, et les responsabilités des familles, dans le processus de formation et de socialisation du nouveau citoyen ivoirien.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna