L’une des actions les plus importants de notre gouvernement en cette année est incontestablement la remise d’une subvention de plus d’un milliard de nos francs à des coopératives du vivrier. Je me pose encore la question de savoir pourquoi cette action, ce geste, n’a pas été saluée à sa juste mesure. En dehors du reportage sur l’évènement, point d’autres commentaires sur la performance gouvernementale. Comment la presse et l’opinion peuvent-ils passer sous silence un évènement aussi important dont la conséquence est positive pour l’ensemble du peuple. C’est bien de parler en longueur de journée des matches de football mais j’estime que remettre plus d’un milliard de francs FCFA à des coopératives du vivrier est beaucoup plus important et mérite qu’on en parle sans cesse. Afin que cet argent donné, cadeau ou gratuitement, ne reste pas sans effet. Je peux rapprocher ce don à la motion de remerciement des chefs d’Etat de la communauté de la sous région à notre Président. Motion lue par le Président IBK où on le remerciait pour avoir bien dirigé les travaux avec compétence « dans la courtoisie et avec de l’humour. » Dire cela d’un chef d’Etat signifie qu’il a pulvérisé la réunion de sa classe. Cela ne saurait étonner compte tenu de son profil mais ne point en parler, ni montrer ces images est une faute professionnelle .Mais ces deux exemples montrent que nous n’avons pas un régime politique porté sur l’idéologie, la propagande. Sous d’autres cieux on aurait vu une mobilisation de tout l’appareil d’Etat, des syndicats, des groupements ethniques, de femmes et de jeunesse monter au créneau pour des remerciements au chef de l’Etat. Mais pour le vivrier il n’est pas tard de bien faire, de rectifier le tir. En tout cas le ministère de l’agriculture a un bon atout pour finir toute l’année. A toute plainte de cherté de la vie le gouvernement tient une bonne réponse. « Nous avons donné plus d’un milliard de FCFA aux coopératives du vivrier » Que faire de plus ? Mais ce qui me parait essentiel c’est de montrer par ce geste aux citoyens du pays que notre indépendance alimentaire, la baisse des coûts des produits sur les marché du vivrier, passera par notre engagement à cultiver les produits indispensables à notre consommation. On a cru un moment que c’en était fini avec le vivrier à cause de l’hévéa tant la tonne rapportait à ces producteurs. On a vu des villages où cette prospérité relative à cause de l’hévéa a été utilisée à marier de nouvelles femmes ou à consommer sans frénésie de l’alcool et à acheter à manger pour tous dans les maquis. Tout le pays était saisi de la fièvre de l’hévéaculture. Même des étudiants plantaient. Chacun voulait arriver multi millionnaire au rendez-vous de l’émergence. Et patatras, ce fut la chute du prix du kilogramme comme cela arrive très souvent à tous les produits voués à l’exportation. Ce n’est pas une parole en l’air quand tous les gouvernements ici ou ailleurs sur le continent demandent aux populations de ne compter que sur la consommation intérieure. Elle ne peut que passer par le vivrier. Et la transformation de nos produits d’exportation sur place. Ce geste salutaire du gouvernement vient, on ne peut plus, nous montrer le chemin du vivrier. Il faut y investir massivement car le vivrier rapporte beaucoup et à tout moment de l’année. C’est une bonne pédagogie que dans certaines écoles, on ait dégagé des espaces pour permettre aux enfants de province de faire du vivrier, du maraïchage. C’est pourquoi, il serait heureux, que le gouvernement attribue des subventions pour le vivier à de jeunes déscolarisés dans nos villages. Pas forcement à des coopératives. Des individus, bien suivis, peuvent faire des merveilles. Je crains que des coopératives ne se « battent » pour le partage de ce pactole qu’elles viennent de recevoir. Tout ce qui est collectif est souvent inefficace à cause des problèmes de personnes. On sait bien que tous les conflits, presque, naissent à cause de l’argent. Toutes les palabres, dans le pays et dans tous les domaines, ont pour origine ce fameux billet d’argent. Chacun veut en avoir un peu plus que les autres. Comment résoudre les problèmes d’ego ? Le mieux, c’est chacun son argent et le suivi au gouvernement. Beaucoup d’actions menées n’atteignent pas leur but parce qu’on ne les suit pas. Le suivi est déterminant dans toute réussite. Il ne faudra donc pas que dans quelque mois, les femmes du vivier viennent nous dire que d’autres causes existent, concernant la cherté du marché. Elles en sont capables. Donner plus d’un milliard de FCFA exige une baisse des prix sur les marchés. C’est pourquoi il est normal qu’on en parle souvent et qu’on nous dise, régulièrement, comment se passe l’utilisation de ce milliard et plus. Ce n’est pas de l’idéologie, de la propagande, mais du réalisme, et de la vérité. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
Par Isaïe Biton Koulibaly