Le maire de la commune d’Adjamé, Youssouf Sylla, décrypte les mécontentements des militants du Rassemblement des républicains (Rdr). Il appelle de tous ses vœux une restructuration du parti présidentiel.
Etes-vous aujourd’hui un homme dépité par les dysfonctionnements au sein de son parti ?
Non, mais je voudrais qu’il y ait un changement. On a trop souffert…
Pensez-vous que le problème du Rdr soit Amadou Soumahoro comme le pensent certains militants ?
Je n’ai jamais parlé de Soumahoro. C’est vous qui parlez de lui. Je dis que le Rdr doit faire sa mue. Et, nous tous aussi.
Et si vous débutiez ce changement à votre niveau?
Je l’ai déjà commencé.
Vous êtes pourtant en conflit avec Aboulaye Sidibé, député d’Adjamé. Vous l’avez demis de ses fonctions de secrétaire départemental. Où en êtes-vous avec cette rivalité?
Je l’ai demis parce qu’ici, à Adjamé, on a horreur de l’indiscipline.
Etes-vous dans vos droits en le faisant?
Je n’ai pas besoin de droits. Le choix des candidats (Ndlr : aux élections législatives et municipales) s’est-il fait selon le droit ? Est-ce qu’Aboulaye Sidibé avait le droit de faire ce qu’il a fait? Il avait un plan B contre moi. Celui de m’écarter, et d’écarter Farik (Ndlr : Soumahoro, secrétaire de section). Ainsi, lui, serait candidat à la mairie. Quelle ambition ! Voyez-vous, avec ces attitudes, il faut faire notre mue. Le Rdr est au pouvoir, il faut que ses militants se comportent comme des militants d’un parti au pouvoir.
Un mot sur le prochain congrès de votre parti ?
Ils feront le congrès, s’ils le veulent. Et peut-être… Car, il y a trop de problèmes à résoudre.
On parle de réaménagement avant le congrès. Est-ce que cela vous convient ?
C’est leur affaire. Moi, je suis ici à Adjamé. On me reproche de bloquer le fonctionnement du Rdr à Adjamé. Mais les députés ont eu quoi ? Ils ont 79% de la population avec eux. Sidibé dit que je n’ai rien fait pour eux. C’est ici le siège du Rdr. (Ndlr : Derrière le café Téré d’Adjamé). Je le leur ai donné, et ils ne veulent pas venir ici sous prétexte que le don est venu de moi. Alors qu’ici à Adjamé, le Rdr, c’est moi.
Devant des problèmes internes au parti, non résolus, pensez-vous qu’Alassane Ouattara soit devenu faible ?
Non, il n’est pas faible. Il est le président de la République. Il ne rentre pas dans ce jeu là. Il l’a même dit au cours de la pose de la première pierre du siège. Il y a eu trop de tricheries. Aux municipales, par exemple, tous les morts d’Adjamé ont voté contre moi. Mais j’avais une seule arme : la foi.
On parle de vote sanction contre Ouattara en 2015 parce qu’il ne prendrait pas ses responsabilités dans la gestion du Rdr. N’avez-vous pas de craintes ?
Ce n’est pas son rôle. C’est le secrétaire général (par intérim, ndlr) qui doit mettre de l’ordre au sein du parti.
Est-ce que vous n’en faites pas trop en accusant toujours le secrétaire général ?
Jamais. C’est bel et bien le secrétaire général qui doit mettre de l’ordre.
Que lui reprochez-vous?
Son soutien aux candidats indépendants lors des élections municipales, alors que le statut de notre formation l’interdit. Il est dit que s’il y a des indépendants, ils ne sont plus membres du parti. On les sanctionne. Je l’invite à la lecture du statut. Le secrétaire a choisi une personne pour représenter le Rdr à une élection. Quand on lui dit non, a-t-il le droit de négocier avec celui qui l’a interpellé? A deux reprises, je les (les membres du secrétariat général, ndlr) ai invités à l’hôtel Ibis au Plateau, et rien n’a été arrêté. Ils disent que si mon nom est sur leur liste, le Rdr perdra à Adjamé. J’ai répondu ok, n’inscrivez pas mon nom, mon équipe vous donne deux postes d’adjoint au maire et sept postes de conseillers. Ils ont rejeté ma proposition. Pour eux, ils ont la majorité puisque les deux députés sont avec eux. Amadou Soumahoro nous a convoqués et c’est à cette rencontre qu’Aboulaye Sidibé révèle le plan B. Amadou Soumahoro me demande si je peux gagner à Adjamé sans le soutien de ces personnes. Etait-il dans son rôle ? Aux législatives, Amadou Gon m’a dit devant de nombreux témoins que c’est grâce à moi qu’Aboulaye Sidibé a été retenu comme candidat à Adjamé. A mon tour, je suis choisi aux municipales, et des gens sont contre moi. Les députés d’Adjamé ne viennent même pas ici dans la commune. On leur a dit de venir nous expliquer les lois votées à l’Assemblée nationale. Mais depuis lors, nous ne les voyons plus.
