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Art et Culture Publié le mercredi 18 décembre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Bakayoko Zéguéla (Ebony en 1994) : ‘’Je suis gênée d’entendre qu’il y a des Ebony par défaut ‘

Elle a été en 1994 primée Ebony pour la meilleure enquête. Bakayoko Zéguéla épouse Yao Bi est, depuis juillet 2011, Conseiller technique au cabinet du ministre de la Communication. Celle qui fait savoir que le prix Ebony lui a apporté de la notoriété, revient, 19 ans après, sur ce succès.
Quel souvenir gardez-vous du prix Ebony que vous avez remporté en 1994 ?

Etre primée Ebony 1994 pour la meilleure enquête, a été une grande fierté pour moi et ma famille. J’ai été sincèrement très honorée d’avoir remporté ce prix, qui est arrivé comme pour dire à mon employeur qu’il ne s’était pas trompé en m’embauchant. Parce que je venais d’être embauché sept mois plus tôt à Ivoir’ Soir ? du groupe Fraternité Matin où, j’étais collaboratrice extérieure depuis plusieurs années déjà. C’est l’un des meilleurs souvenirs de ma vie. Disons même que l’année 1994 a été une très bonne année pour moi. Le prix Ebony est venu couronner une année de grâce : mariage en février, embauche en mai et prix Ebony en décembre. Me souvenir du prix Ebony, c’est aussi ces deux autres évènements. Je n’arrive pas à les dissocier.

Par la suite, qu'est-ce que ce prix vous a apporté dans votre carrière ?


Le prix Ebony m’a apporté la notoriété. Et la notoriété n’a pas de prix. Je me souviens qu’à l’époque bon nombre de personnes croyaient que j’étais un homme. Avec le prix, j’ai entendu : « ah, c’est une femme… ». Cette notoriété m’a permis d’être retenue à un stage pour lequel en temps normal, je n’aurais eu aucune chance, tellement il y avait de grands gabarits de la presse et de personnes recommandées sur la liste des candidats. On a passé un test à l’ambassade du Canada et le fait que je sois Ebony a fait la différence, selon ce que l’un des sélectionneurs a dit une fois au Canada, lors des présentations à la société Radio canada. C’était mon 1er stage. Et c’est le fait d’être Ebony qui m’a donné cette opportunité. Cela m’a vraiment marquée. Ce prix a donné à mes écrits le sceau de la qualité. Mes écrits étaient certes déjà bons, sinon je n’aurai pas été primé, mais avec le titre d’Ebony, on respecte davantage vos écrits. On leur accorde plus de crédit. Ce qui vous oblige à redoubler d’effort. En tant que spécialiste des questions de santé, je ne me laissais pas conter. Et j’étais au labour pour mériter la renommée que ce prix m’a conférée. Pour la carrière proprement dite, pas grand-chose. Je n’ai pas eu de promotion spéciale dans la rédaction parce que j’ai été Ebony. J’étais chef de rubrique santé lorsque j’ai eu le prix. C’est six ans plus tard que je suis devenue chef de service société à Ivoir’ Soir et ensuite à Fraternité Matin (après qu’Ivoir’ Soir ait fermé), rédacteur en chef adjoint spécialisé. J’avais la satisfaction des lecteurs, le retour était bon. Je crois que c’était cela l’essentiel.

Bakayoko Zéguéla a-t-elle des suggestions ou propositions pour une meilleure promotion du prix Ebony ?
Je suis gênée d’entendre qu’il y a des Ebony par défaut. Qu’il n’y ait pas de prix à décerner dans un secteur, c’est mieux que de dire que quelqu’un est lauréat par défaut. Comment nous journalistes voulons que les autres comprennent cela ? Ceux qui ne sont pas du métier ironisent avec cela en disant : « vous avec vos Ebony par défaut… ». Je crois qu’il y va de la crédibilité du prix Ebony. Il serait aussi bien que l’Unjci valorise un peu les anciens Ebony. Par exemple, les associer à ses activités, au jury des Ebony. Et pourquoi ne pas penser à les faire décorer, parce que n’est pas Ebony qui veut ? Il y a beaucoup de prétendants, mais peu d’élus.

Pour la nouvelle génération, avez-vous des conseils ?

La nouvelle génération des Ebony est tellement mieux nantie, qu’elle a intérêt à briller. A l’époque, le prix était de 500 000 FCFA, rien à voir avec ce qu’Ebony rapporte aujourd’hui. Le prix Ebony doit être le flambeau de notre presse à tous égards. Je ne peux que conseiller le travail et l’honnêteté intellectuelle. On peut vous reprocher quelques coquilles, mais qu’on ne dise pas que ce qui est écrit est faux. Pour un Ebony, cela serait inconcevable. Chaque Ebony doit être bon dans ses écrits parce que c’est après le prix que l’intérêt est plus grand pour ce qu’il écrit. Ces conseils s’appliquent d’ailleurs à tous les journalistes. Il ne faut pas attendre d’être Ebony pour maîtriser les domaines sur lesquels on écrit, et être crédible. Je suis d’ailleurs pour spécialisations comme cela se fait en Occident. Mais ici, c’est mal vu par certains patrons de presse. J’en ai souffert. A un moment donné, le discours était : qu’un journaliste doit tout faire. Mais je conseille à mes cadets de se spécialiser. Le respect du lecteur passe par là.

Raymond Dibi
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