Dans quelques jours, les Ivoiriens entreront de plain-pied dans les fêtes de fin d’année. Une aubaine pour les propriétaires de maquis et bars, qui se frottent déjà les mains tout en bousculant leurs habitudes.
Yao Léonce est à la tâche. Le jeune homme de 21 ans sort les casiers vides de l’espace «13e rue» à la Riviera-Faya (route de Bingerville) pour les entasser dans une petite charrette en fer. Il est 10 h 45 ce mercredi 11 décembre et le soleil darde ses rayons incandescents quand nous approchons le bonhomme. Il semble éreinté mais pas prêt de s’arrêter. Ce rythme de travail quotidien, ordinaire, il l’a dompté. Les jours à venir, les choses font se corser pour celui qui a arrêté l’école depuis cinq ans pour se lancer dans la vie active. «Nous sommes à quelques jours des fêtes de fin d’année. Je sais ce que c’est. Cela fait cinq ans que je travaille pour un dépôt de boisson. Pendant les fêtes, l’activité est multipliée par trois. Vous voyez ces casiers (il nous en montre une trentaine), d’ici à une semaine, ils seront trois fois plus», confie l’adolescent dont les craintes se sont justifiées quand nous avons rencontré un collaborateur du gérant du maquis (espace de restauration et de détente en plein air) que Léonce dessert chaque jour. «Les fêtes, c’est spécial, donc nous aussi allons faire des choses spéciales. Je ne parle même pas de la décoration mais de ce que nous allons proposer de nouveau. Nous sommes en contact actuellement avec des artistes coupé-décalé confirmés et d’autres en herbe pour venir faire le show les week-ends. On va commencer à partir du 20 décembre pour finir le premier week-end du mois de janvier 2014», explique Kpata Yves. Contrairement à lui, F. Alain, gérant d’un maquis en réfection dans le quartier de Gotham à la Selmer à Yopougon, ‘’la commune de la joie’’, avoue qu’il ne changera pas ses habitudes. «On ne va rien changer en dehors du nom, comme vous le constatez (il nous montre les travaux du calligraphe). La commande de boissons ne va pas changer. Il n’y pas de raison puisqu’ici tous les jours sont des jours de fête», assure Gueu Olivier. A Adjamé, au «V12», une petite réunion d’ajustement a lieu, au moment de notre passage. C’est le moment choisi par les responsables et les serveuses pour évoquer les changements en vue dans la perspective du réveillon de la Saint-Sylvestre et du jour de l’An. «Tout le monde à Abidjan sait qu’à Adjamé, le lieu culte de tous les rendez-vous, c’est le ‘’V12’’. Nous allons faire honneur à nos clients. Nous allons revoir l’effectif des serveuses parce que la demande dans quelques jours sera très forte. Nous allons aussi décorer un peu l’enceinte et surtout demander au dépôt qui nous livre la boisson de multiplier le nombre habituel par cinq. Nous savons que ça va marcher. Il ne peut en être autrement surtout que dans cette période-là, les gens peuvent s’asseoir de 8 h jusqu’à minuit et souvent même jusqu’au lendemain matin. Ils n’ont pas peur de dépenser parce que ça les aide à déstresser», nous indique un des collaborateurs du patron, sous le sceau de l’anonymat. «Moi, j’ai déjà demandé à mes livreurs de poissons et de poulets d’augmenter ma commande habituelle», nous lance une vendeuse de placali (pâte de manioc cuite accompagnée de sauce) dans la journée et de poulets et poissons braisés la nuit, devant l’espace de joie. Si certains s’apprêtent pour le relooking, d’autres sont en avance. C’est le cas du bar «Le riz local» à la Riviera 2. «Nous avons déjà fait les travaux en prélude aux fêtes de fin d’année. Il faut dire qu’ici, les travaux de l’échangeur (visibles à quelques mètres de là), ont mis un peu à mal nos activités. Mais ils ont baissé d’intensité parce qu’ils sont en phase avancée. C’est maintenant que nous allons rattraper notre retard. Pour cela, on s’y est vite pris pour faire ce qu’il y avait à faire avant le 24, le 31 décembre et après», lâche F.G., occupé à sermonner une travailleuse : «Pardon, fait vite Angela. Donc c’est comme ça tu vas faire le 31 (décembre, Ndlr) quand ici sera rempli ?», râle-t-il. Avec une telle ferveur, ce sont les brasseries qui se frottent les mains. Pour les consommateurs rencontrés dans les rues des communes où nous sommes passé, le plus intéressant sera la concurrence entre les deux «têtes fortes» au niveau de la bière actuellement en Côte d’Ivoire. Suivez notre regard….
