Le gouvernement a adopté, hier, au cours du conseil des ministres, une mesure portant augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig). Le Smig passe désormais de 36 607 à 60.000 FCFA. Mais y aura-t-il véritablement une incidence sur les salaires ?
C’est un ouf de soulagement pour les « camarades » syndicalistes. Après plusieurs années de lutte, le nouveau Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) vient enfin d’être adopté par le gouvernement. Il passe de 36 607 à 60.000 FCFA. En l’annonçant hier aux Ivoiriens, Afoussiata Bamba-Lamine, la porte-parole du gouvernement, y a vu une bouée de sauvetage lancée aux travailleurs noyés par la cherté de la vie. C’est l’aboutissement, dit-elle, des discussions engagées par l’Etat avec les partenaires sociaux depuis 2007. Les centrales syndicales qui avaient ressassé cette revendication se voient ôter du pied une épine bien gênante. Surtout que la décision entre en vigueur dès son adoption. Mais la plupart d’entre elles avaient senti les prémices depuis l’accord tripartite signé entre les travailleurs, l’Etat et le patronat. Le 1er mai dernier, à l’occasion de la célébration de la fête du travail, Bernard N’Doumi, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci) s’était dit prêt à faire appliquer le nouveau Smig. Tous attendaient la décision de l’Etat. Maintenant que c’est chose faite, une question taraude les esprits: quelle conséquence sur les salaires ? « C’est tout le monde qui est concerné, même nos servantes seront payées à partir de 60.000F », note Mme Attia Kassi, présidente du Réseau ivoirien des gestionnaires de ressources humaines. C’est le salaire minimum catégoriel que l’on doit payer à un travailleur, dit-elle, en dehors de la prime de transport. « Les incidences sur les cotisations sociales sont à prendre en compte. Maintenant, dès qu’il y a un contrat de travail, la rémunération minimale catégorielle que l’employeur doit payer, c’est le montant de 60.000 F». S’il y aura des incidences ? «La masse salariale des entreprises va connaître une augmentation, ajoute la dame. Mais le patronat avait déjà donné son accord. Et je crois que cela ne posera pas de problème à leur niveau ». Le patronat que nous avons joint affirme qu’il se réunira avant de donner sa position officielle quant à cette décision. En revanche, une source au ministère de l’Emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle, informe que la revalorisation du Smig concerne uniquement les personnes qui ont un contrat en bonne et due forme, qui sont déclarées à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) et qui touchaient un salaire en dessous de 60.000 F. « Mais combien sont-ils dans ce cas? La plupart des personnes qui ont un salaire en deçà de 60.000 FCFA, œuvrent dans l’informel. Elles n’ont pas de contrat et ne sont pas déclarées à la Cnps », explique notre informateur. Les servantes, les ouvriers, les vigiles, les techniciens de surface… sont autant de travailleurs concernés par la mesure. «Nous savons que de nombreux employeurs sont hors-la-loi. Ils exploitent leurs travailleurs sans être inquiétés. Ceux-là ne changeront pas même avec la mesure», se désole Mme Attia.
Raphaël Tanoh
C’est un ouf de soulagement pour les « camarades » syndicalistes. Après plusieurs années de lutte, le nouveau Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) vient enfin d’être adopté par le gouvernement. Il passe de 36 607 à 60.000 FCFA. En l’annonçant hier aux Ivoiriens, Afoussiata Bamba-Lamine, la porte-parole du gouvernement, y a vu une bouée de sauvetage lancée aux travailleurs noyés par la cherté de la vie. C’est l’aboutissement, dit-elle, des discussions engagées par l’Etat avec les partenaires sociaux depuis 2007. Les centrales syndicales qui avaient ressassé cette revendication se voient ôter du pied une épine bien gênante. Surtout que la décision entre en vigueur dès son adoption. Mais la plupart d’entre elles avaient senti les prémices depuis l’accord tripartite signé entre les travailleurs, l’Etat et le patronat. Le 1er mai dernier, à l’occasion de la célébration de la fête du travail, Bernard N’Doumi, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci) s’était dit prêt à faire appliquer le nouveau Smig. Tous attendaient la décision de l’Etat. Maintenant que c’est chose faite, une question taraude les esprits: quelle conséquence sur les salaires ? « C’est tout le monde qui est concerné, même nos servantes seront payées à partir de 60.000F », note Mme Attia Kassi, présidente du Réseau ivoirien des gestionnaires de ressources humaines. C’est le salaire minimum catégoriel que l’on doit payer à un travailleur, dit-elle, en dehors de la prime de transport. « Les incidences sur les cotisations sociales sont à prendre en compte. Maintenant, dès qu’il y a un contrat de travail, la rémunération minimale catégorielle que l’employeur doit payer, c’est le montant de 60.000 F». S’il y aura des incidences ? «La masse salariale des entreprises va connaître une augmentation, ajoute la dame. Mais le patronat avait déjà donné son accord. Et je crois que cela ne posera pas de problème à leur niveau ». Le patronat que nous avons joint affirme qu’il se réunira avant de donner sa position officielle quant à cette décision. En revanche, une source au ministère de l’Emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle, informe que la revalorisation du Smig concerne uniquement les personnes qui ont un contrat en bonne et due forme, qui sont déclarées à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) et qui touchaient un salaire en dessous de 60.000 F. « Mais combien sont-ils dans ce cas? La plupart des personnes qui ont un salaire en deçà de 60.000 FCFA, œuvrent dans l’informel. Elles n’ont pas de contrat et ne sont pas déclarées à la Cnps », explique notre informateur. Les servantes, les ouvriers, les vigiles, les techniciens de surface… sont autant de travailleurs concernés par la mesure. «Nous savons que de nombreux employeurs sont hors-la-loi. Ils exploitent leurs travailleurs sans être inquiétés. Ceux-là ne changeront pas même avec la mesure», se désole Mme Attia.
Raphaël Tanoh