Dans ces conditions, comment envisagez-vous l’avenir du parti, et les futures élections, notamment la campagne présidentielle de 2015 à Adjamé ?
Au cours de la présidentielle de 2010, ces gens n’étaient pas avec moi. Ils avaient créé un mouvement de soutien à Alassane Ouattara. Ils ont sûrement voté pour lui. Je suis sûr qu’ils voteront encore pour lui en 2015. Cela ne les empêche pas d’organiser le parti. Mais qu’ils sachent que la nature a horreur du vide.
La réélection de Ouattara n’est-elle pas hypothéquée avec les problèmes que vit le Rdr aujourd’hui?
Ces agissements seront de courte durée. Tout le monde va voter Alassane Ouattara. Je sais qu’il aura son deuxième mandat.
L’expérience des élections municipales, où de nombreux candidats du Rdr se réclamant de lui ont été battus, ne vous interpelle-t-elle pas ?
On a lu cela dans La Matinale, le journal d’Amadou Soumahoro. Car tous les jours, il est présent aux premières pages. Si tel est que c’est le journal du parti, nous tous devrons avoir des lucarnes. Mais c’est le secrétaire général seul qui est dans ce journal. Seuls les candidats qui ont payé pour être choisis et qui disent que c’est grâce à Amadou Soumahoro que le Rdr a eu beaucoup de maires et de députés, sont interrogés. Je suis désolé.
Ces querelles entre barrons du Rdr ne vont-elles pas fragiliser le candidat Ouattara ?
Chacun fait son calcul. Moi, je fais déjà le mien. Ce n’est pas le Rdr seul qui va élire Ouattara. Remarquez les déclarations des autres partis. Elles en disent long.
Est-ce une référence surtout que l’on est en politique ?
C’est pourquoi je dis qu’il va gagner. Ceux qui s’agitent vont nous rejoindre. Moi, je dois renforcer les structures du parti à Adjamé. Il n’y a plus de réunions départementales. Je suis convaincu qu’Alassane Ouattara sera réélu. On va s’entendre.
Quand vous dites ‘’on’’, parlez-vous du Rdr ou du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix) ?
Au premier tour des élections, chacun ira, soutenu par son parti.
Pensez-vous donc que le Pdci aura son candidat ?
Je le pense, puisque c’est un parti politique.
Pourtant le Rdr semble compter uniquement sur le soutien du Pdci pour la victoire de Ouattara en 2015. Est-ce politiquement prudent ?
Nous ne comptons pas uniquement sur le Pdci. Tout le monde va soutenir Alassane Ouattara au regard du travail abattu. Vous verrez que 2014 sera encore concret en termes d’impacts positifs sur le quotidien des populations. Les deux premières années de gouvernance étaient consacrées à la macro-économie. Et la micro-économie sera appliquée en 2014. J’ai foi que d’ici 2015, les discours pessimistes vont changer pour devenir optimistes.
Avez-vous accès aujourd’hui à Alassane Ouattara, vous qui avez été son conseiller du temps où il était président du Rdr?
Oui, parfois. Il est devenu président de la République, donc ce n’est pas facile. Alassane Ouattara m’a dit que son poste n’est pas fait pour recevoir les gens. Sa mission est de trouver les moyens pour que les Ivoiriens vivent mieux. D’où ses nombreux voyages. S’il n’avait pas le souci du devenir de son peuple, il ne voyagerait pas ainsi. Son rôle n’est pas de recevoir des visiteurs. Vous constatez que ses déplacements ont des retombées. La macro-économie est une réalité. Il faut que les Pme (Petites et moyennes entreprises, ndlr) s’organisent. Bientôt, les Ivoiriens seront satisfaits.
