Depuis hier mercredi 27 novembre, l'ex- chef de la junte, le général Amadou Sanogo, est incarcéré dans un lieu de détention. Arrêté dans la matinée à sa résidence, il devra répondre des faits de crimes dont il est accusés.
Après deux convocations auxquelles il n'avait pas répondu au motif que son statut d'ancien président lui donne droit à plus d'égards, l'ex-capitaine Amadou Haya Sanogo a finalement été amené de force chez le juge qui l'attendait dans une école de gendarmerie. L'auteur du coup d'Etat du 22 mars 2012 contre l'ex-président malien Amadou Toumani Touré, (ATT) a été cueilli chez lui hier dans la matinée, par des dizaines de soldats à la suite d'un mandat d'emmener du juge d'instruction Yaya Karembe. Le magistrat qui l'a entendu sur les faits graves dont il est soupçonné, l'a inculpé à la fin de l'audition, de «meurtres et d'assassinats». L'ex-capitaine récemment bombardé général de corps d'armée, a aussitôt été conduit en prison, en exécution du mandat de dépôt délivré par le juge. Les faits reprochés à cet officier, remontent à la brève période pendant laquelle il a dirigé le Mali. Un mois après son coup d'Etat, des gendarmes ont été accusés d'avoir tenté de le renverser. Une terrible répression s'était abattue sur ces «bérets rouges» qui constituaient la garde du président déchu ATT. Certains ont disparu, d'autres tués, les plus chanceu, torturés et écroués. Début octobre dernier, c'est contre ses propres éléments, les «bérets verts» du camp de Kati, son ancien fief, que Sanogo s'est retourné. Leur tort est d'avoir eu le toupet d'exiger eux aussi, de la promotion comme ce fut le cas pour leur chef. Arrestations, tortures, disparitions forcées, exécutions sommaires sont signalés dans les rangs des mutins. Ce sont les plaintes des parents de ces soldats, relayées par les organisations de défense des droits de l'Homme comme Human Rights watch, qui vont pousser les nouvelles autorités maliennes, à ouvrir les yeux sur les agissements de l'ex- homme fort du pays. Convoqué sans succès en octobre, puis le 19 novembre dernier, c'est manu militari qu'il a été conduit devant le juge d'instruction, hier. A en croire une source proche du ministère de la Justice, l'ordre de l'emmener serait venu du «plus haut niveau de l'Etat». Est-ce le président IBK lui-même qui aurait ordonné l'arrestation de ce trublion de l'armée qui en faisait un peu trop? Sans doute, car cette défiance de l'autorité judiciaire avait provoqué l'indignation de certains partis politiques qui avaient constitué le front anti-putsch, très hostile à Amadou Sanogo. Dans l'entourage du président Ibrahim Boubakar Kéïta également, les rodomontades du capitaine promu général quatre étoiles, ont fini par exaspérer tout le monde. IBK a donc compris qu'il a tout intérêt à vite mettre sous l'éteignoir cet ancien putschiste qui continue de croire à un destin présidentiel. Sanogo doit désormais mettre un bémol à son ambition, car il est plus proche aujourd'hui de la prison que du palais du Mont Koulouba, le siège de la présidence malienne.
Charles d'Almeida
Après deux convocations auxquelles il n'avait pas répondu au motif que son statut d'ancien président lui donne droit à plus d'égards, l'ex-capitaine Amadou Haya Sanogo a finalement été amené de force chez le juge qui l'attendait dans une école de gendarmerie. L'auteur du coup d'Etat du 22 mars 2012 contre l'ex-président malien Amadou Toumani Touré, (ATT) a été cueilli chez lui hier dans la matinée, par des dizaines de soldats à la suite d'un mandat d'emmener du juge d'instruction Yaya Karembe. Le magistrat qui l'a entendu sur les faits graves dont il est soupçonné, l'a inculpé à la fin de l'audition, de «meurtres et d'assassinats». L'ex-capitaine récemment bombardé général de corps d'armée, a aussitôt été conduit en prison, en exécution du mandat de dépôt délivré par le juge. Les faits reprochés à cet officier, remontent à la brève période pendant laquelle il a dirigé le Mali. Un mois après son coup d'Etat, des gendarmes ont été accusés d'avoir tenté de le renverser. Une terrible répression s'était abattue sur ces «bérets rouges» qui constituaient la garde du président déchu ATT. Certains ont disparu, d'autres tués, les plus chanceu, torturés et écroués. Début octobre dernier, c'est contre ses propres éléments, les «bérets verts» du camp de Kati, son ancien fief, que Sanogo s'est retourné. Leur tort est d'avoir eu le toupet d'exiger eux aussi, de la promotion comme ce fut le cas pour leur chef. Arrestations, tortures, disparitions forcées, exécutions sommaires sont signalés dans les rangs des mutins. Ce sont les plaintes des parents de ces soldats, relayées par les organisations de défense des droits de l'Homme comme Human Rights watch, qui vont pousser les nouvelles autorités maliennes, à ouvrir les yeux sur les agissements de l'ex- homme fort du pays. Convoqué sans succès en octobre, puis le 19 novembre dernier, c'est manu militari qu'il a été conduit devant le juge d'instruction, hier. A en croire une source proche du ministère de la Justice, l'ordre de l'emmener serait venu du «plus haut niveau de l'Etat». Est-ce le président IBK lui-même qui aurait ordonné l'arrestation de ce trublion de l'armée qui en faisait un peu trop? Sans doute, car cette défiance de l'autorité judiciaire avait provoqué l'indignation de certains partis politiques qui avaient constitué le front anti-putsch, très hostile à Amadou Sanogo. Dans l'entourage du président Ibrahim Boubakar Kéïta également, les rodomontades du capitaine promu général quatre étoiles, ont fini par exaspérer tout le monde. IBK a donc compris qu'il a tout intérêt à vite mettre sous l'éteignoir cet ancien putschiste qui continue de croire à un destin présidentiel. Sanogo doit désormais mettre un bémol à son ambition, car il est plus proche aujourd'hui de la prison que du palais du Mont Koulouba, le siège de la présidence malienne.
Charles d'Almeida