Par Sanh Séverin
Yao Léonce est à la tâche. Le jeune homme de 21 ans sort les casiers vides de l’espace «13e rue» à la Riviera-Faya (route de Bingerville) pour les entasser dans une petite charrette en fer. Il est 10 h 45 ce mercredi 11 décembre et le soleil darde ses rayons incandescents quand nous approchons le bonhomme. Il semble éreinté mais pas prêt de s’arrêter. Ce rythme de travail quotidien, ordinaire, il l’a dompté. Les jours à venir, les choses font se corser pour celui qui a arrêté l’école depuis cinq ans pour se lancer dans la vie active. «Nous sommes à quelques jours des fêtes de fin d’année. Je sais ce que c’est. Cela fait cinq ans que je travaille pour un dépôt de boisson. Pendant les fêtes, l’activité est multipliée par trois. Vous voyez ces casiers (il nous en montre une trentaine), d’ici à une semaine, ils seront trois fois plus», confie l’adolescent dont les craintes se sont justifiées quand nous avons rencontré un collaborateur du gérant du maquis (espace de restauration et de détente en plein air) que Léonce dessert chaque jour. «Les fêtes, c’est spécial, donc nous aussi allons faire des choses spéciales. Je ne parle même pas de la décoration mais de ce que nous allons proposer de nouveau. Nous sommes en contact actuellement avec des artistes coupé-décalé confirmés et d’autres en herbe pour venir faire le show les week-ends. On va commencer à partir du 20 décembre pour finir le premier week-end du mois de janvier 2014», explique Kpata Yves. Contrairement à lui, F. Alain, gérant d’un maquis en réfection dans le quartier de Gotham à la Selmer à Yopougon, ‘’la commune de la joie’’, avoue qu’il ne changera pas ses habitudes. «On ne va rien changer en dehors du nom, comme vous le constatez (il nous montre les travaux du calligraphe). La commande de boissons ne va pas changer. Il n’y pas de raison puisqu’ici tous les jours sont des jours de fête», assure Gueu Olivier. A Adjamé, au «V12», une petite réunion d’ajustement a lieu, au moment de notre passage. C’est le moment choisi par les responsables et les serveuses pour évoquer les changements en vue dans la perspective du réveillon de la Saint-Sylvestre et du jour de l’An. «Tout le monde à Abidjan sait qu’à Adjamé, le lieu culte de tous les rendez-vous, c’est le ‘’V12’’. Nous allons faire honneur à nos clients. Nous allons revoir l’effectif des serveuses parce que la demande dans quelques jours sera très forte. Nous allons aussi décorer un peu l’enceinte et surtout demander au dépôt qui nous livre la boisson de multiplier le nombre habituel par cinq. Nous savons que ça va marcher. Il ne peut en être autrement surtout que dans cette période-là, les gens peuvent s’asseoir de 8 h jusqu’à minuit et souvent même jusqu’au lendemain matin. Ils n’ont pas peur de dépenser parce que ça les aide à déstresser», nous indique un des collaborateurs du patron, sous le sceau de l’anonymat. «Moi, j’ai déjà demandé à mes livreurs de poissons et de poulets d’augmenter ma commande habituelle», nous lance une vendeuse de placali (pâte de manioc cuite accompagnée de sauce) dans la journée et de poulets et poissons braisés la nuit, devant l’espace de joie. Si certains s’apprêtent pour le relooking, d’autres sont en avance. C’est le cas du bar «Le riz local» à la Riviera 2. «Nous avons déjà fait les travaux en prélude aux fêtes de fin d’année. Il faut dire qu’ici, les travaux de l’échangeur (visibles à quelques mètres de là), ont mis un peu à mal nos activités. Mais ils ont baissé d’intensité parce qu’ils sont en phase avancée. C’est maintenant que nous allons rattraper notre retard. Pour cela, on s’y est vite pris pour faire ce qu’il y avait à faire avant le 24, le 31 décembre et après», lâche F.G., occupé à sermonner une travailleuse : «Pardon, fait vite Angela. Donc c’est comme ça tu vas faire le 31 (décembre, Ndlr) quand ici sera rempli ?», râle-t-il. Avec une telle ferveur, ce sont les brasseries qui se frottent les mains. Pour les consommateurs rencontrés dans les rues des communes où nous sommes passé, le plus intéressant sera la concurrence entre les deux «têtes fortes» au niveau de la bière actuellement en Côte d’Ivoire. Suivez notre regard….
Par Sanh Séverin