Allez-vous soutenir Kafana Koné, candidat du Rdr à la présidence de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (Uvicoci) ?
C’est une erreur qu’ils ont faite. Les maires Rdr ont une association, l’Association des maires libéraux de Côte d’Ivoire. C’est dans les journaux qu’on apprend que nous sommes convoqués par Amadou Soumahoro. Ce n’est pas de la sorte qu’on convoque des élus. Nous, maires du Rdr, avons un président qui est Adama Toungara. Amadou Soumahoro aurait pu s’entretenir avec lui d’abord. Ce sont les nouveaux élus qui ont répondu à la convocation d’Amadou Soumahoro pour annoncer la candidature de Kafana Koné. Aucun ancien maire n’y était.
C’était donc un boycott?
Oui, c’est bien dit, car il n’y a eu que 40 personnes.
Avez-vous reçu une convocation pour cette réunion ?
Je n’ai pas été convoqué.
D’autres maires sont-ils dans votre cas ?
Effectivement. Si nous avions été convoqués, nous aurions répondu nombreux à cette rencontre. C’est moi qui avais été désigné pour représenter le Rdr à ces élections de l’Uvicoci. Je leur ai dit que je n’étais pas intéressé, car je suis fatigué, vu mon âge. Et surtout que les cotisations au sein de l’Uvicoci ne rentrent pas. Amichia François, le président sortant, a dû utiliser l’argent de la mairie de Treichville pour effectuer ses voyages pour le compte de l’Uvicoci. Si je fais cela à Adjamé, le lendemain vous me verrez dans les journaux.
Malgré tout, êtes-vous prêt à soutenir Kafana Koné?
S’il est le choix du parti, je n’y vois pas de problème. Sinon j’avais été approché par les candidats du Pdci (rires).
Le Pdci semble se plaindre de ce qu’il n’y ait pas eu de concertation au sein du Rhdp avant l’annonce officielle de la candidature de Kafana Koné. Qu’en pensez-vous ?
Le Pdci oublie que lors des élections du président de l’Association des présidents de conseils généraux, il a gagné. C’est à eux de dire : cette fois, comme ce sont nos amis et que nous sommes dans une alliance, nous devons donner au Rdr la présidence de l’Uvicoci.
Interview réalisée par Cissé Sindou et Marc Dossa, Coll : ED (stagiaire)
Etes-vous aujourd’hui un homme dépité par les dysfonctionnements au sein de son parti ?
Non, mais je voudrais qu’il y ait un changement. On a trop souffert…
Pensez-vous que le problème du Rdr soit Amadou Soumahoro comme le pensent certains militants ?
Je n’ai jamais parlé de Soumahoro. C’est vous qui parlez de lui. Je dis que le Rdr doit faire sa mue. Et, nous tous aussi.
Et si vous débutiez ce changement à votre niveau?
Je l’ai déjà commencé.
Vous êtes pourtant en conflit avec Aboulaye Sidibé, député d’Adjamé. Vous l’avez demis de ses fonctions de secrétaire départemental. Où en êtes-vous avec cette rivalité?
Je l’ai demis parce qu’ici, à Adjamé, on a horreur de l’indiscipline.
Etes-vous dans vos droits en le faisant?
Je n’ai pas besoin de droits. Le choix des candidats (Ndlr : aux élections législatives et municipales) s’est-il fait selon le droit ? Est-ce qu’Aboulaye Sidibé avait le droit de faire ce qu’il a fait? Il avait un plan B contre moi. Celui de m’écarter, et d’écarter Farik (Ndlr : Soumahoro, secrétaire de section). Ainsi, lui, serait candidat à la mairie. Quelle ambition ! Voyez-vous, avec ces attitudes, il faut faire notre mue. Le Rdr est au pouvoir, il faut que ses militants se comportent comme des militants d’un parti au pouvoir.
Un mot sur le prochain congrès de votre parti ?
Ils feront le congrès, s’ils le veulent. Et peut-être… Car, il y a trop de problèmes à résoudre.
On parle de réaménagement avant le congrès. Est-ce que cela vous convient ?
C’est leur affaire. Moi, je suis ici à Adjamé. On me reproche de bloquer le fonctionnement du Rdr à Adjamé. Mais les députés ont eu quoi ? Ils ont 79% de la population avec eux. Sidibé dit que je n’ai rien fait pour eux. C’est ici le siège du Rdr. (Ndlr : Derrière le café Téré d’Adjamé). Je le leur ai donné, et ils ne veulent pas venir ici sous prétexte que le don est venu de moi. Alors qu’ici à Adjamé, le Rdr, c’est moi.
