Le président de la Cour, Vé Boua, a renvoyé, hier, l’affaire Dogbo Blé au 26 décembre. Après la décision, l’ex-commandant de la Garde républicaine (Gr), sous Laurent Gbagbo, a posé avec ses proches venus le soutenir. Mais il est retourné en cellule. Toutefois, le siège de la Cour suprême à Cocody a connu une ambiance particulière. Vers 10 h, la bâtisse qui abrite la haute juridiction est investie par les forces de l’ordre. Deux soldats de la Gr armés de kalachnikovs sont positionnés à l’entrée principale. Ils procèdent à la vérification des identités. A l’intérieur, plusieurs de leurs collègues sont pré-positionnés à divers endroits. Deux gendarmes, eux aussi armés de Kalachnikovs et des pistolets automatiques, fixés à la ceinture, surveillent l’entrée de la salle d’audience. Une trentaine de minutes après, une voiture de type 4X4 de couleur bleue estampillée ‘’Gendarmerie nationale‘’ stationne. Tout de suite, elle est ceinturée par des hommes de la maréchaussée. Des éléments de la Brigade de sécurité (Bs) en descendent armes au poing. Ils renforcent le dispositif sécuritaire déjà installé. Parmi ces hommes en treillis se trouvait un autre de teint clair, vêtu d’un costume gris. Il porte des souliers marrons. L’air décontracté, souriant, il est encadré par des gendarmes qui marchent à pas lents, presqu’à son rythme vers la salle d’audience. Il s’agit du général Dogbo Blé, l’ancien commandant de la garde prétorienne de Laurent Gbagbo. Condamné à quinze ans d’emprisonnement ferme, pour enlèvement, séquestration et assassinats, il conteste la sentence de la Cour d’Appel. Cette audience fait donc suite à la requête de pourvoi en cassation introduite par son avocat. «L’affaire l’Etat de Côte d’Ivoire contre Dogbo», a annoncé le président ouvrant l’audience. Il précise ensuite : «Nous ne sommes pas à un effet de manche aujourd’hui». Les avocats ne plaideront pas, a-t-il recadré. Ensuite, il donne la parole à l’avocat général, Aimé Sékou Goba pour ses observations. Ce dernier a souhaité le renvoi de l’audience. «Eu égard à des mémoires déposés, M. le président, nous souhaiterions que l’audience soit renvoyée», a-t-il requis. Me Mathurin Dirabou Albéric, avocat de Dogbo Blé, a souhaité avoir accès à son client. «M. le président, je ne peux même pas voir mon client. J’ai entrepris plusieurs démarches, a-t-il poursuivi, mais elles se sont avérées vaines». Aucune réponse du président. L’audience, faut-il le rappeler, n’avait pas pour but de juger le fond du dossier, mais la forme notamment la procédure dénoncée par l’avocat de la défense.
DL (stagiaire)
DL (stagiaire)
