Un soldat reconnu coupable des faits d’homicide et de violation de consignes a été condamné à trois ans de prison ferme et une amende cinq cent mille francs.
Infortune d’un militaire. En milieu d’après-midi d’hier, un soldat est assis dans le box des accusés du Tribunal militaire d’Abidjan (Tma). Il fixe, tristement, du regard le président du tribunal, Koffi Kouadio et les quatre jurés qui viennent de se concerter, en aparté, sur son sort. « Caporal Konaté Karna dit Kass… », l’invite le président à se revenir à la barre. « (… ) A la question de savoir si l‘accusé s’est rendu coupable de violation de consignes, la réponse est oui. A la question de savoir si l’accusé a volontairement donné la mort à Koffi Draman Fulgence à Bianouan dans la nuit du 2 au 3 septembre 2011, la réponse est non. La question subsidiaire de savoir si l’accusé s’est rendu coupable d’homicide involontaire dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, la réponse est affirmative. A la question de savoir si l’accusé peut bénéficier de circonstances atténuantes, la réponse est négative », égrène-t-il les cas de figure discutés. Et d’en venir au verdict proprement dit en ces termes : « En conséquence, le tribunal condamne, assène-t-il, l’accusé à trois ans d’emprisonnement ferme qui sont le maximum de la peine prévue pour homicide involontaire et à cinq cent mille francs d’amende ». En sus, usage oblige, il informe le mis en cause qu’il dispose de cinq jours pour faire appel et invite l’accusation et la défense à se retrouver au même lieu le 28 novembre 2013, pour l’examen des intérêts civils à savoir les modalités de paiement de l’amende.
« Merci monsieur le président…», lâche le désormais prisonnier, cette fois visiblement contracté. Il y a de quoi, puisque le parquet ayant retenu sept ans de prison ferme assortis de 200.000 fcfa d’amende. Pour homicide volontaire et la violation de consignes. L’accusation, elle, rapportant la demande de sa cliente, dame Blédou N’guessan Bla, mère du défunt, avait demandé 500.000 fcfa de dommages et intérêts. Me Félix Gobré, avocat de la génitrice, dit prendre acte de l’issue du jugement. Quant à Me Soro Sotiengolo, le conseil du caporal, il semblait satisfait. On l’a vu sourire, appeler son client à qui il a serré la main. Hors de la salle d’audience, il expliquera qu’il a plaidé pour, et obtenu la « requalification » du chef d’accusation d’homicide volontaire.
Les faits dits par l’inculpé. Dans la nuit du 2 au 3 septembre 2011, Draman l’ayant « trouvé » assis dans une buvette, lui « prend » sa bouteille de bière, et lance qu’il a « salué main en main le Premier ministre Guillaume Soro et le chef d’état-major Soumaïla Bakayoko ». Le jeune homme a insisté, toujours selon le caporal, avoir quelque chose à lui dire. Refusant de « faire de la politique », dit-il, il l’a invité à se rendre au camp afin que Draman s’explique à son chef, Coulibaly Ibrahima dit IB. C’est chemin faisant que le jeune homme, après avoir bousculé le motocycliste, est parvenu à les faire tomber tous. Ensuite, il s’est saisi du canon de la kalachnikov, dont lui, Konaté Karna, tenait la crosse. Ils se disputaient le fusil quand un coup est parti et a atteint l’étudiant. Cette narration a été qualifiée de « mensonge » par le commissaire du gouvernement, le capitaine Dosso Losséni.
Bidi Ignace
Infortune d’un militaire. En milieu d’après-midi d’hier, un soldat est assis dans le box des accusés du Tribunal militaire d’Abidjan (Tma). Il fixe, tristement, du regard le président du tribunal, Koffi Kouadio et les quatre jurés qui viennent de se concerter, en aparté, sur son sort. « Caporal Konaté Karna dit Kass… », l’invite le président à se revenir à la barre. « (… ) A la question de savoir si l‘accusé s’est rendu coupable de violation de consignes, la réponse est oui. A la question de savoir si l’accusé a volontairement donné la mort à Koffi Draman Fulgence à Bianouan dans la nuit du 2 au 3 septembre 2011, la réponse est non. La question subsidiaire de savoir si l’accusé s’est rendu coupable d’homicide involontaire dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, la réponse est affirmative. A la question de savoir si l’accusé peut bénéficier de circonstances atténuantes, la réponse est négative », égrène-t-il les cas de figure discutés. Et d’en venir au verdict proprement dit en ces termes : « En conséquence, le tribunal condamne, assène-t-il, l’accusé à trois ans d’emprisonnement ferme qui sont le maximum de la peine prévue pour homicide involontaire et à cinq cent mille francs d’amende ». En sus, usage oblige, il informe le mis en cause qu’il dispose de cinq jours pour faire appel et invite l’accusation et la défense à se retrouver au même lieu le 28 novembre 2013, pour l’examen des intérêts civils à savoir les modalités de paiement de l’amende.
« Merci monsieur le président…», lâche le désormais prisonnier, cette fois visiblement contracté. Il y a de quoi, puisque le parquet ayant retenu sept ans de prison ferme assortis de 200.000 fcfa d’amende. Pour homicide volontaire et la violation de consignes. L’accusation, elle, rapportant la demande de sa cliente, dame Blédou N’guessan Bla, mère du défunt, avait demandé 500.000 fcfa de dommages et intérêts. Me Félix Gobré, avocat de la génitrice, dit prendre acte de l’issue du jugement. Quant à Me Soro Sotiengolo, le conseil du caporal, il semblait satisfait. On l’a vu sourire, appeler son client à qui il a serré la main. Hors de la salle d’audience, il expliquera qu’il a plaidé pour, et obtenu la « requalification » du chef d’accusation d’homicide volontaire.
Les faits dits par l’inculpé. Dans la nuit du 2 au 3 septembre 2011, Draman l’ayant « trouvé » assis dans une buvette, lui « prend » sa bouteille de bière, et lance qu’il a « salué main en main le Premier ministre Guillaume Soro et le chef d’état-major Soumaïla Bakayoko ». Le jeune homme a insisté, toujours selon le caporal, avoir quelque chose à lui dire. Refusant de « faire de la politique », dit-il, il l’a invité à se rendre au camp afin que Draman s’explique à son chef, Coulibaly Ibrahima dit IB. C’est chemin faisant que le jeune homme, après avoir bousculé le motocycliste, est parvenu à les faire tomber tous. Ensuite, il s’est saisi du canon de la kalachnikov, dont lui, Konaté Karna, tenait la crosse. Ils se disputaient le fusil quand un coup est parti et a atteint l’étudiant. Cette narration a été qualifiée de « mensonge » par le commissaire du gouvernement, le capitaine Dosso Losséni.
Bidi Ignace