Devant des problèmes internes au parti, non résolus, pensez-vous qu’Alassane Ouattara soit devenu faible ?
Non, il n’est pas faible. Il est le président de la République. Il ne rentre pas dans ce jeu là. Il l’a même dit au cours de la pose de la première pierre du siège. Il y a eu trop de tricheries. Aux municipales, par exemple, tous les morts d’Adjamé ont voté contre moi. Mais j’avais une seule arme : la foi.
On parle de vote sanction contre Ouattara en 2015 parce qu’il ne prendrait pas ses responsabilités dans la gestion du Rdr. N’avez-vous pas de craintes ?
Ce n’est pas son rôle. C’est le secrétaire général (par intérim, ndlr) qui doit mettre de l’ordre au sein du parti.
Est-ce que vous n’en faites pas trop en accusant toujours le secrétaire général ?
Jamais. C’est bel et bien le secrétaire général qui doit mettre de l’ordre.
Que lui reprochez-vous?
Son soutien aux candidats indépendants lors des élections municipales, alors que le statut de notre formation l’interdit. Il est dit que s’il y a des indépendants, ils ne sont plus membres du parti. On les sanctionne. Je l’invite à la lecture du statut. Le secrétaire a choisi une personne pour représenter le Rdr à une élection. Quand on lui dit non, a-t-il le droit de négocier avec celui qui l’a interpellé? A deux reprises, je les (les membres du secrétariat général, ndlr) ai invités à l’hôtel Ibis au Plateau, et rien n’a été arrêté. Ils disent que si mon nom est sur leur liste, le Rdr perdra à Adjamé. J’ai répondu ok, n’inscrivez pas mon nom, mon équipe vous donne deux postes d’adjoint au maire et sept postes de conseillers. Ils ont rejeté ma proposition. Pour eux, ils ont la majorité puisque les deux députés sont avec eux. Amadou Soumahoro nous a convoqués et c’est à cette rencontre qu’Aboulaye Sidibé révèle le plan B. Amadou Soumahoro me demande si je peux gagner à Adjamé sans le soutien de ces personnes. Etait-il dans son rôle ? Aux législatives, Amadou Gon m’a dit devant de nombreux témoins que c’est grâce à moi qu’Aboulaye Sidibé a été retenu comme candidat à Adjamé. A mon tour, je suis choisi aux municipales, et des gens sont contre moi. Les députés d’Adjamé ne viennent même pas ici dans la commune. On leur a dit de venir nous expliquer les lois votées à l’Assemblée nationale. Mais depuis lors, nous ne les voyons plus.
Dans ces conditions, comment envisagez-vous l’avenir du parti, et les futures élections, notamment la campagne présidentielle de 2015 à Adjamé ?
Au cours de la présidentielle de 2010, ces gens n’étaient pas avec moi. Ils avaient créé un mouvement de soutien à Alassane Ouattara. Ils ont sûrement voté pour lui. Je suis sûr qu’ils voteront encore pour lui en 2015. Cela ne les empêche pas d’organiser le parti. Mais qu’ils sachent que la nature a horreur du vide.
La réélection de Ouattara n’est-elle pas hypothéquée avec les problèmes que vit le Rdr aujourd’hui?
Ces agissements seront de courte durée. Tout le monde va voter Alassane Ouattara. Je sais qu’il aura son deuxième mandat.
L’expérience des élections municipales, où de nombreux candidats du Rdr se réclamant de lui ont été battus, ne vous interpelle-t-elle pas ?
On a lu cela dans La Matinale, le journal d’Amadou Soumahoro. Car tous les jours, il est présent aux premières pages. Si tel est que c’est le journal du parti, nous tous devrons avoir des lucarnes. Mais c’est le secrétaire général seul qui est dans ce journal. Seuls les candidats qui ont payé pour être choisis et qui disent que c’est grâce à Amadou Soumahoro que le Rdr a eu beaucoup de maires et de députés, sont interrogés. Je suis désolé.
Ces querelles entre barrons du Rdr ne vont-elles pas fragiliser le candidat Ouattara ?
Chacun fait son calcul. Moi, je fais déjà le mien. Ce n’est pas le Rdr seul qui va élire Ouattara. Remarquez les déclarations des autres partis. Elles en disent long.
Est-ce une référence surtout que l’on est en politique ?
C’est pourquoi je dis qu’il va gagner. Ceux qui s’agitent vont nous rejoindre. Moi, je dois renforcer les structures du parti à Adjamé. Il n’y a plus de réunions départementales. Je suis convaincu qu’Alassane Ouattara sera réélu. On va s’entendre.
Quand vous dites ‘’on’’, parlez-vous du Rdr ou du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix) ?
Au premier tour des élections, chacun ira, soutenu par son parti.
Pensez-vous donc que le Pdci aura son candidat ?
Je le pense, puisque c’est un parti politique.
Pourtant le Rdr semble compter uniquement sur le soutien du Pdci pour la victoire de Ouattara en 2015. Est-ce politiquement prudent ?
Nous ne comptons pas uniquement sur le Pdci. Tout le monde va soutenir Alassane Ouattara au regard du travail abattu. Vous verrez que 2014 sera encore concret en termes d’impacts positifs sur le quotidien des populations. Les deux premières années de gouvernance étaient consacrées à la macro-économie. Et la micro-économie sera appliquée en 2014. J’ai foi que d’ici 2015, les discours pessimistes vont changer pour devenir optimistes.
Avez-vous accès aujourd’hui à Alassane Ouattara, vous qui avez été son conseiller du temps où il était président du Rdr?
Oui, parfois. Il est devenu président de la République, donc ce n’est pas facile. Alassane Ouattara m’a dit que son poste n’est pas fait pour recevoir les gens. Sa mission est de trouver les moyens pour que les Ivoiriens vivent mieux. D’où ses nombreux voyages. S’il n’avait pas le souci du devenir de son peuple, il ne voyagerait pas ainsi. Son rôle n’est pas de recevoir des visiteurs. Vous constatez que ses déplacements ont des retombées. La macro-économie est une réalité. Il faut que les Pme (Petites et moyennes entreprises, ndlr) s’organisent. Bientôt, les Ivoiriens seront satisfaits.
Allez-vous soutenir Kafana Koné, candidat du Rdr à la présidence de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (Uvicoci) ?
C’est une erreur qu’ils ont faite. Les maires Rdr ont une association, l’Association des maires libéraux de Côte d’Ivoire. C’est dans les journaux qu’on apprend que nous sommes convoqués par Amadou Soumahoro. Ce n’est pas de la sorte qu’on convoque des élus. Nous, maires du Rdr, avons un président qui est Adama Toungara. Amadou Soumahoro aurait pu s’entretenir avec lui d’abord. Ce sont les nouveaux élus qui ont répondu à la convocation d’Amadou Soumahoro pour annoncer la candidature de Kafana Koné. Aucun ancien maire n’y était.
C’était donc un boycott?
Oui, c’est bien dit, car il n’y a eu que 40 personnes.
Avez-vous reçu une convocation pour cette réunion ?
Je n’ai pas été convoqué.
D’autres maires sont-ils dans votre cas ?
Effectivement. Si nous avions été convoqués, nous aurions répondu nombreux à cette rencontre. C’est moi qui avais été désigné pour représenter le Rdr à ces élections de l’Uvicoci. Je leur ai dit que je n’étais pas intéressé, car je suis fatigué, vu mon âge. Et surtout que les cotisations au sein de l’Uvicoci ne rentrent pas. Amichia François, le président sortant, a dû utiliser l’argent de la mairie de Treichville pour effectuer ses voyages pour le compte de l’Uvicoci. Si je fais cela à Adjamé, le lendemain vous me verrez dans les journaux.
Malgré tout, êtes-vous prêt à soutenir Kafana Koné?
S’il est le choix du parti, je n’y vois pas de problème. Sinon j’avais été approché par les candidats du Pdci (rires).
Le Pdci semble se plaindre de ce qu’il n’y ait pas eu de concertation au sein du Rhdp avant l’annonce officielle de la candidature de Kafana Koné. Qu’en pensez-vous ?
Le Pdci oublie que lors des élections du président de l’Association des présidents de conseils généraux, il a gagné. C’est à eux de dire : cette fois, comme ce sont nos amis et que nous sommes dans une alliance, nous devons donner au Rdr la présidence de l’Uvicoci.
Interview réalisée par Cissé Sindou et Marc Dossa, Coll : ED (stagiaire)